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Ma Cabane doit déménager, selon Hélène Dauphinais

Mme Dauphinais en a fait la demande au conseil d’administration du CIUSSS de l’Estrie-CHUS jeudi dernier. Ma Cabane étant un organisme bénéficiant d’un financement du CIUSSS, elle espérait que ses dirigeants « penseraient à relocaliser ce service ».

L’édile a essentiellement fait part des craintes des résidents du 33, rue Bowen Sud, un établissement de l’Office municipal d’habitation de Sherbrooke. Ces derniers, dit-elle, ont constaté une « déstabilisation » du milieu depuis l’arrivée de Ma Cabane non loin de l’intersection de King Est et Bowen en 2021.

Selon elle, la « concentration » des services dans ce secteur, avec Chaudronnée ou Maison l’Intégrale par exemple, amène davantage de personnes en situation d’itinérance dans le secteur, ce qui nuit à la cohabitation. Dans une série de reportages, Radio-Canada s’est concentrée l’année dernière sur la question du 33, Bowen Sud et plusieurs situations difficiles liées à la drogue, à la prostitution ou aux menaces ont été relevées.

En réponse à ses questions, le PDG du CIUSSS, le Dr Stéphane Tremblay, a fait part de ses inquiétudes quant à la situation au 33 Bowen Sud. Mais, dit-il, « en fin de compte, l’emplacement [de Ma Cabane] ça leur appartient, ça n’appartient pas au CIUSSS. Le CIUSSS peut relayer les craintes du conseiller, a poursuivi le Dr Tremblay, mais pas forcer l’organisme à déménager.

Karine Duchaineau et Stéphane Tremblay ont indiqué à Mme Dauphinais que le CIUSSS ne pouvait pas décider de l’emplacement des organismes communautaires. (Maxime Picard/Archives La Tribune)

Chaque année, quelque 2000 interventions psychosociales ou infirmières sont réalisées à Ma Cabane par le CIUSSS de l’Estrie-CHUS, a partagé, peu après, sa directrice générale adjointe Karine Duchaineau.

Invité à réagir par La Tribunele directeur général de Ma Cabane, Marc St-Louis, est catégorique : la ressource ne bougera pas.

Marc St-Louis est catégorique : son organisation ne bougera pas. (Jocelyn Riendeau/Archives La Tribune)

“C’est rock and roll au 33 Bowen Sud, mais ce n’est pas la faute de Ma Cabane. […] Dans cet établissement, il y a toutes sortes de gens et ce n’est pas seulement notre monde », explique-t-il, ajoutant que la fermeture de l’hôtel Albert et la construction de projets haut de gamme à Wellington Sud ont contribué à accroître le nombre de sans-abri dans la rue Bowen. zone.

Changer l’endroit maléfique ?

Stéphane Tremblay a également mentionné au conseiller Dauphinais que « l’emplacement [de Ma Cabane] est très intéressant », du fait que l’organisme est situé dans un centre de services comprenant, par exemple, l’Hôtel-Dieu et d’autres organismes œuvrant dans le domaine.

Ma Cabane est un service « essentiel » et « très structuré, très organisé », a ajouté le PDG du CIUSSS.

La conseillère municipale Hélène Dauphinais estime qu’il serait préférable d’offrir les services de Ma Cabane dans le secteur Partage Saint-François. (Maxime Picard/Archives La Tribune)

Sans nier la pertinence d’un tel service, Hélène Dauphinais aimerait voir l’organisme déménager dans le secteur des rues Alexandre ou Wellington Sud, là où se trouve Partage Saint-François. En entrevue quelques jours après avoir posé sa question au conseil d’administration du CIUSSS, elle se dit « déçue » de voir que Ma Cabane refuse de déménager.

“Si Ma Cabane ne voit pas ce qu’elle a apporté dans le tissu social environnant, il sera difficile de s’entendre avec elle”, a-t-elle déclaré.

De son côté, Marc St-Louis déplore les demandes et commentaires du conseiller municipal.

« C’est toujours la même histoire. Peu importe où ils nous envoient, le monde ne sera pas content de nous avoir. Nous n’irons pas dans la zone industrielle : nous devons être en centre-ville », insiste-t-il.

« Si on déménage rue Alexandre, ce sont les gens de la rue Alexandre qui vont se plaindre. À un moment donné, où veux-tu qu’on aille ? Mme Dauphinais nomme le problème, mais elle n’a pas de solutions.

— Marc St-Louis, directeur général de Ma Cabane

M. St-Louis ajoute que la disponibilité de locaux répondant à ses besoins en centre-ville est quasiment nulle.

Hélène Dauphinais dit qu’il est « peut-être vrai » que changer la localisation de l’organisme ne ferait que changer la place de la maladie, mais réaffirme que « cela ne fonctionne tout simplement pas là où ils se trouvent en ce moment ». moment”.

« Ce n’est pas une question de « pas dans mon jardin ». Les gens n’ont aucun problème avec les services qui sont en place dans le secteur, comme la Chaudronnée ou l’Intégrale», ajoute-t-elle.

Selon le conseiller, il n’est pas approprié de faire coexister des personnes en situation d’itinérance avec des personnes au statut précaire qui habitent au 33, Bowen Sud.

Selon Marc St-Louis, cela ne suffit pas à régler le problème de l’itinérance. Nous devrions plutôt entreprendre une réflexion plus large. (Jocelyn Riendeau/Archives La Tribune)

« On ne place pas les personnes confrontées à des problèmes aussi graves dans une population vulnérable. Dans les HLM, la population est captive, elle ne peut pas bouger”, estime-t-elle.

A ce sujet, Marc St-Louis assure « ne pas être insensible » aux enjeux du 33, Bowen Sud, mais juge que la localisation de son organisation « n’est pas le vrai problème ».

« Il y a peut-être des questions plus collectives à poser. […] Comment se fait-il qu’en tant que société, nous en soyons arrivés à ce point avec le problème des sans-abri ? » demande-t-il.

M. St-Louis informe également qu’il n’a pas rencontré Mme Dauphinais et est ouvert à une discussion avec elle à ce sujet. Le conseiller assure également que ce « serait un plaisir » de rencontrer le directeur de l’organisme.

 
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