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bientôt la fin de la réduction d’impôts ?

Si le gouvernement de Michel Barnier peine à réduire les dépenses cet automne, le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) ne manque pas d’idées. Le crédit d’impôt pour emploi d’un salarié à domicile ? A prévoir. La réduction de 10 % appliquée aux pensions de retraite ? Réformer. Des recommandations fortes formulées dans un rapport dévoilé lundi dernier. Ils ont cependant quelque peu éclipsé une autre piste, défendue par cette institution associée à la Cour des comptes, explosive : supprimer la réduction d’impôt sur les frais de scolarité.

Même si 4,5 millions de foyers en bénéficient, le mécanisme fiscal reste curieusement peu connu des ménages avec enfants à charge. Cependant, le dispositif est très simple : « Les contribuables qui ont leur domicile fiscal en bénéficient d’une réduction de leur impôt sur le revenu lorsque les enfants dont ils ont la garde poursuivent des études secondaires ou supérieures (…) »indique le Code général des impôts (CGI, art. 199 quater F).

Concrètement, cet avantage fiscal représente 61 euros pour un enfant scolarisé au collège, 153 euros pour un lycéen (étudiant dans un établissement général, technologique ou professionnel) et 183 euros pour un étudiant. Et pour l’activer, indiquez simplement le « nombre d’enfants à charge poursuivant leurs études » dans sa déclaration de revenus complétée au printemps (formulaire 2042 RICI, case 7EA et suivants ou 7EB et suivants en cas de résidence alternée, via le document papier).

Pourquoi alors le Conseil des prélèvements obligatoires s’attaque-t-il à cette faille fiscale ? Pour son coût d’abord : 433 millions d’euros en 2023 et 442 millions d’euros en 2025, selon un document annexé au projet de loi de finances. Un montant qui reste toutefois nettement inférieur à d’autres mesures fiscales, comme le crédit d’impôt pour emploi d’un salarié à domicile. Celui-ci est anticipé par Bercy à 6,8 milliards d’euros en 2025. Quant à la réduction d’impôt sur les dons, elle est estimée à près de 2 milliards d’euros l’an prochain.

Un phénomène de non-recours

Une autre raison ? Le bénéfice de la réduction d’impôt sur les frais de scolarité se concentre « au sommet de la répartition des revenus ». Selon le CPO, « Les ménages situés dans les 8ème, 9ème et 10ème déciles du revenu fiscal de référence (RFR) représentent 66% des ménages bénéficiaires pour le collège, 67% pour le lycée, et 75% pour l’enseignement supérieur».

Une concentration qui est le résultat d’un double phénomène : d’une part, cette niche fiscale est une réduction d’impôt. Pour cette raison, « uniquement les foyers fiscaux imposables [peuvent] profitez-en »soulignent les experts ; d’autre part, le rapport suggère que “sans recours” à ce système serait significatif parmi les classes moyennes. Ce qui semble paradoxal, puisqu’il n’existe pas “formalité” à accomplir, en plus de remplir votre déclaration de revenus. “Aucun certificat de scolarité n’est requis”rappelle le CPO.

Surtout, le Conseil des prélèvements obligatoires juge cet avantage fiscal “symbolique” financièrement et ” redondant “ avec d’autres dispositifs de soutien aux familles, comme l’allocation de rentrée scolaire (ARS) et les bourses étudiantes. « La réduction d’impôt pour frais de scolarité représente 15 % du montant de l’allocation de rentrée scolaire pour un collégien, 35 % de l’ARS pour un lycéen, 2 à 10 % du montant d’une bourse d’études supérieure. , selon les niveaux »détaille le rapport. Pour rappel, le montant de l’allocation de rentrée scolaire versée mi-août varie entre 416 et 454 euros par an, selon l’âge de l’enfant.

La spirale des inégalités de richesse s’accentue

A ce constat, on pourrait objecter que l’allocation de rentrée scolaire et les bourses d’études ciblent majoritairement les familles modestes qui ne sont pas soumises à l’impôt sur le revenu. Une population différente des classes moyennes et supérieures est la première bénéficiaire de la réduction fiscale des frais de scolarité.

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