Les loyers inférieurs à 1 150 $ sont devenus une denrée rare

Le logement abordable est une denrée rare au Québec, particulièrement à Montréal, où les loyers inférieurs à 1 150 $ sont quasiment inexistants malgré la construction de nouveaux logements.

«C’est dramatique. Il reste très peu de logements abordables et presque aucun à Montréal. Il est urgent de les protéger, car les loyers augmentent à une vitesse fulgurante», affirme Véronique Laflamme, porte-parole du Front d’action populaire pour le réaménagement urbain (FRAPRU).

Partout au pays, le prix moyen des logements continue de monter en flèche malgré les mises en chantier des dernières années, selon le rapport sur le marché locatif de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) publié.

Les nouveaux logements sont « relativement chers » et destinés aux ménages aux revenus plus élevés, tandis que les logements abordables sont rares, note le rapport.

À Montréal, par exemple, le loyer moyen d’un logement locatif de deux chambres atteint 1 176 $, soit une hausse de 6,3 % par rapport à 2023.

Deux gammes de prix, deux réalités

Bonne chance pour trouver un appartement à moins de 1 150 $, une fourchette de prix pour laquelle le taux d’inoccupation est inférieur à 1 %.

Toutefois, le taux d’inoccupation atteint 5 % pour les loyers à partir de 1 675 $ dans la métropole.

Cet écart de disponibilité entre les loyers abordables et plus chers s’observe dans tous les grands centres du Québec.

«Plus on se dirige vers les tranches de loyer les plus basses, moins il y a de choix sur le marché et plus on se dirige vers les tranches de loyer élevées, plus il y a de choix», résume Francis Cortellino, économiste à la SCHL.

Pour la première fois depuis le début de la pandémie, le taux d’inoccupation a légèrement augmenté à l’échelle de la province, passant de 1,3 à 1,8 %, en raison de la construction de nouveaux logements, mais aussi du ralentissement de la croissance démographique.

Aussi dans la région

Véronique Laflamme s’inquiète de voir les loyers grimper dans les villes où la population est plus pauvre et où les loyers étaient historiquement plus bas, comme au Saguenay, à Chicoutimi et au centre-ville de Trois-Rivières.

Elle demande au gouvernement Legault d’inclure au moins 10 000 logements sans but lucratif sur les 56 000 nouveaux logements par année prévus dans la Stratégie québécoise du logement.

« On ne construit pas assez, le gouvernement doit en prendre note », estime-t-elle.

Montréal : plus cher au centre-ville

Dans la grande région de Montréal, il en coûte en moyenne 1 176 $ pour un appartement de deux chambres et le taux d’inoccupation atteint 2,2 %.

C’est au centre-ville que la proportion de logements vacants est la plus élevée, mais c’est aussi là que les loyers sont les plus chers.

Les logements neufs éprouvent de la difficulté à trouver preneur en raison de la hausse des coûts de construction qui se reflète sur les prix des loyers, note la SCHL.

Gatineau: 2 249$ pour un 4 et demi à Aylmer

Championne des hausses au cours des dernières années, Gatineau a enregistré cette année une hausse moyenne du loyer de 2,5 % pour un appartement de deux chambres, qui atteint maintenant 1 353 $ par mois.

Par contre, les prix des loyers sont beaucoup plus élevés dans le secteur d’Aylmer, qui représente plus de la moitié des nouveaux logements. Nous payons en moyenne 2 249 $ pour un appartement de deux chambres. Le taux d’inoccupation est également le plus élevé de la région, à 3,7 %.

Québec : un taux d’inoccupation inférieur à 1 %

En 2024, le taux de vacance locative reste historiquement bas dans la région capitale, à 0,9 %.

Le loyer moyen d’un logement de deux chambres s’élève désormais à 1 159 $, en hausse de 5,2 % par rapport à l’an dernier.

L’offre de logements s’est accrue sur la Rive-Sud où les habitations récentes représentent désormais un logement sur cinq. Mais les loyers de ces nouvelles maisons sont beaucoup plus élevés, en moyenne 1 557 $.