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Technicien en pharmacie, un nouveau métier demandé, mais qui peine à attirer les étudiants

Malgré un emploi garanti, le programme de technicien en pharmacie peine à attirer les étudiants vers ce nouveau métier que les pharmaciens attendent depuis plus de 20 ans pour les soutenir dans leurs tâches quotidiennes.

Embauché en juin par la succursale Familiprix située près du métro Joliette, dans Hochelaga-Maisonneuve, Gabriel Côté est l’un des tout premiers techniciens en pharmacie formés au Québec. Une location qui ravit le propriétaire de la pharmacie.

«Je pensais que j’en aurais besoin un jour par semaine. Finalement, nous sommes arrivés à quatre jours par semaine. Nous aimerions avoir un deuxième préparateur en pharmacie», indique le pharmacien propriétaire Jean-Maurice Weibel.

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Les techniciens en pharmacie, qui doivent compléter un diplôme collégial de trois ans, ont plus de responsabilités que les assistants techniques.

Contrairement à ces derniers, qui existent depuis 1987, les techniciens peuvent effectuer des tâches auparavant réservées aux pharmaciens, comme les vaccinations, le suivi des traitements ou la prise de tension artérielle.

Prendre soin des patients

Gabriel Côté représente une aide précieuse pour le pharmacien, qui a vu sa charge de travail augmenter en raison des « difficultés des patients à joindre un médecin », explique Jean-Maurice Weibel.

« Avant, c’était le pharmacien qui faisait le suivi des résultats des analyses de sang. Maintenant c’est moi. Le pharmacien fait l’analyse», explique Gabriel Côté.

Ce nouveau bras droit a permis à la pharmacie d’ouvrir une clinique de prise en charge des maladies chroniques pour les patients sans médecin de famille.

«Le pharmacien peut prendre plus de temps, il peut réévaluer la médication et prescrire les médicaments», précise Jean-Maurice Weibel.



Agence photo QMI Axel Tardieu

104 diplômés

Lancé en 2021, le programme collégial a d’abord vu le jour dans dix cégeps.

Confronté à une pénurie de plus de 3 000 pharmaciens au Québec, l’Ordre des pharmaciens attend ce programme depuis plus de 20 ans, mais regrette qu’encore trop peu d’étudiants s’y inscrivent.

«Nous avons eu 104 diplômés dès notre première cohorte, en avril 2024. Si toutes les places avaient été comblées, nous aurions pu avoir entre 150 et 200 diplômés», explique Jean-François Desagné, président de l’Ordre des pharmaciens.

«Dans tous les cégeps, c’est beaucoup plus faible que prévu», reconnaît Ariane Malouin, enseignante au Cégep Gérald Godin, à Montréal.

La majorité des établissements contactés par l’Agence QMI s’attendent même à une baisse du nombre de diplômés cette année.

Le métier de technicien en pharmacie est encore peu connu du grand public. «C’est sûr que c’est nocif», résume Marylène Lévesque, présidente de l’Association québécoise des assistants techniques en pharmacie.

En position de négocier

Cependant, les diplômés trouvent rapidement un emploi et peuvent s’attendre à un salaire allant de 28 $ à 40 $ l’heure. Gabriel Côté a réussi à obtenir un poste avec un salaire horaire de 35 $. « Tout le monde veut un technicien en pharmacie », confirme-t-il.

 
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