La pression monte sur Oliver Blume, patron du groupe Volkswagen. Lundi 9 décembre, une deuxième série de grèves a perturbé la production de neuf sites allemands du constructeur. Et 68.000 salariés ont arrêté le travail pendant quelques heures, rapporte le syndicat IG Metall. A Wolfsburg (Basse-Saxe), une manifestation géante a rassemblé des dizaines de milliers de salariés de l’usine historique de Volkswagen. Dans la cité automobile, le quatrième round de négociations sur les salaires s’est tenu lundi après-midi, sans résultat.
Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Crise chez Volkswagen : le modèle social allemand à l’épreuve
Lire plus tard
Pour l’instant, le conflit se déroule dans le cadre d’un rituel éprouvé par des décennies de cogestion à l’allemande. La dernière convention collective de Volkswagen a pris fin le 1est Décembre qui a marqué la fin de la « période de paix », durant laquelle les salariés n’ont, en principe, pas le droit de grève.
Chaque cycle de négociations entre patrons et syndicats est alors précédé de grèves dites « d’avertissement », afin de faire pression sur les discussions. IG Metall réclame une augmentation de 7% et des garanties d’emploi. Dans le reste de l’industrie, les salariés ont obtenu une augmentation salariale de 5,5 % à la mi-novembre. Un signe important du maintien du dialogue social, malgré la crise aiguë qui secoue l’ensemble du secteur, où les plans sociaux se multiplient depuis plusieurs mois.
Sauf que la négociation en cours chez Volkswagen, qui doit déterminer le prix « interne » de la marque, est déjà extraordinaire. Contrairement aux cycles précédents, aucune base de négociation n’a encore été établie, aucun calendrier ne semble avoir été fixé jusqu’à présent par les deux parties. La direction souhaite une baisse de salaire de 10% et évoque pour la première fois dans l’histoire du groupe la fermeture de trois usines ainsi que des licenciements. Volkswagen veut adapter ses capacités de production à une situation jugée “sérieux” : la demande de véhicules reste toujours faible en Europe, les ventes du groupe en Chine se sont effondrées et les Allemands font face à une concurrence sévère dans les voitures électriques et connectées. Les profits chinois, qui assuraient depuis quinze ans la paix sociale à Wolfsburg, se sont définitivement taris.
Ambiance délétère
Lors d’une visite aux salariés mercredi 4 décembre, M. Blume a mis en garde les salariés contre des exigences qu’il juge irréalistes dans la situation actuelle. “Nous pouvons fabriquer les meilleures voitures du monde, peu importe si nous n’en gagnons pas d’argent”a-t-il prévenu, estimant qu’il fallait continuer à négocier. IG Metall, de son côté, a déposé une proposition qui fait certaines concessions sur les salaires, mais exclut toute fermeture de site. “Insuffisant”s’est opposé à la direction. Tout porte à croire que le bras de fer se poursuivra au-delà des vacances de Noël. Cela aggraverait l’atmosphère déjà délétère qui pèse sur le pays, à un peu plus de deux mois des élections anticipées, prévues le 23 février 2025.
Il vous reste 35,46% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.
Related News :