Auteur d’une performance remarquée lors de sa première titularisation face à une nation majeure à l’occasion de sa huitième sélection, le demi de mêlée néo-zélandais Cam Roigard nous a raconté son essai filou, inscrit après avoir intercepté Grégory Alldritt derrière la mêlée bleue.
Quel est votre sentiment après cette courte défaite ?
Nous n’avons pas été assez précis. Les Français ont profité de nos erreurs. Nous avons commis des erreurs de main qui ont gâché de bonnes opportunités d’essais, et celles-ci auraient pu nuire aux Bleus. Au lieu de cela, ils sont restés dans le jeu et ont pu continuer à espérer. Le match en lui-même a été très relevé, et il faut saluer la performance des Français, notamment en termes d’intensité. On a l’impression d’avoir créé beaucoup de choses, mais on n’est pas arrivé au bout.
Vous aviez clairement l’avantage à la mi-temps, mais les Bleus ont inversé la pression dès la deuxième mi-temps…
Nous l’avons réellement ressenti. Je pense que nous n’aurions pas pu commencer cette deuxième mi-temps plus mal. Cet essai a complètement relancé les Français alors qu’on menait de sept points à la pause. Et après, on sait comment ça se passe ici : le public s’enthousiasme, les joueurs se transcendent, et tout devient plus délicat. Nous aurions dû rester dans leur moitié de terrain, les éloigner de notre ligne de but et ils auraient eu plus de mal à revenir dans le match. C’était quand même un beau match et je suis très fier d’y avoir participé.
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Racontez-nous votre tentative où vous avez intercepté Grégory Alldritt…
J’ai vu que leur mêlée était sous pression et donc Alldritt était également sous pression pour sortir le ballon. J’ai fait mon travail de demi de mêlée, qui consiste à augmenter encore davantage cette pression sur la troisième ligne médiane et le demi de mêlée adverse. J’ai trouvé notre mêlée excellente et ce test récompense leur fantastique travail. Idem sur la ligne de touche, où nous avons été dominants en première mi-temps. Pour en revenir à l’essai, j’étais simplement au bon endroit au bon moment : je l’ai vu libérer son bras pour tenter cette passe après contact, et j’ai sauté sur l’occasion. J’ai moi-même été surpris de me retrouver avec le ballon dans les bras !
Vous avez réalisé votre première titularisation face à une nation majeure, comment avez-vous abordé votre match et surtout votre duel contre Antoine Dupont ?
C’était génial d’affronter un joueur comme lui. Ça fait du bien à notre jeu, ça le popularise, notamment en France et on a pu le voir ce soir ! Je sais aussi qu’en Nouvelle-Zélande, beaucoup de gens attendaient de voir ce duel entre nous. J’espère avoir fait ma part du travail, même si je suis conscient que je manque encore d’expérience dans ce type de rencontre. Cela viendra, mais j’ai adoré rivaliser avec lui. Je suis un compétiteur et je veux toujours rivaliser avec les meilleurs. J’ai déjà joué contre et avec de très grands joueurs en Super Rugby, donc ce match est une belle expérience pour moi.
En Nouvelle-Zélande, il y a toujours beaucoup de débats autour du chiffre 10, mais il nous semble que le chiffre 9 n’est pas non plus facile à porter vu le prestige de vos prédécesseurs comme Piri Weepu ou Aaron Smith… Comment vivez-vous ?
C’est évidemment un grand honneur de porter ce maillot noir floqué du numéro 9, et même celui du numéro 21. Comme tu le disais, d’aussi grands joueurs l’ont porté avant moi… D’ailleurs tu as oublié mon ancien. partenaire du club, TJ Perenara qui est également l’un des grands demis de mêlée des All Blacks. J’essaie juste de faire de mon mieux pour porter ce maillot encore plus haut que là où on me l’a donné.
Avez-vous une préférence entre Beauden Barrett ou Damian McKenzie dans le numéro 10 ?
Non, pas vraiment. Vous savez, ce sont deux grands joueurs. C’est un privilège de jouer pour eux. C’était la première fois que je commençais une réunion avec Beauden ce soir, et je me suis bien amusé. Il a beaucoup d’expérience, il garde toujours son sang-froid… et d’un autre côté quand on joue avec « D-Mac », on sait qu’il peut toujours se passer quelque chose donc c’est cool aussi !