Instauré à l’issue du Grenelle de l’environnement en octobre 2007, le malus écologique est une taxe prélevée à la première immatriculation des voitures jugées trop polluantes. Il est calculé en fonction de la quantité de dioxyde de carbone [CO2] émis par le véhicule et la masse de ce dernier [on parle alors de « taxe sur la masse en ordre de marche »].
Au fil du temps, le seuil du « malus CO2 » n’a cessé d’être abaissé. Il en va de même pour le seuil de déclenchement du « malus de masse ». En clair, la taxe est de plus en plus élevée pour les véhicules à la fois lourds et émettant plus de 117 grammes de dioxyde de carbone par kilomètre.
Le projet de loi de finances pour 2025, tel que proposé par le gouvernement, entend aller encore plus loin puisque le malus écologique pourrait s’appliquer aux véhicules neufs émettant plus de 99 grammes de CO2 par kilomètre tandis que le seuil de déclenchement du « malus masse » serait abaissé de 100. kilos [soit 1 500 kg par véhicule].
Bien évidemment, les véhicules électriques ne sont pas concernés par ce système. Cependant, ceux-ci ne sont pas adaptés aux besoins des services d’urgence. “Les camions de pompiers et les fourgons de police ne sont pas électriques, car personne n’aimerait se faire dire, après avoir composé le 17 ou le 18 : ‘Le véhicule est en charge, nous viendrons demain'”, ironisait l’amiral Pierre Vandier, alors général de division de l’armée. armées, lors d’une audition à l’Assemblée nationale en mai dernier.
Par ailleurs, depuis janvier 2023, les véhicules, qu’ils soient lourds ou légers, acquis par les services départementaux d’incendie et de secours [SDIS]sont exonérés du malus écologique. En revanche, la Gendarmerie Nationale n’a pas bénéficié d’une telle générosité… Ce qui ne va pas sans lui poser des problèmes pour renouveler son parc de voitures.
« Nous sommes confrontés à une augmentation substantielle du coût des véhicules, qui a presque doublé. Un véhicule acheté 23 000 euros en 2020 coûtera 45 000 euros en 2025. Les véhicules spécialisés, notamment les plus lourds, posent un problème particulier : le malus écologique augmente considérablement leur coût d’acquisition, atteignant parfois 100 000 euros par véhicule, ce qui dépasse nos capacités budgétaires. a expliqué le général André Petillot, général de division de la Gendarmerie nationale, aux députés le 23 octobre.
Et d’ajouter : « Pour travailler sur les voies en Guyane, nous avons besoin de véhicules 4×4 qui sont soumis à ce malus. Toutefois, les pompiers ayant bénéficié de dérogations pour certains véhicules, nous pourrions envisager une démarche similaire, non pas pour l’ensemble de notre flotte, mais pour des véhicules spécifiques indispensables à nos missions et pour lesquels il n’existe pas d’alternative écologique. . Cela nous permettrait d’acquérir plus de véhicules avec le même budget. »
Dans son avis sur les crédits budgétaires à allouer à la Gendarmerie nationale en 2025, la députée Valérie Bazin-Malgras a donné quelques chiffres complémentaires.
Ainsi, l’année prochaine, le projet de loi de finances pour 2025 prévoit l’achat de 1 850 véhicules légers pour la Gendarmerie. Mais pour pouvoir renouveler sa flotte tous les huit ans, il faudrait qu’elle puisse en acquérir 3 750 par an.
“Dans ce domaine, la gendarmerie souffre d’une forte inflation du coût des véhicules légers dont le prix moyen est passé de 21 500 euros en 2019 à 28 700 euros en 2023”, a souligné le député.
Un amendement a été adopté par la commission de la Défense pour exempter la Gendarmerie du malus écologique. Reste à savoir quel sort lui sera réservé dans la suite des débats.
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