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Optometrists consider breaking with the Régie de l’assurance santé du Québec

Exaspérés par des indemnisations qui compromettent, à leurs yeux, « la survie des [leur] clinique », les optométristes québécois envisagent de cesser massivement leur participation au régime public d’assurance maladie. S’ils mettent leur menace à exécution, les patients âgés de moins de 18 ans et de plus de 65 ans devront débourser environ 140 dollars pour bénéficier d’examens de routine, actuellement gratuits.

Depuis une dizaine de jours, l’Association des optométristes du Québec (AOQ) fait circuler parmi ses membres le formulaire que doivent remplir tous les professionnels de la santé pour couper leurs liens avec le système public. L’exercice doit se terminer vendredi à minuit ; l’AOQ devra par la suite déterminer si elle transmettra les formulaires de non-participation au gouvernement.

Ce mouvement de retrait s’annonce généralisé : lors d’une assemblée générale extraordinaire tenue le 4 octobre dernier et regroupant plus de la moitié des 1 450 optométristes du Québec, 99 % des personnes présentes ont exprimé que « la non-participation à la RAMQ était la seule voie possible ». pour la survie de[s] cliniques », selon un courriel de l’association obtenu par Le Devoir.

«Les études sur les coûts de fonctionnement que nous avons également réalisées conjointement avec le gouvernement démontrent qu’il reste 3,50 $ dans les poches des optométristes lorsqu’ils ont complété un examen remboursé» par la Régie de l’assurance santé du Québec (RAMQ), explique le directeur général de l’AOQ, Me Maryse Nolin. « Personne n’accepterait de travailler pour gagner trois piastres et demie : c’est moins que le salaire minimum, et nous parlons de gens – des optométristes – qui ont un doctorat. »

La RAMQ rembourse 57 $ pour un examen de base offert aux patients mineurs, aux personnes âgées et aux assistés sociaux. “Avec quelques tests supplémentaires, ça peut monter jusqu’à 70 dollars”, calcule M.e Nolin. « Dans le secteur privé, nous facturons le double : nous ne pouvons pas payer nos frais de fonctionnement avec ce que le gouvernement nous donne. »

Patients vieillissants

La clientèle de la RAMQ augmente en raison du vieillissement de la population. « Il y a 30 ans, il y avait moins de patients de la RAMQ. Maintenant, cela représente près de 60 % de la pratique des optométristes », souligne le directeur général de l’AOQ. « Si les prix n’augmentent pas, nous allons nous heurter au mur. Nous pouvons ajuster nos tarifs privés en fonction de l’augmentation des coûts. Avec le gouvernement, nous n’avons pas ce loisir. »

Les optométristes déplorent que le gouvernement leur ait offert des bagatelles depuis le début des négociations pour renouveler l’entente avec eux, arrivée à échéance en 2020. « Les offres que nous avons eues, jusqu’à présent, sont les mêmes qu’ils ont faites à l’ensemble de la fonction publique » souligne Me Nolin. « Nos optométristes travaillent dans le privé : ils ont des frais de fonctionnement, ils ont des employés à payer, ils ont un loyer et des instruments de plus en plus chers à payer. Ils ne peuvent pas continuer ainsi avec la hausse du coût de la vie que nous avons tous connue ces dernières années. »

L’AOQ garde espoir de parvenir à une entente avant de confirmer le retrait de la profession du régime public d’assurance maladie. «Nous avons une réunion avec le gouvernement la semaine prochaine», explique le directeur général Nolin. « Notre première option est de parvenir à un accord – mais le gouvernement devra prendre conscience de notre réalité. »

Les optométristes avaient d’ailleurs cessé de participer au régime public lors des précédentes négociations avant de revenir en masse dans le giron de la RAMQ après une augmentation substantielle de leur rémunération. Cette fois, les optométristes pourraient quitter le régime pour longtemps si l’attitude du gouvernement à leur égard ne change pas, soutient Maryse Nolin. « Les optométristes n’ont rien à perdre en devenant hors de la RAMQ : ils atteindront enfin l’équilibre financier », conclut-elle.

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