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Menaces tarifaires de Donald Trump

(Montréal) Face aux menaces de tarifs douaniers de Donald Trump contre le Canada, ce dernier doit faire « œil pour œil, dent pour dent » et ne pas se mettre en position de faiblesse face à lui, en évitant de répondre à chacun des ses affirmations « farfelues », fait valoir la présidente de la FTQ, Magali Picard.



Mis à jour hier à 15h45

Léa Lévesque

La Presse Canadienne

À l’occasion de son traditionnel congrès du début de l’année, la présidente de la FTQ a exprimé la crainte de ses grands syndicats affiliés et de leurs membres face aux menaces de tarifs à 25 % lancées par le président élu des États-Unis. Uni.

Des emplois sont en jeu. Les Métallos, Unifor et les Teamsters, tous affiliés importants à la FTQ, seraient particulièrement touchés par ces éventuels tarifs américains, puisqu’ils sont très présents dans les secteurs minier, métallurgique, bois, forestier et transport.

« Vous devez lui faire du mal ; il veut nous faire du mal ; il veut nous impressionner” en jouant “à ce jeu dangereux”, s’est exclamé M.moi Picard.

Elle note qu’en tant que syndicaliste, « vous devez toujours analyser soigneusement avec qui vous négociez ». Et avec Donald Trump, c’est l’exercice du rapport de force qui fonctionne, soutient-elle.

Je ne pense pas qu’essayer de négocier avec quelqu’un qui n’est pas sain d’esprit nous mènera quelque part.

Magali Picard, présidente de la FTQ

Elle souhaite donc la mise en place d’un « front commun » avec les entreprises et les dirigeants politiques pour que le pays puisse tenir tête face aux menaces de Donald Trump. Il faut lui montrer que lui aussi a besoin du Québec et du Canada, plaide-t-elle.

syndicats américains

La FTQ est dans une position privilégiée, car ses grands syndicats affiliés ont des liens avec des syndicats américains et internationaux, qui pourraient devenir soit des alliés pour l’emploi, soit des obstacles dans ce débat, s’ils adhèrent aux thèses protectionnistes de Donald Trump.

Elle souligne que ces grands syndicats FTQ ayant des liens avec les syndicats américains « ont su, au fil des années, promouvoir et faire respecter leurs travailleurs au Québec, au Canada ».

Quant aux syndicats américains avec leur homologue québécois, « nous n’avons pas ce souci-là ; nous n’avons aucun signal nous disant que ces syndicats, avec des sièges internationaux, veulent se lancer dans cette folie”, a rapporté M.moi Picard.

Inquiet pour Poilievre

Par ailleurs, la possible arrivée, à la tête du gouvernement canadien, du chef conservateur Pierre Poilievre semble « extrêmement inquiétante pour les travailleurs et la classe moyenne », soutient M.moi Picard.

Il dépeint un Parti conservateur qui s’est toujours opposé aux droits des travailleurs et des syndicats. Elle cite « les 19 fois qu’un projet de loi anti-briseurs de grève a été déposé » au fil des ans et auquel les conservateurs se sont toujours opposés, jusqu’à l’an dernier.

« Tout d’un coup, on nous dit que Pierre Poilievre a changé, qu’il est devenu prosyndical. »

Mais elle estime que « c’est un type dangereux » pour les droits des travailleurs, l’âge de la pension de vieillesse, l’assurance-emploi et les crédits d’impôt pour les fonds des travailleurs.

« Il ne croit pas aux fonds des travailleurs. Il y a donc 800 000 actionnaires du Fonds de solidarité au Québec qui ont toutes les raisons du monde de s’inquiéter de voir Pierre Poilievre arriver au pouvoir », a conclu M.moi Picard.

 
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