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Sans protection, la sidérurgie européenne continuera à fermer des usines, prévient Eurofer

L’industrie sidérurgique européenne continuera à perdre des capacités l’année prochaine, surtout si l’Europe ne prend pas de mesures de protection fortes face à la concurrence mondiale, prévient le syndicat européen de l’acier Eurofer.

« La situation est très, très préoccupante »pour Axel Eggert, directeur général d’Eurofer, le lobby européen de l’acier : « nous sommes confrontés à plusieurs problèmes qui se renforcent mutuellement »explique-t-il dans un entretien à l’AFP, citant pêle-mêle « surcapacité dans l’industrie sidérurgique mondiale »LE “Les prix de l’énergie en Europe” et «la baisse de la demande» sur le continent.

Résultat : des milliers de suppressions d’emplois dans la branche sidérurgique de l’allemand Thyssenkrupp et des fermetures de sites en chez ArcelorMittal.

Depuis des semaines, les sidérurgistes multiplient les appels à l’aide à Bruxelles.

Le 6 décembre, Eurofer a adressé une lettre conjointe avec la Confédération européenne des syndicats IndustriAll à la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen, demandant un sommet européen d’urgence sur l’acier, restée sans réponse à ce stade, selon M. Eggert, qui espère néanmoins « un plan d’action pour la sidérurgie européenne ».

Dans le cas contraire, les fermetures de sites « continuez, si nous ne trouvons pas de mesures rapides »je t’ai.

Alors que “masses” de l’acier entre sur le marché européen « à un prix très, très bas, issu d’une surcapacité » causés par des programmes gouvernementaux colossaux d’infrastructures en dehors de l’UE, en Chine, mais “pas seulement”la demande de l’industrie automobile européenne, en crise, est en chute libre, rappelle M. Eggert.

Dans le même -, les prix de l’énergie en Europe s’envolent depuis trois ans et sont désormais “trois à quatre fois” plus élevé qu’aux États-Unis ou en Chine, déplore-t-il.

“Si Volkswagen ferme trois sites de production, bien sûr, cela aura un impact direct sur l’acier”souligne M. Eggert, reprenant une information du syndicat allemand de la métallurgie IG Metall.

Des usines qui tournent à 60%

« Pour l’instant, nous n’utilisons qu’à 60 % de nos capacités »explique le directeur général d’Eurofer, qui rappelle qu’en 2023, les industriels européens ont produit 126 millions de tonnes d’acier, contre 160 millions de tonnes en 2018.

Cette réduction est ” énorme “, « parce que nous avons des coûts fixes assez élevés et que nous ne faisons des bénéfices que sur les dernières tonnes de production »souligne-t-il. En conséquence, les programmes de décarbonation « très ambitieux » dans lesquels les sidérurgistes européens sont engagés, sont au point mort.

A Dunkerque, dans le nord de la France, ArcelorMittal a décidé de retarder son projet d’acier décarboné, malgré les subventions européennes déjà accordées à cet effet.

« L’énergie est trop chère en ce moment pour faire cette transition que d’autres ne font pas »estime M. Eggert, qui appelle l’Europe à lutter contre les importations d’acier produit de manière moins vertueuse et à l’aide de barrières douanières. Il estime qu’une tonne d’acier vert coûte 300 euros de plus qu’une tonne d’acier au carbone.

Il rappelle également la demande de son organisation” améliorer “ le « mécanisme d’ajustement carbone aux frontières » (MACF ou CBAM en anglais), “pas efficace” en l’état, avant son entrée en vigueur en 2026.

Autre urgence à régler selon le lobbyiste, la sortie d’Europe chaque année de 19 millions de tonnes de ferraille, qui permettrait au Vieux Continent de produire de l’acier recyclé, de réduire ses émissions de CO2 (-33 millions de tonnes, selon Eurofer) et économiser de l’énergie. Or « Plus de 50 % des pays producteurs d’acier ont des restrictions à l’exportation » de cette ferraille.

“Dans les trois prochains mois, nous devons déjà prendre une décision sur quelques mesures et dans les 18 prochains mois, nous devons avoir toute une série de mesures pour sauvegarder l’industrie sidérurgique en Europe” et avec elle l’industrie européenne dans son ensemble, “parce qu’on souffre vraiment”insista M. Eggert.

« Chaque jour, nous perdons, nous perdons des personnes et nous perdons des capacités »conclut-il.

 
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