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Ibrox Park, un souvenir doux-intense pour l’OL en Ligue des Champions

C’était il y a presque 17 ans. Le 12 décembre 2007, l’Olympique Lyonnais d’Alain Perrin se déplaçait à Glasgow pour la dernière journée de la phase de poules de la Ligue des Champions. L’histoire est simple : l’OL, 3ème du groupe E derrière les Rangers avec le même nombre de points (7), doit gagner pour se qualifier. C’est une finale, ni plus, ni moins, pour les Lyonnais de Juninho, Sidney Govou et… Karim Benzema, on y reviendra.

Si l’OL, qui reste sur six titres de suite en Ligue 1 et s’apprête à réaliser un doublé championnat – Coupe de France, est là, c’est parce qu’il a débuté sa campagne par des gifles à Barcelone (3-0) et à domicile. contre ces mêmes Rangers (0-3). Deux victoires contre Stuttgart et un nul contre le Barça, avec le fameux coup franc en angle fermé de Juninho à Gerland, le remettent dans la course.

Quand nous sommes revenus sur le terrain, nous n’avons pas été malins…

“Nous voulions nous venger un peu du match aller, car nous étions très énervés à ce moment-là.” se souvient Rémy Vercoutre, titulaire en l’absence de Grégory Coupet, blessé à un genou. « À l’époque, on était un peu le PSG d’aujourd’huipoursuit François Clerc, également titulaire à droite de la défense ce soir-là. Il y avait encore eu des courses en Coupe d’Europe. Nous taquinions les grandes équipes et il y avait beaucoup d’attentes.

Mais les attentes, les statuts, les pronostics, ne valent plus grand-chose quand vient le temps de fouler la pelouse du mythique Ibrox Park et son ambiance surchauffée. « Le vestiaire est très spécial pour les Rangersdécrit Vercoutre. C’est tout petit, c’est en bois, ça respire le passé et l’expérience. Nous avons joué dans une ambiance électrique assez incroyable. Il y avait du monde, il faisait chaud partout. Quand nous sommes entrés sur le terrain, nous n’étions pas intelligents. “Après la musique de la Ligue des champions, quand nous sommes entrés sur le terrain, nous ne nous entendions pas parler.” continues Clerc.

Jérémy Toulalan – Glasgow Rangers-Lyon, décembre 2007

Crédit : Getty Images

Il n’en reste pas moins que Lyon était à l’époque rempli d’une grande confiance, quels que soient les stades ou les scénarios. Porté, aussi, par une grande majorité d’internationaux, et par une bonne dose de talent. « Honnêtement, nous étions prêts à nous battre, nous étions prêts à nous battre, poursuit l’actuel entraîneur des gardiens lyonnais. On savait que si on tenait le coup sur le plan athlétique, sur le plan physique, on allait avoir des possibilités collectives, certes, mais que nos individualités allaient briller. C’était cette nuit-là.

Darcheville rate l’inévitable…

Sidney Govou se procurait une grosse occasion d’entrée, puis ouvrait le score à la fin du quart d’heure, sur un centre de Karim Benzema repoussé plein axe par le gardien adverse Allan McGregor. Les impacts sont durs – Govou prend un gros cachet à Alan Hutton – le suspense est total. Juninho frappe la barre sur un coup franc dont il a le secret, Lyon souffre par séquences, Benzema se procure une énorme double occasion de faire le break. Vient ensuite le tournant du match : l’occasion incontournable de Jean-Claude Darcheville.

L’ancien Bordelais, 216 matches de Ligue 1, ne trouve pas le cadre à cinq mètres du but vide. «Je m’en souviens bienrembobine Clerc. Leur capitaine était un bon joueur, Barry Ferguson, il s’est déversé sur le côté et a centré devant le but. Le ballon passe entre moi et la ligne de but, et je me retourne, je tacle, et je pense qu’il y a un autre joueur avec moi qui tacle en même temps (Anthony Réveillère, qui avait remplacé Sidney Govou, ndlr), pour essayer pour l’embarrasser. Je pense qu’on l’a peut-être un peu gêné à ce moment-là, et il arrive lancé, il met le plat du pied, et il la met dessus. C’est vrai qu’il faisait chaud.

“Je ne sais toujours pas comment il a fait pour rater çainsiste Vercoutre. Parce que c’est très proche de la ligne. Je veux dire, il a marqué des buts fantastiques, « Darche », dans sa vie. Des objectifs plus compliqués que ça. Il ne s’en remettra pas et repartira 20 minutes après son entrée, exclu pour une grossière faute sur Kim Kallstrom (91e). Entre-temps, sa frustration était forcément décuplée face à l’insolence d’un gamin de 19 ans, qui a tué le match tout seul, comme un grand.

Jean-Claude Darcheville rate l’inévitable lors de Glasgow – OL en 2007

Crédit : Getty Images

…et Benzema éblouit l’Europe : « Il était au-dessus des autres »

Servi par Grosso, la pépite lyonnaise a fait le break en glissant le ballon entre les jambes de McGregor. Puis il met fin au suspense au terme d’un rush conclu par une frappe clinique. Le futur Madrilène s’est déjà fait un nom en Ligue 1, et a déjà marqué en C1. Mais là, il se révèle définitivement aux yeux de l’Europe.

“On le savait, mais c’est vrai que c’était un peu son avènement médiatique en Coupe d’Europe”, Clerc continues. « Karim était au-dessus des autres, continue Vercoutre. Ce soir-là, il franchit une étape importante. Car il se pose en chef d’équipe, en patron de l’attaque. Et il a dit, voilà, appuie-toi sur moi, je t’emmène en huitième année, c’est tout.

Il sera même tout près d’emmener son club fétiche en quarts de finale, avec un but contre Manchester United également rappelé, mais finalement insuffisant. « Nous étions forts en Europe… » conclut Vercoutre. Autre époque : Lyon, qui retrouvera Ibrox Park jeudi en Ligue Europa, n’a plus joué de Ligue des champions depuis quatre ans.

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Karim Benzema, auteur d’un doublé lors du match décisif de l’OL à Glasgow en 2007

Crédit : Getty Images

 
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