C’est une histoire insolite sur laquelle s’est penché le tribunal administratif de Toulon il y a quelques semaines : celle d’une agente de la mairie de Toulon qui partageait sa passion pour la voyance avec son entourage et les visiteurs de différents salons spécialisés.
Cela lui a pris du mal puisque son employeur a prononcé son licenciement en février 2022. En cause : non pas la finalité de ce travail supplémentaire, mais le fait que cette activité parallèle constituait, selon lui, un « accumulation d’activités privées lucratives non autorisées et non déclarées ».
Après avoir pris connaissance de ces activités – notamment via les réseaux sociaux – la municipalité a mandaté, en septembre 2021, un huissier pour constater la présence de l’agent au salon du bien-être de Six-Fours.
Environ 11 000 euros reçus
Début 2022, cette adjointe administrative principale de 2e classe a été convoquée devant un conseil de discipline et a finalement vu son licenciement prononcé fin février de la même année. Quelques semaines plus tard, la collectivité a délivré un titre exécutoire afin de récupérer quelque 11 000 euros que l’agent aurait perçu indûment.
C’est sur cet aspect du dossier que le tribunal administratif de Toulon a été appelé à se prononcer. Il a rendu sa décision le 4 octobre.
«Cette affirmation était totalement infondée» fustige Me Patrick Gaumin, qui a défendu l’ancien fonctionnaire. L’avocat déplore également la décision de la Ville de Toulon de débouter son client.
« Certes, il est interdit à un fonctionnaire d’avoir toute autre activité (sauf autorisation). Cependant, ma cliente était médium à ses heures perdues. Ce n’était pas du tout un travail. Elle a toujours été honnête dans son travail ! Aujourd’hui, elle se retrouve au chômage avec son enfant. »
Mais le tribunal n’a pas entendu les différents éléments de procédure soulevés par l’ex-agent et a confirmé l’obligation de rembourser les salaires perçus. Il a également rejeté les conclusions de la municipalité qui exigeait le paiement de ses frais de justice.
La Ville n’a pas souhaité réagir. Aucun appel n’a été interjeté dans cette affaire.