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NBA – Pourquoi le « all in » des New York Knicks pourrait ne pas suffire

Jalen Brunson et ses coéquipiers ont réussi un exploit qui pourrait paraître impensable : ils ont redonné espoir aux supporters fanatiques, dévoués mais aussi désespérés pendant des années par leurs bien-aimés Knicks. Le cœur de New York bat au rythme de son équipe légendaire. Et cela faisait bien longtemps que ces fans de basket n’avaient pas connu autant d’émotion. La bande de Tom Thibodeau a décroché 50 victoires l’an dernier, une première depuis 2013. Cela faisait également 25 ans que la franchise ne s’était pas qualifiée deux fois de suite pour les demi-finales de la Conférence Est. Les dirigeants sont arrivés à la conclusion qu’il était temps de passer à la vitesse supérieure et de viser ouvertement le sommet. C’est pourquoi ils ont mis en place deux transferts massifs pour faire venir Mikal Bridges au début de l’été, puis Karl-Anthony Towns juste avant la reprise.

L’arrivée de Bridges aurait déjà dû pousser les Knicks dans une autre dimension. Joueur important des Suns lors du parcours menant aux Finales NBA en 2021, devenu la star d’une équipe des Nets chancelante, l’ailier végétait à Brooklyn tout en regardant avec envie ses anciens camarades de fac s’éclater à New York. Le front office a sacrifié quatre tours de repêchage non protégés – le tarif habituellement réservé aux superstars – pour lui permettre de rejoindre Brunson, Josh Hart et Donte DiVincenzo, ceux avec qui il a remporté un titre universitaire avec Villanova. Mais l’organisation ne s’est pas arrêtée là.

La blessure de Mitchell Robinson, absent les premiers mois de la saison, le pousse à afficher encore plus d’ambitions. Soucieux de trouver un nouveau pivot, la direction a complètement amené à ce poste l’un des meilleurs joueurs de la ligue en recrutant Towns. Julius Randle, DiVincenzo et un nouveau choix au repêchage ont été sacrifiés pour intégrer l’intérieur All-Star à plusieurs reprises.

Towns, une véritable deuxième star aux côtés de Brunson

Les Knicks s’intéressaient depuis un moment à la star du Minnesota, elle-même originaire du New Jersey. Leon Rose, qui préside désormais la franchise, a représenté les intérêts du jeune homme à son arrivée en NBA. Il n’est donc pas surprenant de le retrouver à New York, même si le timing du deal, juste avant le début des camps d’entraînement, est frappant. Pourtant, sur le papier, l’association entre Jalen Brunson et Karl-Anthony Towns est séduisante. Le premier choix de la draft 2015 est un partenaire de choix pour le meneur de poche, cinquième lors du vote pour le MVP l’an dernier. Les Knicks ont mis la main sur une menace offensive qui culmine à 23 points de moyenne depuis le début de sa carrière, le tout à 40% à trois-points.

« KAT » créera des espaces que Brunson n’a jamais connu auparavant sur le terrain. Sa présence donne une toute nouvelle dimension à l’attaque new-yorkaise, en plus d’un redoutable axe « 1-5 ». Les deux stars vont pouvoir combiner en pick-and-roll et pick-and-pop pour mettre à mal les défenses adverses. D’ailleurs, en parlant de défense, ce même combo leader-pivot montrera probablement des limites de ce côté du terrain. Mais ils sont entourés de trois ailiers très polyvalents et réputés pour leurs qualités défensives avec Hart, Bridges et OG Anunoby. Ce cinq majeur est potentiellement l’un des plus forts de la ligue.

Il ne fait aucun doute que les Knicks ont récupéré le meilleur joueur échangé en échangeant avec les Timberwolves. Avec Towns and Bridges, ils sont certainement plus talentueux que l’an dernier, où ils avaient atteint les demi-finales de Conférence malgré un effectif décimé par les blessures. Et pourtant, il est encore trop tôt pour affirmer haut et fort qu’ils ont fait le(s) bon(s) choix durant l’intersaison. L’affaire comporte son lot de risques, avec une forte pression exercée sur le caïd de 28 ans. Une pression qu’il n’a pas toujours su gérer dans son petit cocon de Minneapolis. Pression qui va être décuplée à New York, où journalistes et fans ne font pas de demi-mesure.

Une équipe plus forte… mais pas encore au niveau des grands favoris ?

Une très grande partie de la réussite des Knicks ne dépendra pas vraiment du talent – indéniable – du chat, mais plutôt de sa personnalité et de son état d’esprit. C’est d’ailleurs sa mentalité qui l’a amené à clasher, et à plusieurs reprises, avec Tom Thibodeau alors que ce dernier entraînait encore les Wolves. Le coach a sans doute validé le transfert et est donc prêt à retravailler avec lui. Il retrouvera un homme changé, plus mature qu’au moment de leur première collaboration. C’est important. Primordial même. Les villes devront rejoindre un projet déjà en place. Peut-il vraiment le faire ? Peut-il s’intégrer pleinement dans un groupe même si son profil ne colle pas forcément à la culture très rude et combative instaurée à New York ?

Tom Thibodeau, entraîneur des New York Knicks, contre Milwaukee en NBA le 30 novembre 2022

Crédit : Getty Images

Après tout, il s’est déjà adapté au Minnesota en passant du statut de superstar à celui de deuxième lame derrière Anthony Edwards. Ses premiers mots suggèrent qu’il vient avec l’intention de se fondre dans la masse : «Brunson et ses partenaires ont construit quelque chose de spécial. Je suis là pour aider et être le meilleur coéquipier possible.« L’avantage, c’est qu’à New York il y a des personnages assez forts pour le remettre à sa place et lui dire les choses telles qu’elles sont s’il le faut. C’est peut-être même ce dont il a le plus besoin depuis le début de sa carrière. Il y a donc des raisons d’être optimiste.

Mais jusqu’à un certain point. L’équipe new-yorkaise est potentiellement plus forte que l’an dernier. Son plafond théorique – le mot est important – est plus élevé. Elle a tout de même perdu des joueurs majeurs comme Isaiah Hartenstein et Donte DiVincenzo, en plus de Julius Randle, qui a également récolté en moyenne 20 points par match. La rotation est très légère dans la raquette en attendant un éventuel retour de Robinson, joueur à l’état de santé constamment incertain. Il y a très peu de profondeur de banc.

Ce n’est pas forcément un problème pour Thibodeau, qui aime laisser longtemps ses cadres sur le carreau. Mais cela se complique au moindre pépin physique. Et par définition, les basketteurs qui jouent beaucoup sont plus susceptibles d’être fatigués et/ou blessés. Surtout même après avoir hypothéqué un joli paquet de draft picks tout en prenant en charge l’un des contrats les plus lourds de la ligue, les Knicks ne sont pas forcément au niveau des Celtics sur la ligne de départ. Pas même mieux que les Sixers. Et c’est simplement en restant à l’Est. La franchise a ouvert sa vitrine et il lui reste désormais deux à trois ans pour sa première bague depuis 1973. Le compte à rebours a officiellement commencé dans la Big Apple.

 
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