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Les négociations butent sur l’idée d’un CDI réservé aux chômeurs âgés

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Le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), François Asselin (à gauche), et le vice-président de l’organisation syndicale, Eric Chevée, arrivent à Matignon, à Paris, le 5 avril 2023. THOMAS SAMSON/AFP

Comme une impression de déjà-vu. Lundi 4 novembre, syndicats et patronat ont une nouvelle fois exprimé leurs divergences sur les solutions à appliquer pour réduire le chômage des salariés en fin de carrière. Réunis pour la troisième fois dans le cadre des négociations consacrées à l’emploi des seniors, les protagonistes ont consacré une bonne partie de leurs échanges au contrat dit de « valorisation de l’expérience ». Ce projet, qui s’écarte du droit commun afin de faciliter le recrutement de demandeurs d’emploi proches de l’âge de la retraite, est défendu par des mouvements représentant des chefs d’entreprise. Mais les organisations salariales se montrent très réservées, comme au début de l’année, lorsque les acteurs sociaux ont examiné une telle idée lors du cycle de négociations sur un “nouveau pacte pour la vie au travail”, qui s’est soldé par un échec, le 10 avril.

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Le système proposé aujourd’hui est très proche de celui que le patronat proposait il y a un peu plus de six mois. Il s’agit d’une expérimentation, sous forme de contrat à durée indéterminée, ouverte aux chômeurs âgés d’au moins 60 à 57 ans si un accord de branche le prévoit.

Pour l’entreprise, le système imaginé présente plusieurs avantages. Premièrement, elle a la possibilité de mettre fin à la relation de travail si son salarié a le droit à la retraite et s’il a atteint l’âge qui lui permet de percevoir une pension à taux plein. Dans ce scénario, l’entreprise n’est pas tenue de payer la « cotisation patronale spécifique » de 30 % sur le montant de l’indemnité de départ en retraite. De plus, elle bénéficie d’une « exonération progressive des cotisations d’assurance chômage » (ces réductions augmentant avec l’âge du salarié).

« Incompréhension »

Quant au titulaire du contrat, une règle en sa faveur est prévue : si sa rémunération est inférieure de 30 % à celle qu’il percevait dans son poste précédent, une indemnité lui est versée, tenant compte des droits à l’assurance chômage. qui lui restent.

A l’issue de la réunion, les représentants syndicaux ont exprimé, face à la presse, leurs réticences à l’égard d’un tel mécanisme, notamment en raison des réductions de cotisations qu’il introduit au profit des employeurs. Olivier Guivarch, secrétaire national de la CFDT, l’a vu « une brèche » dans le dispositif d’indemnisation des demandeurs d’emploi, censé être « solidaire et partagé ». Au nom de la CGT, Sandrine Mourey a exprimé « incompréhension » : pourquoi prévoir des dispositions particulières pour une catégorie de travailleurs, « même si nous ne voulons pas stigmatiser [les seniors] » ? La secrétaire confédérale de FO, Patricia Drevon, a déclaré que son organisation restait défavorable à cette option, tout comme elle l’avait fait lors des négociations pour un « nouveau pacte pour la vie au travail ». De son côté, le leader de la CFTC, Frédéric Belouze, a utilisé l’euphémisme : « Cela nous pose une vraie question »a-t-il déclaré, soulignant que la mesure n’était pas “non crypté”.

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