Mo’Zar raconté à travers les yeux de Nolwenn

Le film documentaire sera projeté en avant-première au Centre des Arts Caudan le 30 avril. Ce projet a été lancé en 2019. Le réalisateur belge Sébastien Petretti se dit convaincu que l’art est un moyen puissant pour briser le déterminisme social.

La projection du film est prévue le 30 avril.

Leur genre musical préféré est le jazz. Dans le cadre de la Journée internationale du jazz, célébrée le 30 avril, l’atelier Mo’Zar lance le film documentaire « Mo’zar, mon style », réalisé par le Belge Sébastien Petretti. Ce dernier suit le parcours de Nolwenn, une pré-adolescente issue d’un quartier difficile. Le film sera projeté en avant-première au Centre des Arts du Caudan le 30 avril à 19 heures, lors de la soirée « Guet Mo’Zar ».

« Mo’zar, mon style », d’une durée d’une heure et 10 minutes, a été tourné à Maurice en 2022. Il raconte l’histoire de l’atelier musical de Roche-Bois à travers le regard et l’expérience de la jeune Nolwenn, âgée de 12 ans. « Six ans Il y a quelque temps, par hasard, j’ai découvert l’atelier Mo’zar et j’ai entendu pour la première fois l’histoire de feu José Thérèse, fondateur de cette école unique », raconte Sébastien Petretti.

Il se dit « séduit par un modèle d’apprentissage unique, avec une équipe d’enseignants dévoués, et surtout par la présence de nombreux enfants défavorisés qui trouvent refuge dans cet atelier pour s’épanouir grâce au Séga Jazz ». Ce projet est ainsi devenu, pour lui, « une obsession : il fallait que je réussisse à transmettre au spectateur ce que je ressentais entre ces murs ».

Après une visite des lieux et une rencontre avec Valérie Lemaire, la directrice, le projet a été lancé en 2019. Cependant, la pandémie de la COVID-19 a interrompu le processus. En 2022, le film est relancé, mais avec le constat que les enfants ont grandi. C’est alors que le réalisateur prend la décision de repartir de zéro, avec un nouveau scénario et une nouvelle protagoniste : Nolwenn. Ce préadolescent, introverti mais talentueux, a un don pour le chant et rêve d’apprendre la musique.

« Mo’zar, mon style » met en scène la jeune Nolwenn.

« Partant d’un scénario centré sur trois personnages principaux, j’ai finalement opté pour un personnage unique. Ce choix m’est apparu clairement lorsque j’ai rencontré Nolwenn, originaire de Baie-du-Tombeau», poursuit le réalisateur.

Pour le réalisateur, Nolwenn est un personnage en suspension, dont émane une sorte de « rate ». Son histoire est complexe : son père est en prison pour trafic d’héroïne, son frère aîné est toxicomane et elle peine à trouver sa place hors des bras de sa mère Françoise. « Il s’agit d’une jeune fille qui, selon nous, pourrait facilement tomber d’un côté ou de l’autre de la barrière. Tout au long du tournage, nous avons observé un personnage découvrir pour la première fois la notion de « cadre ». Bienveillant certes, mais un encadrement tout de même, ce qui n’a pas été simple. Petit à petit, Nolwenn abandonne sa tablette pour s’intéresser aux autres et à la musique. Le dynamisme de Mo’zar lui a insufflé une énergie positive et saine qui perdure encore aujourd’hui et influence également sa famille. J’ai donc décidé de suivre son évolution depuis sa toute première rencontre avec les encadrants, en laissant le temps faire le reste. »

A travers le film, Sébastien Petretti a voulu mettre en avant la puissance de ce projet parti de rien. En effet, José Thérèse a débuté seul avec 10 élèves. Aujourd’hui, l’atelier Mo’zar compte 102 étudiants et une dizaine d’enseignants. Depuis sa création, de nombreux étudiants ont non seulement trouvé le chemin de l’éducation, mais ils ont également trouvé le moyen d’exprimer les traumatismes vécus au quotidien. Six étudiants ont même obtenu des bourses pour poursuivre leurs études au Berklee College of Music aux États-Unis et à la Jazz School de Tours en France.

Sébastien Petretti, réalisateur belge, a remporté deux prix de cinéma et reçu deux nominations.

« Comme José Thérèse, je suis convaincu que l’Art est un puissant moyen de briser les déterminismes sociaux : il peut transformer tout jeune condamné à la rue, en quête de reconnaissance, et lui offrir un avenir. Même si tout le monde ne devient pas artiste professionnel, le déménagement à Mo’zar ne peut être que bénéfique », affirme Sébastien Petretti.


Un autre message qui lui tient à cœur est le suivant : « Nous pouvons manquer de tout matériellement, mais l’amour sincère peut être un grand allié dans l’adversité. On le ressent chez Nolwenn, car Françoise, sa mère, est une battante au grand cœur. »

Synopsis

Coincée entre les quatre murs d’un quartier défavorisé de Port-Louis à Maurice, Nolwenn, une enfant introvertie, vit avec sa tablette comme seule fenêtre sur le monde. Cela ne l’empêche pas de rêver en musique. Un rêve qui pourrait bien devenir réalité lorsqu’elle sera accueillie au Mo’zar, une école de Jazz atypique créée par un musicien idéaliste.

Projeté à Bruxelles et en France

Après son lancement en avant-première à Maurice, le film sera projeté dans les salles de cinéma pendant deux semaines à Bruxelles. Il participera ensuite à son premier festival de cinéma, le « Rock this town », à Pau, en France, le 5 mai. Le film sortira également prochainement chez MC Vision. « Nous aimerions également le projeter dans les cinémas mauriciens. »

Concert du Mo’Zar Jazz Band

mozar
L’atelier Mo’Zar compte actuellement 102 étudiants.

La projection du film sera suivie d’un concert du Mo’Zar Jazz Band. Composé de 18 jeunes musiciens, le Mo’Zar Jazz Band, dirigé par Philippe Thomas, proposera au public un répertoire jazzy mêlant compositions inédites et reprises. Il sera accompagné de quelques artistes de la scène locale et internationale. L’entrée est gratuite pour assister à la projection du film et au concert. Il est toutefois nécessaire de s’inscrire sur le site du Centre des Arts Caudan pour réserver votre place.

 
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