La croissance économique de la zone euro montre à nouveau des signes de ralentissement, même si la progression de l’inflation vers l’objectif de 2 % semble marquer le pas. L’élection présidentielle américaine a marqué le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, accompagné du contrôle républicain des deux chambres du Congrès.
Europe
La croissance économique de la zone euro montre à nouveau des signes de ralentissement, même si la progression de l’inflation vers l’objectif de 2 % semble marquer le pas. Le marché du travail reste robuste, contrastant avec l’affaiblissement des indices PMI, qui reflètent une détérioration de l’activité économique. Les risques géopolitiques demeurent, la zone euro restant beaucoup plus exposée aux évolutions en Ukraine et au Moyen-Orient que les autres économies développées. Par ailleurs, le contexte politique national est devenu de plus en plus instable ces derniers mois, d’abord en Allemagne, puis en France, qui ont connu des chutes de gouvernement. Ces incertitudes politiques ajoutent des obstacles aux efforts visant à stimuler l’économie, alors même que le déficit budgétaire de la France est en passe d’atteindre 6 % du PIB, soit environ le double de la limite fixée par l’UE.
En novembre, les rendements des obligations souveraines européennes ont connu une baisse généralisée, soutenue par les attentes d’une réduction plus rapide des taux directeurs par la BCE. Par ailleurs, une inflation allemande plus faible que prévu a dopé le marché du Bund, dont les rendements 7-10 ans ont baissé de 30 points de base pour s’établir à 2,03% en fin de mois. Le marché européen du crédit a profité de ce contexte, affichant des performances positives, notamment pour les actifs les plus sensibles aux variations des taux d’intérêt. Les obligations Investment Grade européennes et américaines ont ainsi enregistré des performances élevées en novembre, portées par cette baisse des rendements souverains. En revanche, le segment européen des obligations à haut rendement a progressé à un rythme plus modéré que son homologue américain. Les spreads européens se sont en effet élargis au cours du mois en raison du contexte de croissance plus faible et des inquiétudes autour d’une politique commerciale agressive qui pourrait être mise en œuvre par l’administration Trump. Le rendement de l’indice des entreprises européennes s’est établi à 5,52% à la fin du mois.
ÉTATS-UNIS
L’élection présidentielle américaine a marqué le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, accompagné du contrôle républicain des deux chambres du Congrès. Ce mandat s’inscrit dans une perspective résolument contestataire, avec une politique axée sur la baisse des impôts, l’augmentation des droits de douane et une déréglementation intérieure accrue. Ces mesures devraient soutenir la croissance économique américaine, mais également exercer des pressions inflationnistes. La Fed, de son côté, a abaissé son taux directeur de 25 points de base en novembre, conformément aux attentes. Toutefois, un ralentissement de l’assouplissement monétaire pourrait s’avérer nécessaire dans les mois à venir compte tenu de ces orientations. Les indicateurs économiques confirment toujours une tendance positive : un chômage faible, à 4,1%, proche de ses plus bas historiques, et une inflation annualisée à 2,6%, avec une hausse mensuelle modérée de 0,2%. Les prix du pétrole ont connu une forte volatilité en novembre, impactés par les incertitudes géopolitiques. Ils clôturent le mois en baisse de -2,5%. Sur le plan monétaire, le dollar américain s’est apprécié de 1,7% par rapport aux principales devises, porté par les attentes de mise en place de nouveaux droits de douane.
Les marchés financiers américains ont réagi favorablement aux résultats de l’élection présidentielle, avec une hausse des actions et des obligations. La première dynamique observée a été une hausse des taux d’intérêt et une prise de risque accrue, se traduisant par un resserrement des spreads de crédit. Les marchés du Trésor ont connu une forte volatilité tout au long du mois, atteignant des niveaux élevés avant de se stabiliser. Le rendement du 10 ans a ainsi atteint près de 4,5% après la publication de nouvelles données macroéconomiques solides qui ont réduit les attentes de baisse de taux de la Fed en décembre. Il termine toutefois le mois en baisse. Les rendements 7-10 ans ont baissé de 8 points de base pour clôturer à 4,18 %. Sur le marché du crédit, les spreads se sont resserrés, générant des performances positives tant sur les segments Investment Grade (+1,27%) que High Yield (+1,15%). Le rendement de l’indice des entreprises américaines s’est établi à 6,87% en fin de mois.
émergent
Les marchés émergents restent exposés à la volatilité des devises et aux risques associés à la croissance mondiale. Les économies d’Amérique latine et d’Europe de l’Est ont néanmoins continué à démontrer leur résilience, grâce à des politiques monétaires prudentes et à une bonne maîtrise de l’inflation. Cela reste cependant au-dessus des objectifs dans un certain nombre de ces pays. L’économie chinoise a montré des signes de stabilisation grâce à des mesures gouvernementales ciblées. Toutefois, des défis persistent. Le secteur immobilier en particulier, même s’il s’améliore, reste fragile et la faiblesse de la demande intérieure continue de saper les bénéfices des entreprises industrielles.
En novembre, la légère baisse des rendements des bons du Trésor américain en fin de mois a été un facteur de soutien pour le marché du crédit émergent, tant en High Yield qu’Investment Grade. Les spreads se sont toutefois légèrement élargis au cours du mois, reflétant un environnement toujours marqué par les incertitudes mondiales. Malgré une performance mensuelle positive relativement homogène entre les deux segments, la dette High Yield affiche une nette surperformance depuis le début de l’année (12,73%), surperformant largement les émetteurs Investment Grade (4,5% depuis le début de l’année). En termes de valorisation, les marchés émergents continuent d’offrir des opportunités attractives, notamment sur le segment High Yield qui connaît un retour progressif des investisseurs. En fin de mois, le rendement de l’indice émergent s’établit à 7,95%.
Entreprises en vue
Premier Foods (UE)
Le producteur britannique de produits surgelés Premier Foods a publié de solides résultats pour le premier semestre 2024-25, avec un chiffre d’affaires en hausse de 1,4 % sur un an à 501 millions de livres sterling et une marge d’EBITDA en hausse de 30 points de base à 16,4 %. Cette hausse de la rentabilité s’explique par des effets mix positifs avec une hausse des ventes des marques à plus forte marge et un levier opérationnel positif lié à l’augmentation des volumes. Cette dynamique a toutefois été partiellement freinée par la hausse des prix du cacao. La génération de flux de trésorerie s’est également améliorée malgré l’augmentation des investissements, contribuant ainsi à réduire l’endettement net de 0,1x à 1,1x. Premier Foods dispose de liquidités solides, principalement en raison d’un RCF non tiré de 227 millions de livres sterling et de sa position de trésorerie de 114 millions de livres sterling, tandis que ses échéances à court terme restent limitées.
Samsonite (États-Unis)
Le bagagiste Samsonite a publié des résultats décevants au troisième trimestre 2024, avec un chiffre d’affaires en baisse de -8,4% sur un an (-6,8% à taux de change constant) et un EBITDA en baisse à 155 millions de dollars (contre 194 millions au 3ème trimestre 2023). Malgré de faibles bénéfices depuis le début de l’année, le flux de trésorerie disponible s’est élevé à 175 millions de dollars, soit 15 % de la dette nette de la société avant IFRS 16. L’endettement net reste faible à 1,7x au 30 septembre 2024.
Auna (EM)
Auna, opérateur péruvien de cliniques privées, a annoncé de solides résultats pour le 3ème trimestre 2024. Le chiffre d’affaires consolidé s’est élevé à 1,13 milliard de sol péruvien, en hausse de 11% sur un an. L’EBITDA ajusté a atteint 250 millions de sols (+19% sur un an). Ces bons résultats s’expliquent par une amélioration des services de santé de l’entreprise au Pérou et au Mexique, grâce à une meilleure utilisation des capacités et à l’accent mis sur les services à haute complexité dans la composition du chiffre d’affaires. L’endettement net a diminué de 0,4x à 3,7x, grâce à la baisse de la dette nette et à l’amélioration de l’EBITDA au cours des 12 derniers mois.
Date de rédaction : 12/12/2024
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