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575 millions d’heures perdues avec les bannières de cookies

Vous avez probablement déjà dénoncé ces bannières de cookies ennuyeuses qui apparaissent à chaque fois que vous visitez un site Web. J’en ai même un comme ça et les seuls qui l’aiment sont GDPR Otakus.

Eh bien, imaginez qu’il ne s’agisse pas seulement d’un désagrément temporaire imposé aux internautes européens. Non!! C’est complètement devenu un gouffre monumental de productivité à l’échelle européenne ! Une étude absolument passionnante vient de révéler des chiffres vertigineux : les Européens dont vous faites probablement partie sont collectivement en train de passer 575 millions d’heures par an pour cliquer sur ces pop-ups invasifs. Pour vous donner une idée de l’ampleur du phénomène, cela représente l’équivalent de 287 500 personnes qui passeraient toute leur journée de travail à faire UNIQUEMENT cela.

Bande de chômeurs au service du RGPD, foncez !

Mais d’où vient cette douce folie ?

Eh bien, tout a commencé en 2002 avec une directive européenne bien intentionnée sur la vie privée. À l’époque, les cookies commençaient tout juste à faire la une des journaux et les régulateurs, soucieux de protéger les citoyens contre une éventuelle surveillance de masse, exigeaient l’obtention du consentement avant qu’une information ne soit stockée sur nos appareils. C’était une belle idée, il faut le dire.

Mais vingt ans plus tard, le résultat… disons… particulier. La faute réside dans une mauvaise « mise en œuvre technique » de la loi. Les sites affichent ces bannières principalement pour se protéger légalement, alors qu’en réalité, la grande majorité des cookies ne servent qu’à analyser le trafic ou à gérer des publicités de base.

Maintenant, faisons le calcul ensemble (et attendez, ça pique) : en moyenne, chaque internaute européen visite environ 1200 nouveaux sites par an. Sur ces sites, 85% affichent un bandeau cookie, ce qui permet 1020 pop-up / bannières à gérer. A raison de 5 secondes par interaction (et encore une fois, c’est optimiste), on arrive à 1,42 heures par personne et par an. Multipliez cela par les 404 millions d’internautes en Europe et… boom!

575 millions d’heures parties en fumée !

Pour transformer ce temps perdu en euros (car le temps, c’est de l’argent, comme disait quelqu’un d’autre), prenons le salaire horaire moyen européen qui est de 25 €. Le calcul est rapide : 14,375 milliards d’euros s’évaporait chaque année. C’est donc l’équivalent de 0,10% du PIB de l’Union européenne. C’est plus que le budget annuel de certains pays !

Le plus drôle (ou le plus triste, c’est selon) c’est que cette obligation n’atteint même pas son objectif initial de protection de la vie privée car en voyant apparaître ces bannières partout, les utilisateurs ont développé ce que l’on appelle le “lassitude du consentement». Résultat, on clique machinalement sur «Accepte tout« juste pour faire disparaître le pop-up, comme quand on ferme les yeux en cliquant »J’ai lu les conditions d’utilisation». Personnellement, j’y suis aussi.

Alors que faire ?

Vous déménagez hors d’Europe ? Les experts suggèrent plutôt d’exempter les petites et moyennes entreprises qui utilisent des cookies de manière basique. Après tout, la plupart des sites n’ont pas les moyens techniques (ni même l’envie) de suivre de manière intensive les utilisateurs. Ce serait déjà un premier pas pour alléger cette charge numérique. Même Google Analytics n’est pas entièrement compatible avec le RGPD, c’est pourquoi nous sommes nombreux à l’avoir supprimé.

La bonne nouvelle est que la Commission européenne commence à prendre conscience du problème et des discussions sont en cours pour moderniser ces réglementations vieillissantes. En attendant, la prochaine fois que vous tomberez sur une bannière de cookie, dites-vous que vous participez à une grande tradition européenne qui coûte plus cher que le PIB de certains petits États. BIEN JOUÉ !

Et pour ceux qui se demandent si ces calculs ne sont pas un peu exagérés… Eh bien, même en prenant des estimations prudentes, l’ordre de grandeur reste impressionnant. Alors, à vouloir trop bien faire, on crée souvent des effets secondaires… coûteux.

Merci Fanzyride pour le partage de cette étude !

Source de l’étude

 
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