John Frankenheimer n’est peut-être pas le plus grand réalisateur d’Hollywood, mais il est certainement l’un des plus prolifiques. En une quarantaine d’années de carrière, il a réalisé 27 longs métrages et autant de téléfilms et de séries. Tous ne sont pas des chefs-d’œuvre, mais le réalisateur, qui nous a quitté en 2002, savait parfaitement raconter une histoire, dérouler un scénario (qui lui était souvent imposé) et orchestrer comme nul autre un ballet de fusils et de voitures lorsqu’il arrivait. au tournage d’un film d’action.
Acteurs, cascadeurs et voitures hexagonales
Un grand pro en somme qui, en plus, aimait la France, où il avait déjà tourné Le Train et French Connection 2. Ainsi, pour son avant-dernier long métrage, en 1998, il emmène ses caméras et Robert de Niro à Paris et Nice pour produire Ronin. Le scénario compliqué met en scène des mercenaires au chômage, le célèbre Ronin du titre, en hommage aux guerriers médiévaux et japonais du même nom. Des hommes chargés de voler une mallette à d’autres hommes encore plus méchants qu’eux.
Mais Frankenheimer n’a pas importé tous ses acteurs. Il a recruté localement puisqu’on retrouve Jean Reno et Michael Lonsdale au générique. Sur le plan automobiliste aussi, il a souhaité apporter une touche hexagonale. Le film se déroule en France et il doit mettre en scène des voitures françaises. Le choix se porte sur les fleurons PSA du moment : les Citroën qui se poursuivent, entre le col de Turini et les rues de Nice.
Mais c’est surtout sur le périf parisien, dans le tunnel des Halles, sous le pont Bir-Hakeim, à La Villette et à La Défense que se déroule la scène la plus spectaculaire de Ronin. Et chez Frankenheimer, pas d’effets spéciaux (en tout cas balbutiants à l’époque). Pas de trafic de voitures non plus. Les Peugeot 406 et les BMW qui se poursuivent sont réelles, et ceux qui sont au volant sont des super pros. Frankenheimer embauche la crème de la crème. Romain Dumas et Jean-Pierre Jarier sont là, sous la houlette du vainqueur des 24 heures du Mans dans la catégorie GT 2 et récemment reconverti dans les cascades : Jean-Claude Lagniez.
Un film pour jeunes
Le résultat reste inégalé même 26 ans plus tard, avec 7 minutes à couper le souffle pour le spectateur. Chez Citroën et Peugeot, partenaires à l’époque, on s’en souvient encore, mais on se souvient surtout des 48 épaves que la production a laissées à la fin du tournage.
Abonnez-vous à la newsletter Caradisiac
Recevez toute l’actualité automobile
J’accepte de recevoir les offres des partenaires
Registre
L’adresse email renseignée dans ce formulaire est traitée par GROUPE LA CENTRALE en qualité de responsable de traitement.
Ces données sont utilisées pour vous envoyer des informations sur nos offres, actualités et événements (newsletters, alertes, invitations et autres publications).
Si vous l’avez accepté, ces données seront transmises à nos partenaires, en qualité de responsables de traitement, pour vous permettre de recevoir leur communication par voie électronique.
Vous disposez d’un droit d’accès, de rectification, de suppression de ces données, d’un droit à la limitation du traitement, d’un droit d’opposition, du droit à la portabilité de vos données et du droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle (en France, la CNIL) . Vous pouvez également retirer à tout moment votre consentement au traitement de vos données. Pour en savoir plus sur le traitement de vos données : www.caradisiac.com/general/confidentialite/
Décidément, Ronin n’est pas un très grand film. Ce sera d’ailleurs un semi-échec, avec moins d’un million d’entrées en France et une perte nette pour la MGM, qui a investi 55 millions de dollars dans l’affaire pour en retirer à peine 44 millions. Pourtant, à le revoir aujourd’hui, avec ses images un peu datées, on ne peut pas dire que ce soit un film ancien, tout au plus un film de jeunesse.
