Springboks, All Blacks, Wallabies et Pumas se sont tous imposés ce week-end lors de matchs tests en Europe. Un signal fort mais une tendance à confirmer.
Un tour de force des nations du Sud. Les quatre grands noms du Rugby Championship ont porté un grand coup ce week-end en venant à bout de leurs hôtes européens. Sans trembler, l’Afrique du Sud est venue conclure cette démonstration de force, en s’imposant à Murrayfield contre l’Ecosse (15-32). La phalange de Rassie Erasmus – qui avait décidé de sortir son fameux « bomb squad » (sept avants, un seul arrière sur le banc des remplaçants) – a dominé les Ecossais réduits à quatorze après le carton rouge de 20 minutes infligé à Scott Cummings. L’Angleterre, qui a déjà buté contre la Nouvelle-Zélande et l’Australie, aura fort à faire samedi à Twickenham face aux doubles champions du monde en titre… Une troisième défaite de suite pour le XV de la Rose serait un véritable fiasco pour la troupe de Steve Borthwick. .
Annoncée moribonde après un Rugby Championship décevant (deux défaites contre les Boks, un revers à domicile contre les Pumas), la Nouvelle-Zélande a frappé fort en arrivant en Europe, allant d’abord arracher une victoire en Angleterre (avant la fenêtre internationale), puis en ramenant abattre – avec puissance et maîtrise – l’Irlande, qui restait néanmoins sur 19 victoires consécutives dans son antre de l’Aviva Stadium.
Le retour gagnant de Damian McKenzie
« Je suis très fier de l’effort fourni par les gars, notamment de notre pack qui s’est vraiment montré au niveau et de nos arrières qui ont réussi à mettre la pression sur nos adversaires. Ce n’est jamais facile de gagner ici, donc nous sommes très heureux. savoure Damian McKenzie, élu homme du match pour son retour en ouverture. Les vice-champions du titre voudront marquer les esprits samedi prochain et laver l’affront face aux Bleus, vainqueurs de leurs deux dernières confrontations.
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Plus surprenant : les Wallabies, après un été chaotique, ont renversé les Anglais, au terme d’un match complètement fou. Le réveil a été spectaculaire pour les pitoyables Australiens qui étaient derniers du dernier Rugby Championship, avec cinq défaites en six sorties et notamment une humiliation 67-27 face à l’Argentine. Le Néo-Zélandais Joe Schmidt, successeur d’Eddie Jones après avoir connu des succès avec le Leinster puis l’Irlande, remporte son premier succès. Ce qui devra se confirmer face à des Gallois en plein déclin après avoir été battus à domicile, pour la première de leur histoire, par les Fidjiens. Les Néo-Zélandais Steve Hansen (2002-2003) et Warren Gatland (2023-2024) se partagent désormais le record de défaites consécutives à la tête du Pays de Galles (10).
Sua’ali’i, la perle australienne du XIIIe siècle
Issu du XIII, l’Australien Joseph Sua’ali’i a réalisé des débuts sensationnels au XV samedi avec les Wallabies dans le temple du rugby de Twickenham. Impérial dans les airs et déroutant dans ses appuis, ses tirs fractionnés et ses passes après contact. Dans la lignée des transitions réussies de son compatriote Israel Folau ou du Néo-Zélandais Sonny Bill Williams. “Je sais qu’il y avait des doutes sur sa sélection et sur le risque que nous prenions, » a reconnu le sélectionneur de l’Australie qui a travaillé à l’ASM Clermont Auvergne. Mais maintenant, les gens ont vu l’opportunité d’impliquer un jeune homme comme lui.
Dernier représentant du Sud, l’Argentine a connu des débuts plutôt tranquilles face à des Italiens totalement dépassés et rapidement privés de leur pépite Ange Capuozzo, qui s’est vite laissé blessé (18-50). Les Pumas – au lendemain d’un Rugby Championship où ils ont signé trois victoires – passeront une épreuve bien plus rude face à des Irlandais, sûrement contrariés. Pour ce choc, ils récupèrent deux éléments importants : l’emblématique troisième ligne Matera (de retour de suspension) et Santiago Carreras, qui était leur demi d’ouverture lors de la dernière Coupe du monde et qui revient de blessure (mollet).
Quand on joue deux fois contre la Nouvelle-Zélande, l’Australie et l’Afrique du Sud, il y a une certaine intensité qu’on a réussi à exprimer contre l’Italie.
Felipe Contepomi, sélectionneur de l’Argentine
L’entraîneur des Pumas, Felipe Contepomi, a souligné l’expérience accumulée dans la compétition phare de l’hémisphère sud. « Quand on joue deux fois contre la Nouvelle-Zélande, l’Australie et l’Afrique du Sud, il y a une certaine intensité que l’on a réussi à exprimer contre l’Italie. C’était parfois difficile, mais mes joueurs ne se sont pas écartés du plan en place.a salué l’ancien ouvreur international. L’Argentine n’a plus battu l’Irlande depuis le quart de finale du Mondial 2015 (43-20) et reste sur deux défaites à l’Aviva Stadium (28-17 en 2017 et 53-7 en 2021). Andy Farrell, l’entraîneur des Verts, est sur ses gardes : « Il faut avancer. Et trouver des solutions rapidement car l’Argentine est une équipe affamée qui a joué du très bon rugby cette année.
Un accès spécial doit également être accordé aux Fidjiens. Certes ils ne participent pas au Rugby Championship, mais ils sont intégrés au Super Rugby avec la franchise « Fijian Drua » qui constitue une bonne partie des effectifs (7 joueurs issus du Top 14). Les joueurs du Pacifique sont entrés dans l’histoire ce dimanche en s’imposant pour la première fois de leur histoire au Pays de Galles. Un tour de force en infériorité numérique (carton rouge de 20 minutes pour Radradra). Le prochain match contre l’Espagne ne devrait être qu’une formalité (mais sait-on jamais…), avant de défier l’Irlande à domicile le 23 novembre. L’occasion de voir si les « magiciens du rugby » ont gagné en régularité.
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