La population canadienne continuera de croître au cours des prochaines décennies, mais le poids démographique du Québec risque de diminuer à l’échelle du pays d’ici 2050.
C’est ce que montrent les projections révélées mardi par Statistique Canada sur son site Internet. L’agence fédérale dit ainsi vouloir « refléter les répercussions possibles » de la pandémie de COVID-19, des taux de fécondité historiquement bas et de la révision à la baisse de 100 000 immigrants permanents en 2025, annoncée en octobre dernier par Ottawa.
D’emblée, les données montrent que le Canada pourrait compter près de 50 millions d’habitants d’ici 25 ans, en 2049, et plus de 59 millions d’habitants d’ici 50 ans, en 2074. La population, actuellement estimée à environ 40,3 millions de personnes, ferait donc un bond de 46% en seulement cinq décennies.
Un scénario de croissance élevée porterait même le pays à 80 millions d’habitants d’ici 2074, contre 45 millions dans une situation de croissance plus faible.
Cependant, quoi qu’il arrive, il semble certain que le Québec perdra encore du poids démographique. Déjà, alors que la Belle Province représentait 28 % de la population canadienne au début des années 1970, elle n’en représente plus que 22 % actuellement. Et à moyen terme, les Québécois ne devraient représenter que 19,8 % des Canadiens en 2049.
Moins d’immigration, plus de vieillissement
Pour bien comprendre cette perte de poids démographique au Québec, il faut d’abord comprendre qu’elle semble étroitement liée à l’immigration, qui sera moins forte ici qu’ailleurs. Statistique Canada prévoit que 15 % des immigrants et 19 % des résidents non permanents s’établiront au Québec.
Parallèlement, c’est le vieillissement de la population et le faible nombre de naissances qui feront en sorte que le Québec enregistrera un déclin naturel. Bientôt, seule l’immigration alimentera sa croissance. En 2023-2024, le Québec a déjà accueilli environ 208 000 personnes, une immigration qui a triplé par rapport aux 10 années précédentes.
-Par ailleurs, la province a enregistré en 2024, pour la toute première fois de son histoire, plus de décès que de naissances avec un solde naturel négatif de 1 150 personnes. Et sauf surprise, ce chiffre risque d’augmenter encore, puisqu’en 2049, l’agence fédérale de la statistique prévoit que le Québec enregistrera 20 000 décès de plus que les naissances.
Au total, la population du Québec devrait atteindre 9,7 millions de personnes en 2049, sur 49 millions de Canadiens à cette époque. On compte actuellement un peu plus de 9 millions de Québécois, ce seuil symbolique ayant été atteint début 2024.
La situation est complètement différente dans l’ouest du pays, alors que l’Alberta devrait connaître la plus forte croissance de son poids démographique. Ses 4,9 millions d’habitants représentent 11,8% de la population. En 2049, Statistique Canada prévoit 6,8 millions d’Albertains, soit 14,2 % des Canadiens.
Pendant ce temps, l’Ontario, voisin du Québec, devrait demeurer la province la plus peuplée. Sa population devrait passer de 16,1 millions à 19,3 millions en 2049. Cela dit, son poids démographique demeurerait sensiblement stable, à environ 39,4 % de la population canadienne.
With Pierre-André Normandin, La Presse
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