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L’énorme gaspillage des usines qui produisent des batteries pour voitures électriques

Une enquête néerlandaise dévoile les coulisses de la production européenne de batteries pour voitures électriques, qui génère des taux de rejet importants. Mais les constructeurs chinois font-ils vraiment mieux ?

Est-ce le signe d’un manque d’expérience ou simplement le reflet d’une industrie qui n’a pas la capacité de faire « mieux » ? Les usines qui produisent des batteries de voitures électriques en Europe semblent encore très loin d’être très performantes. Reuters, qui a pu consulter des documents privés de la société Northvolt, affirme que les taux de rejet (cellules de batterie inutilisables) sont énormes et dégradent fortement la production du géant suédois, qui se trouve aujourd’hui au bord du précipice. Mais cela n’est pas exclusif à Northvolt : ACC a déjà admis publiquement qu’il lui restait encore du chemin à parcourir avant d’atteindre un rendement élevé. Et cette enquête néerlandaise ne rassure pas.

Jusqu’à 90% de pertes

Il s’agit d’une enquête intéressante, publiée par nos collègues néerlandais de Quotidien financier, qui résume les nombreux entretiens avec des experts et des entreprises du secteur des batteries. Northvolt, le chinois CATL, le sud-coréen LG, l’allemand Varta, le français ACC et le japonais AESC étaient au cœur de l’enquête. « La production de batteries à grande échelle est si complexe qu’environ un tiers d’entre elles sont rejetées après fabrication. Pour les usines nouvellement ouvertes, cela peut même atteindre 90 % ». Pire encore : les cellules de batteries non viables sont détruites et les matières premières… envoyées à l’autre bout du monde. « Parce que les déchets de batteries mis au rebut sont vendus dans le monde entier à des fournisseurs qui filtrent des matières premières telles que le lithium, le cobalt et le manganèse. Bruxelles souhaite que ces matières premières restent autant que possible en Europe, afin d’éviter des importations inutiles.» Ubuesque, alors que l’UE veut réduire sa dépendance à l’égard de la Chine pour les matières premières.

La Chine fait mieux

Le taux de rejet de 90 % est évidemment un chiffre impressionnant, qui s’explique. En effet, la production de batteries nécessite des matériaux d’une grande pureté manipulés dans des environnements complexes et traversant une vingtaine d’étapes avant d’arriver à la cellule finale. Cependant, presque tous les producteurs de batteries en Europe n’ont aucune expérience dans ce domaine et avancent actuellement progressivement. Les taux de rejet vont donc diminuer avec le temps, mais le retard en Chine – dont les taux de rejet varient entre 4 et 12 % – semble si énorme qu’on se demande « si » et « comment » il sera attrapé.

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Publié le 19/11/2024 à 16h30

 
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