Pierfrancesco Favino incarne le policier ambigu dans ce thriller noir italien extrêmement satisfaisant.
Impossible de ne pas se plonger dans cette vision de Milan, filmée de nuit en 35 mm, proposée par l’acteur devenu réalisateur Andrea Di Stefano (Escobar avec Benicio Del Toro).
On y rencontre Franco Amore (Pierfrancesco Favino, parfait), un flic italien à quelques heures d’une retraite bien méritée après 35 ans de bons et loyaux services. L’homme se targue de n’avoir jamais tiré un seul coup de feu dans sa carrière, signe de prudence synonyme de compromis divers dans l’esprit de tout cinéphile habitué des films mafieux.
PHOTO FOURNIE PAR AZ FILMS
Pierfrancesco Favino dans « Dernière nuit à Milan ».
Notre homme arrive à la maison pour célébrer sa retraite avec sa femme Viviana (Linda Caridi), leur famille et leurs amis. Mais un seul appel va tout changer. Car Amore a accepté d’être, pendant une heure, le chauffeur d’une Chinoise dès sa descente de l’avion. Et, à la manière du Petit Poucet, Andrea Di Stefano s’amuse à diffuser les indices à travers des flashbacks distillés avec précision.
Amore est-il corrompu ou pas ? Jusqu’où ira-t-il ? Va-t-il s’en sortir ? Les habitués du thriller américain apprécieront le doute constamment distillé, la claustrophobie anxiogène des projets du réalisateur, sa relation touchante avec sa femme, le tout rehaussé par le jeu subtil de Pierfrancesco Favino.
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Pierfrancesco Favino dans « Dernière nuit à Milan ».
Amore n’est pas un super-héros, l’homme est normal sinon ordinaire, rien de ce qui lui arrive n’est incroyable, il ne sauve pas le monde. Et ça tombe bien, car c’est ce qui nous fait soutenir sans réserve cette excellente proposition aux visuels ultra soignés. Hier soir à Milan.
Note : 4 sur 5
Hier soir à Milan gardera les cinéphiles rivés au grand écran à partir du 22 mars.