Le Fonds monétaire international constate des divergences de plus en plus marquées entre les pays et les régions. L’Union européenne, en particulier, est à la traîne par rapport aux États-Unis.
Le Fonds monétaire international (FMI) a publié vendredi ses prévisions actualisées de croissance de l’économie mondiale, désormais attendue à 3,3% pour 2025 (révision de +0,1 point de pourcentage), mais avec des divergences de plus en plus marquées entre pays et régions. A l’occasion de la publication de la mise à jour de son rapport sur l’économie mondiale (PEM), le Fonds a également souligné l’existence de risques persistants, d’une résurgence de l’inflation aux Etats-Unis par exemple mais aussi de déflation dans d’autres pays comme Chine, ainsi que les conséquences de l’instabilité politique dans plusieurs grandes économies.
Parmi les principales économies mondiales, les États-Unis ont connu la plus forte révision (+0,5 point de pourcentage), avec une croissance désormais attendue à 2,7 % cette année, creusant ainsi l’écart avec les autres économies avancées. , en particulier l’Union européenne. Des prévisions néanmoins faites sans prendre en compte les potentielles politiques menées par le président américain élu, Donald Trump, dans la mesure où le FMI n’a pas encore d’idée précise de ce qui sera mis en place et de quelle manière, a rappelé le institution. « L’économie américaine se porte très bien, avec un marché du travail solide et une demande privée qui reste robuste. En revanche, la croissance dans la zone euro repart mais nous avons tout de même revu nos prévisions à la baisse. »a déclaré à l’AFP l’économiste en chef du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas.
Le problème vient des deux principales économies européennes, l’Allemagne et la France, dont les prévisions sont toutes deux revues à la baisse, contrairement à l’Espagne, qui a déjà réalisé de bons résultats ces deux dernières années et dont le FMI attend encore plus de 2% cette année (+ 2,3 %). En revanche, l’Allemagne, qui a connu deux années de légère récession, devrait peine revenir en territoire positif, avec une croissance désormais attendue à 0,3%, soit une révision de 0,5 point de pourcentage par rapport aux dernières prévisions d’octobre. dernier. « Il existe des inquiétudes concernant une hausse des prix de l’énergie dans certains pays, mais aussi une certaine incertitude quant au commerce avec la Chine ou les États-Unis et à ce qui pourrait arriver à l’avenir. Cela pèse sur des pays comme l’Allemagne mais aussi la France.underlined Pierre-Olivier Gourinchas.
-La Chine entre deux eaux
Confrontée à une situation politique sans précédent et à une situation budgétaire difficile, la France voit également ses prévisions revues à la baisse, avec une petite croissance désormais attendue de 0,8%. Mais la divergence observée entre pays occidentaux est également visible parmi les économies émergentes, la Chine continuant de voir sa croissance ralentir d’une année sur l’autre. Certes, le FMI a légèrement revu à la hausse ses prévisions pour 2025, avec 4,6% désormais attendus, mais cela reste en dessous de 2024 (+4,8%) et surtout la tendance devrait se poursuivre en 2026, avec un petit 4,5% actuellement attendu, malgré les stimuli. annoncé par le gouvernement chinois ces derniers mois. «Il y a d’un côté les mesures budgétaires qui aident mais de l’autre la Chine est bien sûr potentiellement exposée à une montée des tensions commerciales, qui peut déjà peser sur l’économie, avec des investissements retardés en attendant d’y être. voir plus clairement »a détaillé l’économiste en chef du Fonds.
Toutefois, la croissance devrait s’améliorer plus nettement dans d’autres régions, notamment en raison de « un rééquilibrage entre la Chine d’un côté et d’autres économies émergentes de l’autre, comme l’Inde ou le Brésil »même si pour ces derniers, le FMI laisse inchangée sa prévision à 2,2% de croissance attendue. Après deux années de fortes révisions, les prévisions de croissance de l’économie russe restent cette fois largement inchangées par rapport aux premières estimations d’octobre, à 1,4% attendu cette année, ce qui marque un net ralentissement par rapport aux deux années précédentes. années précédentes (+3,8% en 2024).
Bonne nouvelle contenue dans le rapport, l’inflation des économies avancées devrait revenir quasiment à l’objectif de 2% des principales banques centrales, avec 2,1% prévus pour cette année, et 2% en 2026, signe que le pic de 2022 est bien et vraiment dans le rétroviseur. Si celui des pays émergents et en développement reste plus élevé (+5,6% attendu), il est révisé à la baisse et surtout, à nouveau en ralentissement par rapport à 2024, une tendance qui devrait se poursuivre tout au long de l’année.
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