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«J’ai un nuage noir sur mon entreprise»

Les PME familiales qui avaient acheté des autobus de Lion Électrique par dizaines pour effectuer le virage électrique prôné par le gouvernement Legault craignent de se retrouver coincées avec des véhicules difficiles à réparer si l’entreprise, écrasée par les dettes, finissait par faire faillite.

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“Si Lion ferme ses portes pour x raisons, il y aura la question des pièces et des garanties”, s’inquiète dans un entretien avec Journal Stéphane Boisvert, president of Autobus Groupe Séguin, which has 356 school buses, including 75 from Lion Électrique.

« J’en parlais ce matin avec mon gestionnaire de flotte : « Que se passe-t-il si on n’a plus accès aux pièces ? On pourrait aller les chercher directement chez le fournisseur », ajoute celui qui dit aimer le produit de Lion, mais voit ce « nuage noir » se profiler à l’horizon.

Ces derniers jours, La Revue s’est entretenu avec plusieurs transporteurs plus petits que lui qui n’ont pas souhaité être identifiés, alors que la santé financière du constructeur est attaquée.

« J’ai des problèmes avec les véhicules Lion neufs, souvent avec l’électronique et le chauffage », confie un autre manager, qui a du mal à imaginer la suite.

Début novembre, La Revue a indiqué que Québec est prêt à aider Lion, à condition que le secteur privé apporte sa contribution. Parmi les actionnaires importants de Lion figurent Power Sustainable (34,1 %) et Marc Bédard (11,5 %).

Cela survient alors que Lion fait face à « une incertitude importante qui pourrait jeter un doute important sur la capacité de la société à poursuivre ses activités ».

Autobus électriques Lion stationnés dans le stationnement de l’entreprise à Saint-Jérôme.

Photo Mathieu Boulay

1300 bus

Cependant, ce qui préoccupe avant tout le numéro 1 d’Autobus Groupe Séguin, Stéphane Boisvert, c’est que les délais pour se procurer des pièces d’autobus Lion s’allongent.

« Si Lion n’est plus en activité, cela devient très grave pour les 1 300 véhicules Lion qui circulent sur nos routes », résume celui qui porte également la casquette d’administrateur de la Fédération des transporteurs par bus.

« Qu’est-ce qu’on fait demain matin ? Existe-t-il un plan B du gouvernement pour poursuivre l’électrification ? s’interroge à haute voix le PDG de la Fédération, Luc Lafrance, qui en a discuté avec urgence ces derniers jours avec ses membres paniqués.

Aides en jeu

La question du financement taraude également les transporteurs, qui ont été contraints d’acheter de coûteux bus électriques avec le décret de 2021.

Québec offre toujours une aide de 150 000 $ pour l’achat d’un autobus scolaire électrique Lion (plus de 300 000 $, selon le modèle), mais une autre aide de 12 900 $ par autobus, venue du ministère de l’Éducation, vient de tomber.


« Le programme a été supprimé. Nous avons rencontré le cabinet du premier ministre pour le récupérer », conclut Luc Lafrance, président-directeur général de la Fédération du transport par autobus.

Lion n’a pas répondu aux questions de Journal.

Girardin ne souhaite pas acheter Lion Électrique

Si Lion Électrique était mis en vente, le fabricant d’autobus scolaires électriques Girardin ne serait pas intéressé à racheter son concurrent parce que l’entreprise de Saint-Jérôme a « trop de risques accumulés ».

« Nous n’avons aucun intérêt pour Lion. Ce serait dupliquer beaucoup de choses et il y a trop de risques accumulés dans l’entreprise elle-même», résume Steve Girardin, vice-président du Groupe Girardin.

Mardi dernier, le Groupe Girardin a confirmé l’acquisition d’une usine de fabrication d’autobus située à Plattsburgh, New York.

«Quand on a vu Nova Bus fermer, on a sauté sur l’occasion d’ouvrir un dialogue avec eux pour voir comment racheter leur usine et récupérer leurs employés», poursuit Steve Girardin.

Mais il n’est pas question de racheter des actifs de Lion en difficulté financière.

En Amérique du Nord, IC Bus, en Oklahoma, Blue Bird, en Géorgie, Thomas, en Caroline du Nord, et Micro Bird (Girardin), à Drummondville, fabriquent des autobus scolaires électriques.

Girardin construit des minibus Micro Bird et nous distribue des bus scolaires électriques pleine grandeur Blue Bird.

« Un favoritisme évident »

À Drummondville, l’usine Girardin de 600 employés est en cours d’agrandissement.

En juillet dernier, une nouvelle génération de minibus électriques d’une autonomie de plus de 300 kilomètres développée et assemblée ici a été dévoilée.

Il y a trois ans, le maire de Drummondville, Girardin et Thomas accusait le Québec de créer un monopole avec sa subvention de 150 000 $ pour chaque autobus scolaire acheté et assemblé à 100 % au Québec.

À l’époque, Michel Daneault, vice-président d’Autobus Girardin, était allé jusqu’à parler de « favoritisme évident ».

– Avec la collaboration de Sylvain Larocque

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