Dans la mémoire des frontaliers et des Suisses, cela ne s’est jamais produit. Deux jours de congé par semaine pendant au moins trois mois, c’est du jamais vu pour les salariés de la manufacture horlogère Jeager-Lecoultre, située au Sentier (Suisse). Depuis la semaine du 9 décembre et jusqu’à fin février, l’entreprise ferme ses portes les jeudis et vendredis. Chômage partiel appelé Réduction du - de travail (RHT) côté suisse.
Certains ateliers sont même fermés depuis la semaine dernière. Les salariés concernés ne remettront les pieds dans l’usine qu’en mars, au mieux. Une situation qui fait écho aux difficultés rencontrées par la haute horlogerie depuis le début de l’année 2024.
Chute du marché chinois
Comme indiqué Progrès en septembre, sur les six premiers mois de 2024, les exportations horlogères suisses ont enregistré une baisse de 3,3% par rapport au même semestre de 2023. Cela s’explique en grande partie par la crise économique et la consommation que connaît la Chine, principal débouché de Jeager- Lecoultre.
Avec « un taux de chômage élevé chez les jeunes, une crise du secteur immobilier et une dégradation du climat de confiance », l’heure n’est plus vraiment aux Chinois d’acheter des montres de luxe. Ce qui entraîne les Hongkongais dans leur sillage. A cela il faut ajouter un franc fort. Et cela entraîne des reports, voire des annulations de commandes.
Un nouveau directeur général à la tête de l’usine
C’est dans cette ambiance peu rassurante qu’un nouveau directeur général a été nommé à la tête de Jeager-Lecoultre, en la personne de Jérôme Lambert. Il connaît bien la maison puisqu’il l’a dirigée de 2002 à 2013. Avant d’obtenir le même poste à la tête du groupe de luxe Richemont, dont rapporte Jeager.
Contacté, le service de presse Richemont n’a pas répondu à nos demandes. Dans un article en ligne du Journal du luxe, on peut lire que, « dans son premier semestre 2024 clos en septembre dernier, les maisons horlogères Richemont ont vu leurs ventes baisser de 16 % par rapport à l’année précédente. Jeager-Lecoultre n’est en effet pas la seule manufacture horlogère du canton de Vaud à souffrir actuellement d’un manque de travail. Les sous-traitants sont également concernés.
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