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Une forêt « aux arbres tordus » désormais protégée à La Malbaie

La forêt côtière de Cap-au-Saumon, près de La Malbaie, sera désormais protégée à perpétuité par Conservation de la nature Canada. L’organisme a acquis le terrain afin de préserver ces milieux « uniques » de toute perturbation d’origine humaine.

Le site s’étend sur une superficie totale de 382 hectares en bordure de l’estuaire du Saint-Laurent. Son intégrité est menacée par des enjeux liés à la fragmentation territoriale, à la présence d’espèces exotiques envahissantes et au changement climatique.indique Conservation de la nature Canada (CNC).

Le lieu sera désormais couvert sous forme de réserve biologique et contribuera au réseau d’aires protégées de la province.

Ce qu’il convient de noter, c’est que cela sera protégé à perpétuité. Il n’y a pas de retour en arrière.

Une citation de Guillaume Proulx, gestionnaire de projet, Conservation de la nature Canada

L’environnement est constitué d’écosystèmes côtiers particulièrement fragileajoute l’organisation. La végétation est particulièrement soumise à dans des conditions climatiques difficilesce qui le fait croître plus lentement. Les côtes de Cap-au-Saumon sont ainsi caractérisées par ses landes maritimes et par la présence de Krummholzune forêt avec des arbres rabougris.

Krummholz vient de l’allemand et signifie bois tordu. Les arbres y sont généralement petits, mesurant moins de cinq mètres de haut.

Cet environnement est typique régions côtières de la rive nord de l’estuaire, explique Guillaume Proulx, chargé de projet pour l’Est du Québec à CNC. On y trouve des lichens et certaines plantes habituellement plus septentrionales, comme le thé du Labarador.

Les forêts de Cap-au-Saumon sont maintenant protégées par Conservation de la nature Canada.

Photo : Conservation de la nature Canada / Justin Landreville

Refuge faunique

En plus de la végétation et de ses habitats insolites, Cap-au-Saumon est également situé dans un important corridor migratoire pour les oiseaux. Durant la période de migration, plus d’une centaine d’espèces survolent le littoral à basse altitude et peuvent utiliser le site comme aire de repos.» mentionne Conservation de la nature Canada dans son annonce.

Certaines espèces menacées, comme la grive de Bicknell et l’aigle royal, comptent parmi ses visiteurs.

Dans le cas de la grive de Bicknell, il s’agit d’un habitat particulièrement adapté. Les forêts favorisées par cette espèce sont caractérisées par un climat humide, frais et venteux où le brouillard est souvent présent.souligne le ministère de l’Environnement.

Dans l’eau, le béluga du Saint-Laurent et d’autres espèces marines peuvent être observés depuis la rive.

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La Grive de Bicknell, une espèce en voie de disparition trouvée dans les forêts boréales de l’est du Canada. (Photo d’archives)

Photo : Environnement et Changement climatique Canada | Gouvernement du Canada

Renforcement

Conservation de la nature Canada s’engage initialement à protéger ce site extraordinaire en effectuant un suivi rigoureux. Des biologistes exploreront le terrain pour réaliser notamment des inventaires de la faune et de la flore.

Il compte collaborer éventuellement avec le Centre écologique de Port-au-Saumon (CÉPAS) pour l’aménagement et le suivi du site. Cependant, les plans précis n’ont pas encore été définis. LE SOUCHES offre déjà l’accès aux camps d’été, aux sentiers d’interprétation et à diverses activités de villégiature de la région.

La proximité du Centre écologique de Port-au-Saumon permet la protection d’un littoral ininterrompu d’un peu plus de 5 km. Il existe également une limite commune de 3,2 km avec le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent au littoral.

Guillaume Proulx rappelle que le SOUCHES protège déjà la partie sud de sa propriété et que des camps ou chalets ne se trouvent pas dans des zones plus sensibles.

Les objectifs de conservation de la portion côtière sont donc conformes aux intentions du CNC. S’il fait l’éloge d’un eau turquoise et des dénivelés de 175 mètres près des falaises, M. Proulx ne veut pas non plus ouvre les grandes portes au public. M. Proulx mentionne des activités d’interprétation ou éducatives, ainsi que des sentiers.

Le CÉPAS partage cet avis.

Avoir un nouveau voisin comme Conservation de la nature Canada est du jamais vu pour nous. Nous savons désormais que le territoire à côté de nous est protégé dans la même cohérence que ce que nous essayons de faire depuis des années.a commenté Thomas Le Page-Gouin, directeur général de SOUCHES.

L’acquisition du terrain par le CNC a été financée par des dons privés ainsi que par des enveloppes des gouvernements provincial et fédéral.

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