Ursula von der Leyen, réélue présidente de la Commission européenne, a récemment tendu la main à l’industrie automobile en annonçant l’ouverture d’un « dialogue stratégique » en janvier 2025. L’objectif : faire en sorte que l’avenir de l’industrie automobile se joue en Europe tout en stimulant l’innovation, notamment en matière d’intelligence artificielle et de conduite autonome, et en poursuivant la décarbonation.
Un « dialogue stratégique » pour un secteur en tension
Ursula von der Leyen décrit l’industrie comme « une fierté de l’Europe, dont dépendent des millions d’emplois « . Cette initiative, saluée par les acteurs du secteur, arrive cependant tardivement, alors que l’urgence des normes d’émissions de CO₂ prévues pour 2025 pèse lourdement sur les constructeurs.
L’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), soutenue par plusieurs pays producteurs comme l’Allemagne, l’Italie, la République tchèque et la France, réclame des décisions immédiates. Selon Luca de Meo, président de l’ACEA et PDG de Renault, les industriels ont besoin de clarté d’ici fin 2024 pour ajuster leurs stratégies, conclure des accords ou adapter leur production. « Attendre 2025 n’est pas une option », a-t-il déclaré.
Dans l’état actuel des choses, les constructeurs européens risquent jusqu’à 15 milliards d’euros de sanctions collectives s’ils ne respectent pas les normes d’émissions. Ces amendes, combinées à une part de marché stagnante des véhicules électriques (13%, bien loin de l’objectif de 23%), représentent un véritable casse-tête. Le coût élevé de ces véhicules et leur faible adoption par les consommateurs freinent la transition nécessaire. ” Cet écart est trop grand pour être comblé à temps », souligne l’ACEA.
Des amendes colossales en perspective pour les constructeurs automobiles
Pour Luca de Meo, sans une déclaration politique rapide de la Commission, l’industrie pourrait perdre 16 milliards d’euros d’investissements, soit en prévoyant des amendes, soit en réduisant la production ou en vendant à perte des véhicules électriques. Cette situation, qualifiée d’insoutenable, pourrait aussi pousser certains constructeurs à s’associer à des concurrents étrangers, une perspective redoutée par le secteur.
Le Salon de l’Automobile de Bruxelles, qui débutera le 10 janvier 2025, s’annonce comme une étape cruciale pour l’industrie. Si l’Europe tarde à définir un cadre réglementaire approprié, les conséquences pourraient être graves, tant pour l’innovation que pour l’emploi. Pendant ce temps, les industriels tentent de maintenir un équilibre précaire, naviguant entre les attentes des consommateurs, les exigences climatiques et les contraintes économiques de plus en plus pressantes.
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