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des pesticides nocifs sur les pelouses du Québec

L’épandage de pesticides nocifs sur les pelouses des citoyens de Québec s’est poursuivi à allure l’été dernier même s’il est maintenant interdit, révèle un rapport obtenu par notre Bureau d’enquête.

• Lisez également : Québec : un règlement interdisant les pesticides sur le point d’être adopté

Une série d’inspections et d’interventions effectuées par la Ville suggèrent que plusieurs entreprises spécialisées dans l’entretien des pelouses ont commis de multiples violations au nouveau règlement sur les pesticides, suggère le document.

«C’est le Far West», résume une Source découragée.

Adopté en 2023, ce règlement municipal interdit, depuis l’été dernier, l’utilisation de pesticides non biologiques sur tout le territoire de la Ville en plus de mieux encadrer les entreprises œuvrant dans le domaine (voir ci-dessous).

La réglementation sur les pesticides de la ville de Québec interdit la vente de produits contenant du glyphosate (Roundup).

Photo REUTERS

Ainsi, au cours des derniers mois de l’été, une brigade ainsi que des inspecteurs de la Ville de Québec se sont rendus sur le terrain pour sensibiliser les citoyens et les entreprises à la réglementation.

Leurs premiers résultats sont cependant inquiétants.

Problèmes de santé

Des produits non approuvés par Santé Canada pour le traitement des pelouses ont été utilisés, selon quelque 800 étiquettes apposées par les entreprises sur les terrains des citoyens. Ces pesticides peuvent représenter des défis pour la santé humaine ou environnementale.

L’analyse de quatre échantillons a également permis de découvrir que dans la moitié des cas, un herbicide de synthèse interdit par la Ville avait été utilisé.

Face à la situation, huit signalements ont été faits au ministère de l’Environnement du Québec. Trois autres étaient hébergés à l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) de Santé Canada.

« Il y a des entreprises qui sont exemplaires… Mais il y en a d’autres qui ont beaucoup de travail à faire », nous dit-on.

« Des entreprises peu remises en cause »

Dans son rapport, la Ville note également que les entreprises de lutte antiparasitaire se sentent « peu concernées » par la réglementation et que les citoyens contournent les règles en vigueur, grâce à l’achat en ligne de produits interdits. De plus, les travailleurs sur le terrain ne possèdent pas toujours les compétences requises.

“La transition vers les biopesticides se fait lentement”, tranche la Ville, qui considère que “la collaboration et la sensibilisation ont leurs limites” et que ses nouvelles réglementations étaient donc “indispensables”.

Vers des amendes

La Ville, qui s’est donnée jusqu’en 2026 pour n’utiliser que des biopesticides sur son territoire, s’est montrée tolérante envers les récalcitrants.

Une quarantaine de mises en demeure ont été adressées par email ou par téléphone à des particuliers ou des entreprises délinquants. Un seul rapport a été remis à une entreprise qui a refusé de s’enregistrer, comme le prévoit désormais le règlement.

La distribution des contraventions en cas d’infractions doit débuter l’été prochain.

La réglementation sur les pesticides au Québec

  • Interdit l’épandage extérieur de tous pesticides de synthèse sur le territoire, incluant les néonicotinoïdes, nocifs pour les abeilles.
  • Interdit la vente de certains pesticides, dont ceux contenant du glyphosate (Roundup).
  • Autorise les biopesticides homologués et reconnus comme présentant moins de risques pour la santé et l’environnement.
  • Des exceptions s’appliquent, notamment sur les terrains de golf et les exploitations agricoles, ainsi que pour les cas d’infestation.
  • Les entreprises de lutte antiparasitaire doivent s’inscrire auprès de la Ville de Québec et obtenir leur certificat d’enregistrement. D’ici 2024, 55 entreprises et six golfs l’auront fait.
  • Les entreprises doivent demander un permis temporaire si elles souhaitent utiliser des pesticides qui seraient normalement interdits, pour chaque traitement ciblé.
  • Un affichage détaillant notamment le principe actif utilisé pour le traitement est obligatoire.
  • En cas d’infraction, les amendes varient entre 500 $ et 2 000 $. En cas de récidive, ils peuvent aller jusqu’à 4 000 $.

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