Le constructeur québécois de véhicules électriques Lion, qui vient de se protéger de ses créanciers, était endetté au point où il ne pouvait tout simplement plus faire face à ses obligations financières, révèlent des documents judiciaires consultés par La Revue.
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Alors que les créanciers garantis pouvaient espérer recevoir 216 M$ (dont le syndicat des prêteurs de la Banque Nationale avec la Banque de Montréal et Desjardins, 117 M$, la CDPQ et Finalta Capital, 22,7 M$, et le Groupe Mach, 69 M$), d’autres risquer de perdre gros.
Voici des exemples de fonds publics engloutis dans l’entreprise de Saint-Jérôme.
Au 4 avril, Marc Bédard, fondateur de Lion, détenait 11,47 % des actions de Lion, comparativement à 34,11 % de Power Energy Corporation, selon des documents judiciaires déposés cette semaine.
Photo JOËL LEMAY
Conférence de presse concernant l’annonce d’une usine d’assemblage de blocs-batteries pour la Compagnie Électrique Lion de Saint-Jérôme, à Montréal, le lundi 15 mars 2021. Sur cette photo : François Legault (Premier ministre du Québec) et Justin Trudeau (Premier ministre du Canada ) Joël LEMAY/AGENCE QMI
Photo Agence QMI, JOËL LEMAY
Dettes non garanties
Ottawa
Parmi ses créanciers chirographaires, Lion devait 21,8 millions de dollars au Fonds stratégique pour l’innovation au 30 septembre. À la mi-novembre, elle devait 7,4 millions de dollars à Exportation et développement Canada.
Québec
À la fin septembre, Lion devait un prêt de 27,3 millions de dollars à Investissement Québec (IQ) et un autre de 3,8 millions de dollars, toujours à IQ, dans le cadre du programme ESSOR.
IQ, le Fonds de solidarité FTQ et Fondaction
Au 30 septembre, Lion devait 85,9 millions de dollars à IQ, au Fonds de solidarité des travailleurs du Québec et à Fondaction.
Fournisseurs et propriétaires
Au total, Lion devait actuellement environ 57,9 millions de dollars à ses fournisseurs et autres créanciers. Quant à ses obligations de location, elle avait accumulé une dette de 95,4 millions de dollars.
L’année dernière, Lion a livré 771 autobus scolaires et 81 camions. Au 30 septembre 2024, le constructeur avait livré 350 autobus scolaires et 36 camions.
Photo tirée de documents judiciaires
Photo tirée de documents judiciaires
Trois litiges
novembre 2023
Une plainte du Delaware allègue que les dirigeants de Lion ont manqué à leurs obligations lorsque le fabricant a intégré Northern Genesis pour entrer en bourse.
Mars 2024
Une deuxième plainte est déposée à New York, alléguant « de fausses déclarations dans la déclaration de procuration déposée concernant le regroupement d’entreprises ».
Dans les deux cas, « les accusés, parmi lesquels Lion, Northern Genesis [uniquement dans la plainte de New York]Marc Bédard et Nicolas Brunet, estiment que les allégations soulevées dans ces plaintes ne sont pas fondées et ont déposé des requêtes en rejet.
décembre 2024
Une troisième plainte est déposée par un groupe d’employés californiens pour salaires impayés. Les défendeurs (Lion USA et autres) examinent leurs réclamations.
Photo tirée de documents judiciaires
Cinq vagues de licenciements
-150 salariés en novembre 2023
-100 salariés en février 2024
-120 salariés en avril 2024
-350 salariés en juillet 2024
-400 salariés en décembre 2024 (licenciements temporaires)
À cela s’ajoutent une douzaine de « centres d’expérience » aux États-Unis et au Canada dont les fermetures sont envisagées.
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