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Deux heures d’attente pour les patients dans les ambulances de l’Hôtel-Dieu

Pour cette journée du 16 décembre, les ambulanciers ont dû répondre à 95 appels nécessitant un transport. Parmi ceux-ci, 45 patients ont été amenés à l’Hôtel-Dieu, dont 21 entre midi et 16 heures, explique le service des communications du CIUSSS de l’Estrie-CHUS.

« Du jamais vu », abonde le président du Syndicat des paramédics de l’Estrie – CSN, Samuel Côté.

« Il a fallu environ deux heures d’attente à l’Hôtel-Dieu pour qu’un patient d’une ambulance obtienne un lit. Cela met la pression sur les équipes et, pendant ce -, il y a eu des appels aux priorités 3 et 4. [priorité 0 étant le plus urgent] qui attendaient», explique M. Côté.

objectif de 45 minutes

Il faut savoir qu’une ambulance ne peut pas quitter les urgences tant que le patient qui s’y trouve n’est pas admis. L’objectif ministériel de délai d’attente est de 45 minutes.

Si d’autres appels surviennent pendant l’attente et qu’il y a trop d’ambulances aux urgences, des véhicules d’autres zones doivent être appelés pour les relever. Ce fut le cas lundi, alors que deux équipes d’East Angus et une de Windsor, notamment, ont dû rejoindre Sherbrooke, ce qui a laissé leur propre zone découverte.

Deux véhicules ambulanciers ont également dû être ajoutés au pied levé à Sherbrooke au cours de cette journée, confirme le CIUSSS.

Jusqu’à dix ambulances attendaient simultanément à l’Hôtel-Dieu de Sherbrooke, lundi. Sur cette photo prise dans l’après-midi, on peut en voir au moins huit, sept à l’extérieur et un dans le garage. Sherbrooke compte normalement neuf ambulances de jour sur son territoire. (Samuel Côté/SPEC)

Tout en reconnaissant que la journée de lundi a été « extrême », Samuel Côté dit voir une tendance, au cours des derniers mois, à utiliser des ambulances d’autres régions pour soutenir Sherbrooke.

Il en va de même pour l’employeur des ambulanciers paramédicaux de Sherbrooke, la Coopérative des travailleurs ambulanciers de l’Estrie (CTAE), qui corrobore les chiffres avancés par le syndicat.

Son représentant, Keven Archambault, constate que depuis le retrait de trois véhicules ajoutés occasionnellement cet été à Sherbrooke, « l’impact se fait sentir ».

Pas de luxe

Rappelons que le CTAE, le syndicat et le CIUSSS demandent au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) d’ajouter notamment deux véhicules ambulanciers à Sherbrooke. En horaire normal, le secteur dispose de neuf ambulances sur son territoire.

« Nous avons vu lundi des patients qui souffraient car leur appel était moins urgent et nous manquions de véhicules. Nous n’espérons pas de jours meilleurs, car il y a toujours plus d’appels pendant la période des fêtes. L’année dernière, le CIUSSS a ajouté deux véhicules pour cette période, mais nous n’en avons qu’un cette année », note Samuel Côté.

Samuel Côté, president of the Estrie Paramedics Union – CSN (Archives La Tribune)

« On voit donc que ce n’est pas un luxe, notre demande de deux véhicules permanents supplémentaires. Des exemples de patients qui attendent parce qu’il n’y a plus de véhicules à Sherbrooke, on les voit tous les jours.»

Le MSSS n’a toujours pas répondu à la demande conjointe des acteurs paramédicaux régionaux.

Cependant, Keven Archambault, qui dirige la division des communications et de la santé et du bien-être au CTAE, se dit « optimiste » que le ministère accèdera aux revendications du front commun créé dans la région.

 
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