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La baisse du taux directeur, un signal positif aux investisseurs (Mehdi El Fakir)

Banque Al-Maghrib vient d’abaisser son taux directeur à 2,5%. Quel impact sur l’économie peut-on espérer ? Est-ce un coup de pouce politique ou un coup de pouce économique ? Le 18 décembre 2024, l’émission « L’Info en Face » du « Groupe Le Matin », animée par Rachid Hallaouyreçu Mehdi El Fakiranalyste économique et financier, expert-comptable et commissaire aux comptes pour répondre à ces questions.

Selon l’invité de l’émission, cette décision vise à relancer l’économie en envoyant un signal positif aux agents économiques. Et de préciser que : « Le Banque centrale agit dans un cadre neutre et technique, loin des considérations politiques. Cette réduction est donc une mesure motivée par la stabilisation de l’inflation et le situation socio-économique dans l’ensemble. «Cette mesure est avant tout technique et pragmatique», explique notre spécialiste. L’objectif principal est de stabiliser soldes monétaires et encourager la croissance. Et même si les effets immédiats sont limités, cette initiative constitue un levier pour inciter les agents économiques à investir, surtout dans un contexte marqué par une croissance prévue de 2,6% pour 2024. « L’objectif est de créer un environnement propice à l’investissement. relance de l’économie», explique-t-il.

Quel impact sur les crédits ?

Dans le sphère bancairecette chute taux directeur stimulera-t-il efficacement la distribution des crédits ? Autrement dit, les banques marocaines joueront-elles le jeu ? Pour notre invité, « les banques adaptent leurs politiques en fonction du risque perçu ». Pour lui, le marges commerciales et le se propage influencer directement leurs décisions. Il constate qu’avec un taux de rupture de 12-13%, les créances irrécouvrables pèsent lourdement sur leurs décisions. Il souligne cependant injection hebdomadaire 60 à 70 milliards de dirhams par la Banque centrale pour maintenir la liquidité.

La transmission de ce déclin à crédits commerciaux dépendra donc du contexte et de la confiance des banques dans le agents économiques. Point commun avec d’autres analystes qui se sont succédé sur la question : la baisse du taux directeur n’est pas systématiquement et immédiatement répercutée sur les prêts.

Baisse du taux directeur et résorption du chômage : pas de lien direct !

La baisse du taux directeur soulève également des questions sur la reprise économique et le politiques complémentaires. Est-ce que cela contribuera, par exemple, à une réduction du chômage ? Mehdi El Fakir répond que la politique monétaire seule est insuffisante. Il précise qu’une stratégie intégrée est nécessaire pour résoudre le défis économiques de construction. « La création d’emplois repose sur des investissements structurants et une politique économique bien conçue. L’investissement productif est la clé pour générer une croissance durable », insiste-t-il. Par ailleurs, il rappelle qu’avec une croissance prévue à 2,6% en 2024 et l’allocation d’un budget de 14 milliards de dirhams dédié à l’emploi dans le loi de finances 2025le défi reste de mobiliser efficacement ces ressources pour générer croissance de qualité et durable.

Concernant le gestion de la dette publiqueL’une des questions qui se pose souvent est de savoir si la dette actuelle du pays est soutenable. Pour Mehdi El Fakir, des réformes sont nécessaires. « Alors que le service de la dette passe de 38 à 45 milliards de DH en deux ans, le Maroc doit repenser mécanismes de gestion», insiste-t-il. Il préconise la création d’une Banque Nationale d’Investissement pour optimiser la dette et renforcer Partenariats public-privé (PPP). Il rappelle enfin que la contribution fiscale représente 90% des recettes de l’Etat, un équilibre fragile à protéger.

Les amnisties fiscales : aussi un moyen d’injecter du cash dans le circuit bancaire

Pourquoi les programmes d’amnistie fiscale sont-ils renouvelés et quels sont leurs véritables résultats ? L’invité critique le manque de marketing politique et fiscal. “Avec 392 milliards de dirhams hors circuit bancaire, l’amnistie offre une opportunité unique”, estime-t-il. Il rappelle les quatre volets d’amnistie (espèces, devises, incidents de paiement, CNSS) et note que leur impact potentiel dépendra de la confiance et de la transparence des autorités. “Injecter ne serait-ce que la moitié de ces sommes dans le circuit bancaire pourrait relancer l’économie”, ajoute-t-il, regrettant une stratégie de communication insuffisante.

Le Maroc peut-il se permettre un nouveau prêt sur le marchés internationaux en 2025 ? Mehdi El Fakir estime que le timing pourrait être favorable, grâce à une stabilisation des tensions géopolitiques et au retour d’une situation internationale positive. Il prévient cependant : « La dette doit financer projets stratégiquesne comble pas les déficits sociaux. Avec un objectif potentiel de 30 à 35 milliards de dirhams à lever et un taux antérieur de 6 à 6,5%, l’expert appelle à une préparation minutieuse pour profiter des opportunités tout en limitant les risques.

 
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