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des intérêts record versés en 2024 sur les comptes Livret A et LDDS

Les intérêts des deux livrets d’épargne les plus prisés des Français ont atteint l’an dernier 16,8 milliards d’euros, selon la Caisse des Dépôts.

Le record de l’année dernière est tombé : les intérêts versés sur le Livret A et le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) au cours de l’année 2024 ont atteint 16,8 milliards d’euros, selon la Caisse des dépôts (CDC). A ces intérêts records s’ajoutent les dépôts des épargnants français qui ont dépassé les retraits de 21,42 milliards d’euros. Cela porte l’encours total des deux livrets d’épargne défiscalisés également à son plus haut, à 603,1 milliards d’euros au 31 décembre 2024, soit une augmentation de 38,2 milliards d’euros par rapport à fin 2023 (+6,8 %). Le montant record des intérêts payés était prévisible, avec un montant total impayé plus élevé que jamais combiné à un taux d’intérêt élevé (3 %). Ce sont les banques et la Caisse des Dépôts elle-même qui paient les intérêts du Livret A et du LDDS.

Pour atteindre le même niveau de performance l’an prochain, il faudra que la hausse de l’encours total compense la baisse à 2,4% du taux des deux livrets d’épargne prévue au 1er février 2025. Après un automne maussade, le mois de décembre a été bien mieux pour le Livret A comme pour le LDDS, avec 3,93 milliards d’euros collectés, et permet à la collecte nette de ces deux livrets de franchir la barre des 20 milliards d’euros sur l’année. Pour le Livret A, il s’agit même de la plus grosse collecte pour un mois de décembre depuis 2009, année de généralisation de sa distribution dans toutes les banques.

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«Épargne de précaution»

L’épargne réglementée est toujours en hausse depuis le confinement de 2020 – lorsque les Français ont été contraints de consommer moins – même si une forme de normalisation a été observée en 2024 par rapport à 2023, année où les encours totaux ont augmenté. de plus de 10 %. Conjugué à la baisse de l’inflation tout au long de l’année 2024, le maintien du taux à 3 % a permis au Livret A de retrouver un rendement réel positif : lorsque le taux de ce dernier est supérieur à l’inflation, les épargnants gagnent mécaniquement de l’argent. « On aurait pu penser que la baisse de l’inflation aurait pu inciter les ménages à dépenser davantage. Mais l’incertitude générale encourage les économies. »» déclare Éric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management. Les valses gouvernementales, le flou qui entoure l’avenir économique, l’instabilité géopolitique sont autant de facteurs qui encouragent « épargne de précaution »il explique.

« Le Livret A reste un produit très attractif pour les Français à capital garanti et il a l’avantage d’être totalement liquide »a confirmé ce mercredi matin Olivier Sichel, directeur général adjoint de la Caisse des Dépôts. Ce produit « fait la réussite de 56 millions de Français »assure-t-il. Mais tout le monde n’est pas conscient du fait que « leur argent est utilisé dans des conditions totalement sécurisées »surtout pour « financer le logement social ou la rénovation énergétique »specifies Olivier Sichel on Radio Classique.

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« La persistance d’un contexte politique et économique incertain pourrait conduire les ménages à maintenir leurs versements à un niveau élevé sur le Livret A ou le LDDS. »

Philippe Crevel, président du Cercle de l’Épargne

Ralentissement du LEP

Si la popularité du Livret A est indéniable, il risque d’être en concurrence avec les contrats d’assurance-vie, notamment les fonds en euros, à capital garanti. Les Livrets A et LDDS « Rester attractif »juge Éric Dor, notamment parce que “sauf une énorme surprise”le taux, même en baisse, devrait « Rester au-dessus du niveau d’inflation ». Mais il ne l’est pas “pas exclu” voyons « certains épargnants actifs » transférer leur épargne vers l’assurance-vie. Le président du Cercle de l’Épargne Philippe Crevel estime dans une note que « la persistance d’un contexte politique et économique incertain pourrait conduire les ménages à maintenir leurs versements à un niveau élevé sur le Livret A ou le LDDS ».

De son côté, le Livret d’épargne populaire (LEP), réservé aux épargnants modestes, a connu une année 2024 moins performante que l’année précédente : son encours atteint 82,2 milliards d’euros, en hausse de 14,3%, bien loin des 50% saut qu’il a vécu en 2023. « La capacité d’épargne de cette catégorie de la population n’est pas très élevée »note Éric Dor. « Cela représente quand même une résurgence, puisque depuis juillet nous observons une lente baisse des collectes sur le LEP. Mais cela reste bien inférieur à décembre 2023”dit Stéphane Magnan. Le LEP verra également son taux baisser le 1er février 2025 : il passera de 4% à 3,5%. Une baisse que le gouvernement a voulu moins drastique que ce que prédisaient les calculs théoriques (2,9%).

Le nombre de détenteurs de ce livret, accessible sous conditions de revenus, tend à plafonner : il s’établissait à 11,8 millions fin 2024, loin des 19 millions de foyers qui pourraient y prétendre. La Banque de ambitionne d’en ouvrir un million de plus cette année.

 
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