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Freinage planétaire pour l’industrie automobile

(Paris) Fermetures d’usines, plans sociaux, baisse des salaires : le secteur automobile connaît un ralentissement mondial, et les annonces de suppressions d’emplois, chez les constructeurs et les équipementiers, se multiplient.


Publié hier à 12h52

Hugo RUAUD

Agence -Presse

Le ralentissement du marché et la nouvelle concurrence des marques asiatiques, notamment chinoises, bouleversent les équilibres économiques des poids lourds historiques européens, japonais et américains, contraints de ralentir leur production, de baisser leurs coûts et d’augmenter leur productivité.

Les constructeurs en pleine tourmente

Le constructeur japonais Nissan a indiqué jeudi qu’il supprimerait 9 000 emplois dans son effectif mondial et réduirait ses capacités de production.

Lire l’article « Nissan supprime 9 000 emplois et réduit sa capacité de production »

Jeudi également, le géant franco-italo-américain aux multiples marques Stellantis, dont les ventes ont chuté de plus de 27% au troisième trimestre, a annoncé qu’il allait licencier 1.100 personnes dans son usine Jeep de l’Ohio, aux Etats-Unis.

Depuis la fusion entre Peugeot-Citroën et Fiat Chrysler en 2021, les effectifs de Stellantis en Italie ont été réduits de plus de 10 000 personnes, pour atteindre environ 40 000 personnes.

En France, dans les usines de Poissy, Douvrin et Caen, les jours de chômage partiel se multiplient depuis le début de l’année.

Les usines françaises de Stellantis seront déterminées sur leur sort à la mi-novembre, lorsqu’elles recevront leur plan de production triennal, mais certaines ont déjà réduit leurs effectifs, comme fin octobre à Rennes (250 postes d’intérim supprimés) ou à Mulhouse début janvier (600).

Fleuron de la crise de l’économie allemande, le constructeur Volkswagen prépare un plan d’économies sans précédent dans son histoire qui ouvre la porte à des fermetures d’usines en Allemagne ainsi qu’à des licenciements purs et simples de salariés.

Avant d’en arriver là, le premier groupe automobile européen a annoncé fin octobre un plan de réduction des salaires de 10 % et une révision du système de primes afin de restaurer une partie de sa compétitivité.

Aucun projet de fermeture d’usine n’a pour l’instant été formellement évoqué par Volkswagen à la presse, mais le groupe “maintient sa menace de fermetures d’usines et de suppressions d’usines”. [radicales] emplois », déclare le syndicat IG Metall.

En avril dernier, le constructeur américain Tesla, spécialiste des moyens de transport électriques, avait annoncé en interne la suppression de plus de 10 % de ses effectifs mondiaux, soit quelque 14 000 personnes.

Les équipementiers en baisse

De leur côté, les équipementiers des constructeurs automobiles souffrent à leur tour du ralentissement du secteur.

Mardi, le fabricant français de pneumatiques Michelin a annoncé la fermeture avant 2026 de ses usines de Cholet et de Vannes, dans l’ouest de la France, où travaillent 1.254 salariés.

La fermeture est devenue “inévitable” en raison de la concurrence asiatique dans les pneumatiques pour camionnettes et poids lourds, des secteurs des deux usines, mais aussi de la “dégradation de la compétitivité européenne”, a indiqué la direction du groupe français. .

Son alter ego allemand Continental a également annoncé début 2024 la suppression de 7.150 emplois dans le monde, dans le cadre d’un plan d’économies visant à accroître sa compétitivité pour la délicate transition vers la mobilité électrique.

L’équipementier automobile allemand Schaeffler, spécialiste des roulements pour l’industrie automobile, a annoncé mardi la suppression de 4.700 emplois en Europe, un mois après sa fusion avec l’équipementier Vitesco, fabricant de transmissions.

Schaeffler n’est pas le seul à réduire ses effectifs en Allemagne : Bosch a annoncé plusieurs séries de suppressions d’emplois dans le monde ces derniers mois, affectant quelque 7 000 emplois au total, les sites allemands devant être les plus touchés.

L’équipementier ZF a pour sa part annoncé vouloir supprimer jusqu’à un quart de ses effectifs dans le pays, soit 14.000 postes, invoquant le défi de la compétitivité.

Concernant les batteries, le suédois Northvolt a annoncé fin septembre qu’il allait supprimer 1 600 emplois sur 6 500 et geler le développement de son principal site de production, à Skelleftea, dans le nord du pays, pour s’adapter à une situation financière tendue.

Au premier semestre 2024, 32.000 suppressions d’emplois ont été annoncées en Europe, soit plus que lors de la pandémie de Covid-19, chez les fournisseurs des constructeurs automobiles, qui emploient 1,7 million de salariés sur le Vieux continent.

 
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