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Laurence tient un café en plein travail, son coup de gueule

Par

Théo Zuili

Publié le

22 décembre 2024 à 6h06

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“Il faut qu’il sache combien c’est horrible, quand on est commerçant, de perdre visibilité et passage avec l’arrivée du travail” : depuis janvier 2024, Laurence, propriétaire du Caracol Café dans le 7e arrondissement de Lyon, a perdu 30% de son chiffre d’affaires.

Alors que la date de livraison de ce projet de la future ligne de bus à haut niveau de service entre Part-Dieu et Sept-Chemins est encore loin, Laurence voit l’espoir de tenir s’amenuiser.

Travaux longs

Devant sa vitrine, des véhicules de chantier se succèdent. Le trottoir est très réduit, un trou profond laisse apparaître les canalisations d’eau et de gaz qui viennent d’être refaites. « Nous ne sommes plus visibles, les clients ne viennent pluset ça nous tue. Sans nos clients, nous ne sommes rien », déplore Laurence.

Il est choquant de voir à quelle vitesse les gens changent leurs habitudes et oublient les entreprises. Si cela continue ainsi l’année prochaine, nous ne pourrons pas survivre. Cette accumulation de pertes est trop lourde à supporter. C’est vraiment difficile à gérer.

Laurence

Les cafés comme le sien dépendent du trafic piétonnier pour atteindre leur objectif de chiffre d’affaires. « J’ai repris en octobre 2023. On ne m’a jamais dit qu’il y aurait ce travail lorsque j’ai repris l’entreprise. Si j’avais su, je n’aurais peut-être pas acheté ici ! »

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Une pénurie de dix clients par jour

Laurence a bien vu la différence et l’impact de l’arrivée du chantier. Ses habitués ne la boudent pas, mais le score n’est pas bon : « Il ne me manque que dix clients par jour pour que je puisse atteindre mes objectifs. Le problème c’est que ça s’accumule… »

La vitrine décorée pour les vacances du Caracol Café contraste avec l’œuvre de la façade. (©Théo Zuili / actualité Lyon)

Les quelques panneaux installés par la Métropole pour indiquer que les commerces restent ouverts pendant les travaux ne semblent pas porter leurs fruits.

“Personne ne nous aide”

Pour Laurence, le plus dur, c’est de ne voir aucune aide, aucune compensation : « C’est le projet de ma viemais il y a un risque réel que je ferme la porte après le premier bilan. » Sa colère résonne avec celle de Jean-Michel, gérant d’un Bricorama pris entre deux travaux à Villeurbanne.

Les démarches pour obtenir une aide financière de la métropole ou du Sytral sont compliquées et démoralisantes. Personne ne nous soutient, et les aides, si elles existent, ne sont pas assez concrètes. On nous demande de mettre des autocollants « La Région vous soutient », mais le résultat est tout autre. Nous ne voyons aucune mesure pour compenser.

Laurence

Laurence a cependant dû se priver de l’aménagement de sa terrasse de mars à octobre à cause des travaux et déplore sa perte de revenus. « J’espère sincèrement que tout sera terminé avant le printemps prochain. Mais même si cela ira mieux une fois les travaux terminés, serons-nous toujours là ? Je ne sais pas », conclut-elle amèrement.

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