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Les assureurs pourront toujours financer leur publicité avec vos primes

Image : Keystone/Shutterstock

Alors que les primes augmentent, une initiative parlementaire a dénoncé « le matraquage publicitaire » déployé par les caisses de santé. Mais le texte a été rejeté par le Conseil national.

17.12.2024, 15:2517.12.2024, 15:28

Les caisses de maladie en charge de l’assurance de base pourront toujours financer leur publicité avec l’argent des primes des assurés. Le National a enterré mardi, par 122 voix contre 71, une initiative parlementaire de l’ancien député Baptiste Hurni (PS/NE), devenu sénateur.

Dans son texte, le Neuchâtelois souligne que les citoyens, sans le savoir, voient leurs primes être investies dans des spots, des panneaux publicitaires et des messages sur grands écrans. Cependant, la valeur ajoutée de l’assurance de base est inexistante, puisque celle-ci est obligatoire et que les assureurs ne peuvent pas réaliser de profit.

Par ailleurs, les messages diffusés ne contiennent aucun élément lié à la prévention dans le domaine de la santé publique. Hurni constate « avec consternation le battage publicitaire » déployé par les compagnies d’assurance maladie dans le but d’augmenter le nombre de leurs assurés, alors même que les primes de santé augmentent.

Les assurés n’ont pas à supporter cette dépense inutile, a soutenu Brigitte Crottaz (PS/VD). En outre, une interdiction de la publicité entraînerait une baisse bienvenue des primes. En 2023, les dépenses publicitaires s’élèvent à 80 millions de francs, une somme qui serait mieux investie dans des mesures de prévention, a-t-elle ajouté.

Publicité nécessaire

La publicité représente un instrument légitime et nécessaire, a rétorqué Benjamin Roduit (Centre/VS) au nom de la commission. La communication publicitaire rend possibles la concurrence et l’innovation, tout en permettant aux assureurs de se différencier les uns des autres.

Sans cette publicité, par exemple, ils ne pourraient pas attirer l’attention sur les différents produits et modèles alternatifs d’assurance maladie qu’ils proposent, a-t-il poursuivi.

En outre, étant donné que la plupart des assureurs sont également actifs dans le domaine des assurances complémentaires, il serait difficile de faire une distinction concrète entre la publicité pour ces dernières et celle pour l’assurance de base, a ajouté Kris Vietze (PLR/TG), également au nom de la commission.

Enfin, la publicité ne représente qu’une part marginale du volume des primes, selon Roduit. La suppression de ces coûts promotionnels ne permettrait donc pas de réaliser des économies substantielles.

L’interdiction de la publicité n’aurait concerné que l’assurance obligatoire. Les assureurs auraient pu continuer à promouvoir leurs produits dans le domaine de l’assurance complémentaire. (at)

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