Une centaine de membres de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) ont scandé « Santé Québec, ce n’est pas un cadeau » alors qu’ils manifestaient devant les bureaux de la nouvelle Agence Santé Québec, lundi matin, à Montréal.
Mis à jour hier à 15h52
Katrine Desautels
La Presse Canadienne
L’arrivée de Santé Québec, désormais responsable de la coordination des opérations du réseau de la santé, suscite la grogne parmi les grandes organisations syndicales.
La mobilisation de lundi visait à dénoncer la création de la nouvelle société d’Etat, officialisée dimanche. « Et aujourd’hui, dès le premier jour, où en sommes-nous ? Eh bien, l’avion est encore en construction en plein vol», a déclaré la représentante nationale de l’APTS pour le nord de l’île de Montréal, Sabrina Caty.
Sous forme de cadeaux de Noël, les membres de l’APTS ont écrit les vœux qu’ils ont envers le réseau de la santé, en commençant par celui qu’il demeure public.
S’exprimant au nom de tous les secteurs de la ville, M.moi Caty a lu certaines de ces demandes, notamment pour décentraliser le réseau, pour respecter l’autonomie des travailleurs et pour mieux valoriser la profession.
« Nous voulons que nos employeurs soient humains. Assez de bureaucratie et de paperasse inutile, nous voulons pouvoir fournir des services à la personne et faire reconnaître notre expertise », lit M.moi Caty à l’envers dans une boîte cadeau.
Quelques instants après avoir énuméré les vœux de ses membres, l’APTS a mis en scène le célèbre personnage du Grinch venu gâcher les cadeaux de Noël en les jetant en l’air et en les piétinant.
L’APTS estime que le gouvernement Legault « fait la sourde oreille aux souhaits des travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux ».
Mmoi Caty a prononcé un discours qui a semblé motiver ses troupes, qui tantôt criaient des encouragements, tantôt huaient des propos citant Geneviève Biron, la présidente-directrice générale de Santé Québec.
«Mmoi Biron appelle cela l’intégration administrative. C’est quand même un drôle de mot pour dire “à la casse” encore une fois avec une réforme inutile”, a déclaré M. devant les manifestants.moi Caty.
L’APTS a vivement critiqué les coupes de 1,5 milliard récemment annoncées par le gouvernement. « C’est un effort record que nous demandons à un réseau déjà épuisé. À mesure que les besoins augmentent, les établissements, les CISSS et les CIUSSS sont invités à réduire, couper et geler. Et comme si cela ne suffisait pas, cette centralisation extrême fait de Santé Québec une structure déconnectée où les décisions se prennent vraiment loin du parquet, sans consultation des travailleurs», a dénoncé M.moi Caty.
For their part, it was by launching an advertising campaign that the Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ) and the Centrale des syndicats du Québec (CSQ) chose to demonstrate their reluctance.
Selon eux, l’arrivée de Santé Québec aura peu d’impact sur les soins à la population, contrairement aux compressions et au gel des embauches imposés par Québec.
A la Confédération des syndicats nationaux (CSN), on parle de « chaos annoncé ». Le centre estime que la naissance de l’agence s’accompagne d’un « nuage d’incertitude » et d’« improvisation » dans un contexte de coupes budgétaires.
Santé Québec est désormais le seul employeur de 330 000 travailleurs du réseau de la santé. Elle devra coordonner les opérations du réseau de la santé québécois, notamment les chirurgies, les urgences et les budgets, en plus d’être responsable d’attirer et de retenir le personnel.
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a réitéré vendredi dernier qu’il resterait responsable « des résultats devant les Québécois ». Il a souligné sur la plateforme X que Santé Québec est l’une des 50 mesures de son Plan Santé « qui vise à séparer les opérations des orientations, comme plusieurs experts l’ont recommandé au fil des années ».
Dans une lettre ouverte publiée le week-end dernier, M.moi Biron a reconnu que la transformation du réseau de la santé « prendra, en réalité, quelques années ».
Elle a toutefois assuré qu’il est « possible de faire mieux », notamment en gagnant en mobilité, en éliminant la duplication des tâches, ainsi qu’en partageant encore plus efficacement les outils et les bonnes pratiques.
Avec les informations de Mathieu Paquette.
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