Lady Gaga et Joaquin Phoenix mènent la danse dans un opus décevant

Lady Gaga et Joaquin Phoenix mènent la danse dans un opus décevant
Lady Gaga et Joaquin Phoenix mènent la danse dans un opus décevant

Après l’explosion de JokerLion d’or à Venise en 2019, c’est peu dire qu’on attendait avec impatience ce qui était présenté comme une suite, toujours avec Todd Phillips derrière la caméra, et Joaquin Phoenix devant, dans la peau de l’ennemi juré de Batman, mais sans Batman, seulement face à lui-même, à ses névroses et à ses tendances psychopathes.

Vous attendiez-vous à quelque chose ? Phillips ricane en suggérant le contraire. L’histoire ? Après ses terribles méfaits, Arthur Fleck est interné à l’hôpital psychiatrique pénitentiaire d’Arkham où il survit, tel un zombie émacié, le regard vide. L’étincelle survient lorsqu’il rencontre une jeune femme, également résidente de l’établissement, qui avoue vite la fascination qu’il exerce sur elle. Lui, ou plutôt son alter ego, Joker, à la fois maléfique mais surtout révélateur de la déliquescence du monde, comme le prouvent les comités de soutien dont il bénéficie.

Joaquin Phoenix, dans le costume et sous le maquillage du Joker. -Photo Warner

Très vite, une romance se dessine avec Lee Quinzel (Lady Gaga), alimentée par une folie partagée et des séquences de comédie musicale façon Broadway qu’on ne voyait pas forcément venir, comme des moments de grâce fébriles. Le procès de Fleck se profile. Joker est prêt pour le spectacle.



Être surpris par un tel contrepoint n’est pas le problème. Et il serait malhonnête de nier la beauté de certaines séquences chant/danse. Impossible de rester figé en entendant la voix rauque et chevrotante de Joaquin Phoenix chantant une version US de Ne me quitte pas.

Lady Gaga, alias Lee Quinzel, alias Harvey Quinn dans les comics dont le film s’inspire de très loin. -Photo Warner

Pourtant, tout ça pour ça ? Cette folie à deux se présente comme un film radicalement différent du premier, mais ne cesse d’y faire référence, à travers d’innombrables dialogues et flashbacks. L’opus initial racontait la naissance du mal dans un monde menacé par la colère et le chaos. Autant de notions disparaissent totalement de cette nouvelle histoire qui dévitalise littéralement son personnage, autrefois incarnation du mal absolu, pour lui faire un cœur brisé. Au fil de scènes de cour dont on aurait pu espérer mieux, on jettera ici aussi un modeste voile sur le sort réservé au procureur Harvey Dent, personnage passionnant de Christopher Nolan (Le chevalier noir), ici complètement sacrifié.

Notre avis : 1/5

Joker : la folie à deux ne raconte pas grand-chose et son épilogue fait regretter que l’épisode 1, drame nihiliste qui capturait un peu l’air du temps, ne soit pas resté un one-shot, telle une gifle cinglante nous laissant dans un état d’étonnement.

Avec Joaquin Phoenix, Lady Gaga, Brendan Gleeson… États-Unis, 2h19, drame, comédie musicale.

 
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