Film de la semaine : Lee

Film de la semaine : Lee
Film de la semaine : Lee

L’Américain a été un pionnier à bien des égards. L’incroyable Guerre civile (Alec Garland, 2024) lui rend également hommage. L’un de ses protagonistes, photographe de guerre, ne s’appelle pas Lee Smith pour rien. Mais bien avant de s’engager, Lee Miller fut un mannequin connu, puis l’égérie du célèbre Man Ray (auprès duquel elle poursuivit son apprentissage de photographe), ami d’Éluard, Cocteau et Picasso (qui peignit plusieurs portraits d’elle) avant a trouvé son propre studio.

On parle très peu de tout cela. Le spectateur retrouve Miller alors qu’elle entame une relation avec le peintre surréaliste Roland Penrose (Alexander Skarsgård, vu dans Tarzan). La réalité de l’invasion nazie de l’Europe les rattrape.

Ce qui nous amène au cœur du film, alors que Miller, une femme effrontée, déterminée et courageuse, s’engage dans l’armée américaine pour prendre de nombreuses photos pour Vogue (où elle a fait face à l’objectif plus jeune en tant que modèle…).

Lee Miller (Kate Winslet) et ses amis menaient une vie insouciante alors même que la menace nazie grandissait lorsqu’elle rencontra le peintre Roland Penrose (Alexander Skarsgård). (Entraîner des films)

La correspondante (elle rédige également des reportages) fait alors équipe avec David E. Scherman (Andy Samberg). Le duo se retrouve à immortaliser les moments les plus importants du conflit, de la libération de Paris à la découverte de Buchenwald et de Dachau.

Ils sont en effet parmi les premiers à témoigner de l’horreur des camps de concentration.

Forme éculée

Ce n’est jamais bon signe quand plusieurs scénaristes ont du mal à écrire. Et comme il est de notoriété publique que Kate Winslet s’est battue pendant des années pour que son film – le sien, à tous points de vue – soit financé, il ne faut pas s’étonner qu’il adopte la forme la plus éculée du drame biographique.

Ou encore l’héroïne vieillissante qui se confie à un journaliste (Josh O’Connor), prétexte à des flashbacks découpés tout au long de l’interview. La voix off de Winslet sert à relier les différentes époques et à fournir un contexte.

L’actrice oscarisée pour Le lecteur (2008) se donne à fond pour incarner ce personnage plus grand que nature qui se fiche des apparences et se nourrit d’alcool, de pilules et de cigarettes fumées à la chaîne.

Sa volonté de rendre hommage à cette première féministe, qui a payé cher son envie de photographier la Seconde Guerre et les femmes qui y ont été mêlées, s’avère incontestable. Et sa performance vaut à elle seule le déplacement.

Cependant, à trop vouloir faire un gros plan sur Lee Miller, les personnages secondaires s’avèrent flous.

De plus, la production d’Ellen Kuras manque cruellement d’imagination et de ton. Cependant, son expérience de directrice de la photographie (avec Spike Lee, Martin Scorsese et Sam Mendes) s’exprime magnifiquement dans plusieurs segments, notamment son travail avec la lumière.

Peut-être que mes attentes étaient trop élevées. Kate Winslet a eu raison de se battre bec et ongles pour rendre hommage à une grande dame.

Lee est présenté au cinéma.

Lee, bande-annonce (Entract Films)

Au générique

  • Note : 6,5/10
  • Titre : Lee
  • Genre : Drame biographique
  • Réalisateur : Ellen Kuras
  • Distribution : Kate Winslet, Andy Samberg, Alexander Skarsgård
  • Durée : 1 heure 58 minutes
 
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