Pendant longtemps, l’idée même de l’arrivée d’une onzième écurie en Formule 1 a fait grincer des dents. Quand Andretti a tenté de défendre sa candidature, les dix équipes déjà présentes dans la discipline ont fait preuve d’une farouche opposition pour des raisons économiques notamment. En effet, l’arrivée d’une nouvelle équipe signifiait que les équipes se partageraient le gâteau – c’est-à-dire les revenus et les droits TV – en onze, et non plus en dix. Sans parler de la valorisation des équipes déjà existantes qui, inévitablement, perdraient de la valeur avec l’introduction d’une nouvelle équipe.
Des arguments qui, dans un premier temps, ont suffi à la FOM pour refuser l’entrée d’Andretti début 2024. Finalement, quelques mois plus tard, la Formule 1 a cédé et a accepté l’arrivée de… Cadillac et General Motors à partir de 2026, avec la mention Andretti effacée, face aux arguments du groupe américain et à sa promesse de concevoir son propre groupe motopropulseur d’ici 2028. De plus, pour convaincre la FOM, Cadillac a dû payer une taxe anti-dilution – destiné à compenser la perte d’argent indirecte des dix autres équipes – d’environ 450 millions de dollars, soit bien plus que les 200 millions de dollars prévus dans l’accord Concorde.
« Pour l’instant, nous perdons”
Une somme encore insuffisante, selon Toto Wolff. Le directeur de l’équipe Mercedes estime que ce ticket d’entrée en Formule 1 n’est pas assez élevé et que la somme de 450 millions de dollars – qui sera divisée en dix pour être distribuée aux dix autres équipes – ne compense pas les pertes liées à l’arrivée de Cadillac. en 2026. “Pour l’instant, nous perdons, a-t-il déclaré aux médias allemands Auto Motor und Sport. Nous ne savons pas combien Cadillac investira dans la Formule 1. La taxe anti-dilution, actuellement fixée à 450 millions de dollars, est trop faible. Cela ne compense pas la perte directe de revenus. »
“Seul le temps nous dira quelle valeur le sport retirera de la présence d’une onzième équipe, concède le manager autrichien, qui espère que Cadillac apportera de la fraîcheur et donc de l’intérêt à la Formule 1. Si la valeur du sport augmente, tout le monde en bénéficiera. Mais nous ne le savons pas encore. Si Cadillac s’engage désormais dans une équipe d’usine et investit un budget marketing approprié dans la Formule 1, cela constituera un atout précieux pour ce sport. »
-Cependant, à l’heure actuelle, il n’y a pas lieu de se plaindre de Mercedes : selon Sportico, l’équipe allemande est évaluée à près de quatre milliards de dollars et a réalisé un bénéfice de 142 millions de dollars pour l’exercice 2023. Toto Wolff assure que la Formule 1 n’a jamais été aussi rentable qu’aujourd’hui. « Nous réalisons de solides bénéfices. Notre marge bénéficiaire est de 30 à 35 % avant taxes, ce qui compense même nos dépenses moteurs.explique le directeur principal de Mercedes. Le vieux cliché selon lequel la Formule 1 n’est qu’un gouffre financier appartient désormais au passé. En résumé, la Formule 1 n’a jamais été aussi saine financièrement qu’aujourd’hui. »
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