Le courant ne passe plus entre les pilotes de F1 et la FIA (surtout avec son président sous tension, Mohammed Ben Sulayem).
Le président du GPDA, George Russell, a ainsi estimé que les pilotes avaient “prendre” de la FIA. Une lettre signée par tous les pilotes a également été envoyée place de la Concorde, sur la question des jurons notamment, demandant à Mohammed Ben Sulayem de surveiller avant tout son langage.
Ce n’est pas la seule polémique autour de Mohammed Ben Sulayem, puisqu’il s’est séparé à la fois de son directeur d’équipe de course, Niels Wittich, et de son responsable de la conformité, Paolo Basarri. Tout cela très soudainement et sans nommer de remplacement durable.
Alors, les chefs d’équipe soutiennent-ils la rébellion de leurs pilotes ?
“Je dois faire attention à ce que je dis ici car Fred et moi, l’année dernière, avons été convoqués par les commissaires” Toto Wolff plaisante à moitié en répondant à cette question à Las Vegas.
Forcément, l’autoritarisme de Mohammed Ben Sulayem fait peur !
“Pouvons-nous utiliser un joker ici pour ne pas répondre, parce que l’année dernière a été si mauvaise ?” Pas de farceur ? »
Toto Wolff entre en scène, évoquant des succès en F1 qui sont plutôt dus à Liberty Media et Stefano Domenicali, pas à la FIA…
« Nous sommes dans une position tellement privilégiée dans ce sport, avec un attrait pour les fans appartenant à la meilleure démographie, disons, les jeunes. Nous courons devant des tribunes pleines, il y a beaucoup d’intérêt de la part des sponsors. Et ce que nous devons réaliser, c’est que nous tirions tous dans la même direction et que nous gérions notre produit commun avec soin, en gardant cela à l’esprit… C’est une bonne réponse, n’est-ce pas ? »
“Je ne sais pas où tu veux en venir avec ça.” smiles Frédéric Vasseur.
« Voulez-vous que nous répétions la question ? » » est d’accord avec Oliver Oakes, le patron d’Alpine F1.
Toto Wolff continue donc avec plus de sérieux, et sans trop sortir du sujet : « Je pense que tous ceux qui prennent des décisions doivent se rappeler que nous portons une responsabilité dans ce sport et que nous avons besoin de stabilité. C’est comme ça que je le vois. »
« Rien à ajouter. La réponse a été parfaite » Frédéric Vasseur then approves.
Quant à la rébellion des pilotes, que peut en dire Toto Wolff ? L’approuve-t-il ?
« Vous savez, c’est suffisamment critique pour que je pense qu’il est important que nous ici, qui avons une voix qui sera entendue, agissions avec le même soin dont nous avons tous besoin. Parce que nous avons eu des disputes dans les médias ces dernières années. Un mot est dit, un autre vient en réponse. Et je ne pense pas que nous devrions nous lancer des piques de cette façon. Mais être dans une salle et dire : « Voici ce que nous pensons, ce qui serait le mieux pour le sport », dépasse les personnalités ou les équipes. Et je pense que c’est probablement de là que viennent les pilotes. »
Wittich: a strange eviction for Frédéric Vasseur…
Sur l’autre sujet qui fâche, l’éviction soudaine de Niels Wittich, on sent Fréd Vasseur, le patron de la Scuderia, très circonspect…
“Je ne sais pas si la question concernait le directeur de course ou autre chose, mais le timing de cette décision est certainement un sujet un peu étrange pour moi, car nous sommes maintenant à la fin du championnat, et ce sont probablement les trois courses les plus difficiles à gérer. Vegas, si vous vous souvenez de l’année dernière, le Qatar, et Abu Dhabi, la dernière course du championnat. Le timing me semble étrange. »
“Mais je ne participe pas aux discussions internes de la FIA, ce qui signifie que je ne veux pas prendre position là-dessus, mais le timing est étrange.” »
Pour Oakes, l’essentiel est que les pilotes de F1 soient davantage entendus par la FIA, au-delà de cette question de jurons.
« La question était de savoir ce que les pilotes recherchaient avec leur déclaration, et je pense qu’il est probable qu’ils souhaitent juste un peu de dialogue à la fin de la journée. Je pense qu’ils se sentent un peu ignorés, ce qui est finalement naturel. »
Et sur l’éviction de Niels Wittich ? Oakes sera plus prudent que Frédéric Vasseur…
« La seule chose que je dirais, c’est que ce n’est pas facile pour quelqu’un comme Rui (Marques, le remplaçant de Niels Wittich) de se retrouver dans cette situation à trois courses de la fin. Comme ces gars-là l’ont mentionné, c’est une grande responsabilité avec la bataille pour le titre qui se poursuit. »
En tant qu’ancien patron d’Hitech en F2, Oakes connaît aussi bien Rui Marques, qui y officiait…
« Oui, je veux dire, je le connais évidemment grâce aux formules juniors. Je suppose que c’est un peu différent quand on est sous les projecteurs de la F1, mais il est visiblement bien préparé. Je suppose qu’il devra également faire face à quelques critiques de la part de ces deux-là (Toto Wolff et Frédéric Vasseur), mais je pense qu’il s’en sortira bien. S’ils lui ont donné sa chance, c’est parce que tout le monde pense qu’il est prêt à monter au créneau et à occuper ce poste. »
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