quatre films à voir sur Netflix

quatre films à voir sur Netflix
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Temps de lecture : 4 minutes

En attendant peut-être que les choses bougent à Cannes, les cinéphiles déambulent sur Netflix l’air hagard, cherchant tant bien que mal des films à se mettre sous la dent. En faisant le bilan, on se demande si Netflix finira un jour par abandonner complètement le format du long métrage, tant les œuvres intéressantes sont rares.

Pourtant, en fouillant bien, on trouve ici et là des productions venues des quatre coins de la planète qui peuvent – ​​au moins – assurer un rôle de divertissement. Japon, Etats-Unis, Argentine, Suède : voici quatre films qui, sans jamais flirter avec les chefs-d’œuvre, se situent largement au-dessus du niveau moyen de ces derniers mois.

« Nicky Larson », obsession fatale

Vous connaissez la recette : aucun danger ne l’impressionne, il aime les coups durs et la justice le fascine. Mais pas de Bernard Minet dans cette nouvelle aventure de Nicky Larson, ni de Philippe Lacheau non plus : voici un film purement japonais, qui respecte le matériau original et ne dépaysera en rien les amateurs de mangas. Chasseur de ville par Tsukasa Hojō.

Si l’on espérait une version moderne (et éventuellement sans « gaze masculine ») des enquêtes du détective privé, c’est gâché : il suffit de quelques clichés pour qu’on nous offre la vue subjective d’un décolleté plongeant et on y arrive. Il ne faudra pas longtemps pour entendre le héros chanter une chanson délirante tout en observant avec ses jumelles ses voisins légèrement vêtus. Cela reste quand même l’histoire d’un enquêteur obsédé (et aussi un peu cœur d’artichaut), et comme celui-ci prend moins de coups de maillet que dans les autres versions, il y a de quoi avoir envie de crier.

C’est dommage, car hormis cette immense réserve, ce Nicky Larson 2024 est un thriller franchement prenant, qui permet de larges incursions dans le cinéma de genre : l’enquête tourne autour des mystérieuses mutations qui affectent les citoyens ordinaires, qui se transforment soudain en sociopathes surpuissants. Le bilan est quand même un peu triste, puisque le meilleur du film réside dans tout ce qui ne concerne pas l’ADN de Chasseur de ville.

« Spaceman », crie Solaris

Réalisateur des épisodes de Les morts-vivants, briser le mauvais Et Tchernobyl, le Suédois Johan Renck signe ici un premier long métrage inattendu, mais qui semble avoir laissé de côté une bonne partie du public – comme en témoignent ses notes moyennes sur les sites de référence. Imaginez Adam Sandler dans le rôle de Jakub, un astronaute tchécoslovaque qui, seul dans son vaisseau spatial, voit soudain un monstre ressemblant à une araignée sortir de sa bouche. Film d’horreur? Certainement pas. Car la bête en question, bientôt nommée Hanuš par Jakub, ne veut apparemment que du bien pour lui.

Adoubé par Paul Dano en version originale, le « monstre » est absolument doux. En quête de connaissances, il va petit à petit aider Jakub à mieux comprendre le sens de son existence, ce qui tombe à point nommé puisque l’astronaute vit une grave atteinte sentimentale. Il faut dire que sa femme Lenka (Carey Mulligan) compte bien le larguer, même si pour le moment, il l’ignore. Si vous espériez voir un nouvel ersatz de Alienc’est raté : avec Astronautec’est plutôt du côté d’Andreï Tarkovski qu’il faut se tourner.

Dans son Solaris, film de 1972 réadapté par le duo Soderbergh-Clooney trente ans plus tard, le cinéaste russe a fait de l’espace un lieu propice à l’introspection et aux idées noires. C’est clairement ce qui intéresse le réalisateur et ses deux scénaristes : si la direction artistique et les effets numériques sont impeccables, c’est avant tout pour nous plonger dans un océan de tristesse, aux côtés de personnages qui reviennent sur leurs choix de vie avec autant de dureté que de mélancolie. Un film à éviter si vous avez déjà le cafard.

“Repose en paix”, efface l’ardoise

Remarqué en 2011 auprès de l’amical Le Chino (l’histoire d’une vache tombée du ciel), l’Argentin Sebastián Borensztein poursuit depuis une carrière de réalisateur populaire, du moins dans son pays. Fraîchement débarqué sur Netflix, Reposez en paix lui permet de pratiquer le thriller avec un certain savoir-faire, qui fait oublier son manque de génie ainsi que l’absence de l’incontournable Ricardo Darín, acteur principal de ses trois films précédents, mais trop vieux pour ce rôle.

C’est à un Joaquín Furriel un peu doux que le cinéaste a confié le personnage de Sergio, un entrepreneur à la vie apparemment idéale, jusqu’à ce qu’il ne puisse plus cacher son secret : au fil des années, pour sauver les apparences, il est dans dette et ne sait plus comment s’en sortir. Lorsqu’un coup du sort lui permet de tout repartir de zéro, le héros n’hésitera pas longtemps.

Le film se concentre particulièrement sur cette tentative de seconde vie, qui apparaît comme un long fleuve tranquille, jusqu’à ce que les fantômes de Sergio finissent évidemment par le rattraper. Fuite, lâcheté, possibilité d’une seconde chance : Reposez en paix explore tous ces thèmes avec un certain souffle, d’autant que son protagoniste principal est écrit de manière suffisamment ambiguë pour conserver l’intérêt jusqu’au bout.

« Les Abysses », au fond du trou

Rendez-vous à Kirunanous a proposé la réalisatrice Anna Novion (Théorème de Marguerite) en 2012. Après avoir vu Les abysses, nous doutons de vouloir vraiment visiter la ville suédoise. Située sur une gigantesque mine de fer, qui continue aujourd’hui d’être exploitée et fait vivre une bonne partie de ses 23 000 habitants, l’une des villes les plus septentrionales de Suède est ici le théâtre d’un film catastrophe d’un genre nouveau.

Pas de typhon, de tsunami ou de volcan en éruption : en Les abysses, le problème de Kiruna est qu’elle s’effondre, victime d’une exploitation minière excessive. Lorsque le sol commence à s’ouvrir de manière imprévisible, tout le monde risque de se retrouver englouti par le sol et de se retrouver six pieds sous terre. Dans tous les sens du terme. L’héroïne du film, une agente de sécurité nommée Frigga (Tuva Novotny), va tenter de préserver un maximum de vies et organiser la fuite de ses concitoyens.

Les abysses a été largement critiqué pour sa tendance à trop entrer dans l’intimité de ses personnages, au détriment des enjeux du cinéma catastrophe, qui a laissé une partie du public en redemande. Pourtant, le réalisateur Richard Holm et ses coscénaristes parviennent à un équilibre assez bienvenu entre scènes sensationnelles et moments plus personnels, autour de familles recomposées et d’amours dont on refuse d’admettre la fin. Avec un budget limité, Les abysses fait très bien ce travail.

 
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