Avec Douleur et gloire, en 2019, le maître espagnol livrait un long métrage qui avait tout en main, un film somme où tous les thèmes chers à son œuvre – filiation, force implacable du destin, vertiges de la passion – se télescopaient sous le vernis brûlant de l’autobiographie. Où Pedro Almodovar pourrait-il aller ensuite ?
Le cinéaste choisit de ne pas s’écarter du long chemin qu’il a tracé jusqu’à présent. Il reprend ainsi un fil qui ne s’était ni rompu ni tendu, avec un drame fiévreux, triste et coloré. alors voici Mères parallèles autour du destin parallèle de deux femmes qui accouchent le même jour dans le même hôpital, diffusé ce mercredi 10 avril 2024 sur Arté . Les parallèles vont bientôt se croiser, créant des étincelles qui finiront par tout embraser.
« Madres paralelas », un grand film féministe
Nous ne dévoilerons pas ici le nœud de l’intrigue qui va obliger l’une (Pénélope Cruz) et l’autre (Milena Smit) à se réunir pour affronter l’impensable. Nous dirons simplement que le destin est souvent le plus fort et qu’il faut accepter sa force dévastatrice pour faire les bons choix. De ces choix naîtra une éventuelle réparation.
Lire aussi : Festival de Cannes 2023 : le court métrage de Pedro Almodóvar présenté en sélection officielle
Pedro Almodóvar, amateur de mélodrame qu’il maîtrise à la perfection, n’a pas son pareil lorsqu’il s’agit de faire jaillir l’effusion des sentiments. Et les larmes qui attendent finissent inévitablement par couler sans éteindre le feu.
Ici, ce sont les femmes qui ont la parole et leurs actions décident du cours du monde. Des parallèles avec la mèreun grand film féministe, s’inscrit dans la lignée de Tout sur ma mère, Voler Ou Étreintes brisées… La beauté du geste almodovarien est décidément intacte.
Mercredi 10 avril 2024, Arté 20h55
