“Rosalie”, l’ode à la liberté d’une femme barbue interprétée par Nadia Tereszkiewicz – rts.ch – .

“Rosalie”, l’ode à la liberté d’une femme barbue interprétée par Nadia Tereszkiewicz – rts.ch – .
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Après « La Danseuse » en 2016, la réalisatrice française Stéphanie Di Giusto continue de s’intéresser à des personnalités féminines hors du commun. “Rosalie”, sorti le 10 avril, raconte la vie d’une femme barbue, interprétée par Nadia Tereszkiewicz, qui décide d’embrasser sa différence.

«Quand j’ai vu ce visage féminin avec cette barbe, il y a eu quelque chose qui m’a fasciné. J’ai trouvé cette femme étrangement gracieuse et j’avais envie d’explorer un peu son secret. C’est ainsi que la réalisatrice Stéphanie Di Giusto se souvient de ce moment où elle a découvert un portrait de Clémentine Delait, une femme barbue devenue célèbre au début du XXe siècle. “Ce que j’aime beaucoup chez cette femme, c’est qu’elle refusait d’être un phénomène banal, qu’elle voulait être ancrée dans la vie et avoir une vie de femme”, explique-t-elle dans l’émission Vertigo du 5 avril.

Décidant d’en faire le sujet de son deuxième long métrage, Stéphanie Di Giusto a rapidement écarté l’idée d’un biopic. Inspirée par la vie de Clémentine Delait, elle a choisi d’inventer le personnage de Rosalie, une femme qui cherche à se libérer et à s’émanciper tout en acceptant sa chevelure. « Je raconte l’histoire d’une femme affranchie qui se confronte au regard des autres et qui affirmera sa féminité unique face aux a priori et aux diktats de l’époque. »

Amour inconditionnel

Se déroulant dans les années 1870, le film raconte l’histoire de Rosalie (Nadia Tereszkiewicz), une jeune femme souffrant d’hirsutisme (apparition chez la femme de poils dans des zones dites masculines). De peur d’être rejetée, elle a toujours caché cette pilosité excessive en s’efforçant depuis l’enfance de raser les poils qui recouvrent son visage et son corps.

Mais lorsqu’elle arrive en Bretagne pour épouser Abel (Benoît Magimel), un cafetier endetté qui ignore son secret et l’épouse pour sa dot, elle décide d’arrêter de cacher sa différence et laisse apparaître sa barbe. Un choix qui provoque le rejet, la fascination, la moquerie, voire la haine dans le village.

Rosalie veut se libérer et être considérée comme une femme. Elle veut qu’Abel l’aime telle qu’elle est, alors que d’autres l’ont réduite à l’état de monstre. «Je voulais avant tout explorer les sentiments et raconter l’histoire d’un amour inconditionnel», explique le cinéaste. Une histoire d’amour entre Rosalie et Abel qui est contrariée dès le départ par deux corps qui sortent des normes : d’un côté celui de Rosalie, couverte de poils, et de l’autre celui d’Abel, blessé de guerre, mal à l’aise dans ce lieu abîmé. le corps non plus.

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La difficulté de jouer Rosalie

Trouver la bonne actrice pour incarner Rosalie n’a pas été facile pour le réalisateur. Lors des tests, elle a demandé aux actrices de porter une fausse barbe. La plupart d’entre eux se grattaient ou se regardaient constamment dans le miroir. “On sentait qu’il y avait un malaise et je n’y croyais pas”, se souvient la cinéaste qui a finalement demandé à Nadia Tereszkiewicz, avec qui elle avait déjà travaillé sur son premier long métrage “La Danseuse”, de venir faire quelques essais. «C’était complètement évident. C’était comme si pour elle, la barbe n’existait pas. Elle a joué de manière remarquable et avec un enthousiasme naturel correspondant tout à fait au personnage de Rosalie qui est avant tout quelqu’un de solaire. »

Lors du tournage, afin d’être le plus juste et crédible possible, la barbe de l’actrice n’était pas un simple postiche. Chaque matin, les poils étaient collés un à un sur son visage. Un travail minutieux de plusieurs heures qui a permis à Nadia Tereszkiewicz de s’approprier pleinement son personnage.

>> Écoutez les interviews de la réalisatrice Stéphanie Di Giusto et de l’actrice Nadia Tereszkiewicz :

Invitées : Stéphanie Di Giusto et Nadia Tereszkiewicz, « Rosalie » / Vertigo / 26 min. / 5 avril 2024

Un shooting avec une ambiance particulière

Mais un autre facteur a également joué un rôle important, comme l’explique le réalisateur : « Nous avons tourné dans l’ordre chronologique et je ne voulais pas que Benoît Magimel et Nadia Tereszkiewicz se rencontrent avant le début du tournage. Et quand Benoît a découvert Nadia avec sa pilosité, ça a été très dur, il y a eu un vrai rejet de sa part, même décalé.

De son côté, l’acteur a récemment expliqué dans plusieurs médias français vouloir garder ses distances, même une fois le tournage commencé, afin d’être le plus crédible possible dans la rencontre et le rejet de son personnage envers celui de Rosalie. Une manière de faire qui a été difficile pour l’actrice, mais qui lui a permis, selon le réalisateur “de se retrouver dans des conditions qui étaient réelles” par rapport à son personnage. “Et c’est ça qui était intéressant, de voir cet amour naître dans le film”, conclut-elle.

Commentaires recueillis par Rafael Wolf

Adaptation web : Andréanne Quartier-la-Tente

« Rosalie » de Stéphanie Di Giusto, avec Nadia Tereszkiewicz, Benoît Magimel, Benjamin Biolay. A voir dans les cinémas francophones depuis le 10 avril 2024.

 
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