News Day FR

Le Barreau du Québec plaide pour la prudence face à l’intelligence artificielle

Les machines ne remplaceront jamais les humains, selon le Barreau du Québec. L’ordre professionnel des avocats plaide pour la prudence face à l’intelligence artificielle.

La présidente du Québec, Me Catherine Claveau, met en garde la population contre les raccourcis que l’on pourrait être tenté de prendre en utilisant des outils d’intelligence artificielle (IA), qui ne peuvent remplacer un réel accompagnement par un professionnel du droit.

La mission principale du Barreau du Québec est la protection du public. Il existe des questions éthiques et professionnelles liées à la profession juridique qui ne sont pas couvertes par une machine. Il faut se méfier. Il ne peut jamais s’agir d’un pur avis juridiquedit-elle dans une interview.

Me Catherine Claveau, présidente du Québec

Photo de : Le Bar du Québec

Le Barreau a lancé une campagne publicitaire nationale pour sensibiliser la population aux risques.

Il existe des outils accessibles à tous qui vous donnent l’impression de ne pas avoir besoin d’aller plus loin car ils apportent une réponse à votre question. Le message que nous voulons envoyer est que la réponse que vous obtenez n’est pas entièrement adaptée à votre contexte, puisque les données sont dépersonnalisées. Il y a des nuances qui ne peuvent pas être fournies par un logicielindicates Me Claveau.

Elle souligne que les enjeux sont importants car cela peut conduire à une perte de droits.

Il existe également des problèmes potentiels de confidentialité, soulève-t-elle. Si vous faites affaire avec un avocat, toutes vos données personnelles confidentielles seront conservées. Si vous donnez des informations personnelles confidentielles à la machine, vous ne savez pas jusqu’où elle peut aller. Il existe un risque de se perdre et de ne pas être protégé. Il faut donc être prudent avant d’utiliser ce logiciel.

Nous l’encourageons, nous ne l’interdisons pas

Toutefois, ces outils peuvent constituer un point de départ intéressant pour les non-initiés. Le conseil numéro un est de dire : si vous avez un point de départ, allez-y et appelez un avocat pour poursuivre l’analyse avec vous. Ne comptez pas uniquement sur cela, car vous pourriez vous retrouver dans une situation compliquée.

Me Claveau rappelle que, contrairement aux outils deIAles avocats sont responsables. Si par exemple un avocat commet une erreur, il existe une assurance responsabilité professionnelle qui garantit que, si elle vous cause des ennuis ou des dommages, vous pourrez obtenir une indemnisation, ce qui n’est pas le cas si la perte de droits provient d’une machine. .

Malgré ces réserves, le Barreau ne diabolise pas leIA. Au contraire. Après réflexion, l’ordonnance s’est prononcée sur l’utilité de la technologie.

Quand on a commencé à parler, il y a quelques années, de l’arrivée de l’intelligence artificielle, on a été proactifs, on s’est posé la question de savoir si on devait être pour ou contre. Nous avons vite compris que nous ne pouvions pas nous y opposer. L’intelligence artificielle fait désormais partie de nos pratiques. Nous l’encourageons, nous ne l’interdisons pas.

Pour accompagner les professionnels du droit, le Barreau a créé en novembre dernier un guide des bonnes pratiques en la matière. Le document sera sujet à changement au fur et à mesure des progrès technologiques. Évidemment, nous continuerons à rester à l’affût, car les choses évoluent vite. Nous améliorerons le guide au fil du temps pour bien encadrer ce phénomène.précise le président du Québec.

Le Barreau a également embauché un avocat spécialisé en la matière pour aider développer à la fois notre position d’ordre professionnel et notre orientation.

Lisez et écoutez également :

Pas une panacée

De nombreux membres, au nombre d’environ 30 500, utilisent leIA. Et pour cause : la technologie permet avant tout de gagner un temps précieux.

Me Claveau donne l’exemple de la recherche documentaire, qui nécessite souvent d’examiner la doctrine, c’est-à-dire l’ensemble des nombreux ouvrages qui présentent et interprètent le droit.

Nous nous appuyons souvent sur des précédents jurisprudentiels concernant cette doctrine. Il existe des entreprises très sérieuses, comme CanLII, qui développent des logiciels de recherche de plus en plus sophistiqués et qui utilisent de plus en plus l’intelligence artificielle. Croiser certaines données peut vraiment nous faire gagner beaucoup de temps plutôt que de passer des heures en bibliothèque.

Elle cite également la préparation judiciaire. Lorsque nous devons préparer des interrogatoires, des contre-interrogatoires ou un plan de plaidoirie, nous pouvons transmettre des données à la machine, ce qui nous aidera à structurer notre réflexion. Côté forme, vous pouvez gagner beaucoup de temps.

Là encore, la prudence est de mise. Je réitère qu’il est toujours nécessaire qu’un humain passe en revue la machine pour voir si le modèle proposé s’adapte réellement à la situation du client. Vous devez continuer à analyser, consulter vos collègues, travailler en équipe et vous valider.

Me Claveau insiste sur le fait que ce n’est pas une panacée. Ce sont des outils pour rendre notre travail plus facile et plus léger, mais il faut rester vigilant, il faut les utiliser avec parcimonie.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :