“Je n’étais pas enceinte”, reconnaît Laëtitia Penvern devant les assises du Morbihan

“Je n’étais pas enceinte”, reconnaît Laëtitia Penvern devant les assises du Morbihan
“Je n’étais pas enceinte”, reconnaît Laëtitia Penvern devant les assises du Morbihan

Il est 18 heures ce mercredi. Laëtitia Penvern, au visage vaincu, est autorisée à prendre ses médicaments neuroleptiques. Le report de son interrogatoire sur les faits survenus à Vannes a été envisagé au lendemain mais le président a souhaité poursuivre. Laëtitia a d’abord repris sa version d’une grossesse survenue… mi-septembre 2020. Sauf qu’elle l’avait annoncé à son compagnon mi-juillet.

“Je me suis forcé à manger”

L’accusée s’accroche à sa version de septembre, comme à celle d’une fausse couche survenue en décembre 2020. Pourtant, durant ces trois mois, pas d’échographie… « N’était-ce pas parce qu’il n’y avait pas de bébé ? Les voix vous disent que si vous admettiez que vous n’êtes pas enceinte, ce serait grave ? », interroge le président. Laëtitia s’effondre en larmes. La présidente lui offre un répit, puis réitère sa question. L’accusé : “Si je n’ai pas fait d’échographie, c’est parce que je n’étais pas enceinte.” Elle a tout inventé pour que son partenaire ne la quitte pas. Dans la salle d’audience, sa mère pleure. Laëtitia raconte qu’elle mangeait en cachette – « je me forçais » – pour prendre du poids. Elle a montré à son compagnon d’anciennes échographies. “Il était plus qu’heureux.”

« Il faut un peu de force mentale »

Le 26 mai 2021, elle a fait semblant de se rendre à la maternité de Vannes. Elle a dormi à l’hôtel et a annoncé la naissance de sa fille au petit matin. Elle avait utilisé les restrictions du Covid comme prétexte pour y aller seule. « Il faut un peu de force mentale pour prononcer un discours basé sur le processus de l’accouchement », remarque le président. L’accusée dit s’être appuyée sur ses souvenirs et sur Internet. Et c’est au moment où son compagnon lui annonce son arrivée à la maternité qu’elle invente, à brûle-pourpoint, des difficultés respiratoires qui nécessitent son transfert à Rennes…

« Est-ce qu’effacer les traces tue ? »

Elle est retournée à l’appartement. Son compagnon était prévenant. Elle voulait faire durer ce moment. Elle a commencé à chercher sur Internet pour localiser un couple gambien qui venait de devenir parents. Elle a croisé M. et Mme M.. Elle a supposé, en leur nom, qu’il s’agissait d’un enfant de couleur. Puis il y a eu l’appel pour fixer un rendez-vous avec la mère dans le quartier Conleau. Dans le coffre de sa voiture, une bouteille d’alcool à friction et des allumettes, “pour effacer les traces”. Le Président : « Des traces de quoi ? Effacer les traces, c’est tuer ? « . Laëtitia : « Je ne voulais pas la tuer ! Les voix me disaient d’effacer les traces ! « .

-

A la fin d’une promenade avec la maman, cette dernière devait allaiter son bébé. L’accusée pensait qu’elle avait de la chance. « Les voix disaient : ‘Touchez, touchez, touchez !’ « . Elle l’a frappé deux fois à la tête. Puis l’alcool à brûler, dont elle l’asperge. Elle dit qu’elle n’a pas vu le feu. Le président répond que c’est impossible. “Je ne m’en souviens pas.” Elle voit la mère prendre feu « dans (ses) cauchemars ». Sa victime a subi plus de 15 interventions chirurgicales. Elle n’a pu remarcher qu’après deux mois. Elle est venue raconter son calvaire mercredi, en début d’après-midi : “Elle avait l’intention de me tuer.” Laëtitia, en larmes, a tenu à s’excuser. Cette mère digne, qui n’a jamais versé une larme en racontant son calvaire, a fait traduire par l’interprète : « Je ne te pardonne pas ! « .

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

-

PREV Jack Doohan se prépare pour une campagne de recrue à enjeux élevés en F1 aux côtés de Pierre Gasly chez Alpine en 2025.
NEXT chronologie d’un mythe annoncé, le ma…