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“Je pense que c’est une réponse très malheureuse.”

« Il semble qu’un autre conseiller soit intervenu dans le débat. Tu ferais mieux de le contacter ! M. Cournoyer a répondu par écrit.

Ayant lui-même été conseiller municipal dans l’ancienne municipalité de Sainte-Marthe-du-Cap, Roger Jean a été surpris par cette réponse. “Je ne pouvais pas y croire”, a-t-il déclaré.

«Je ne veux pas provoquer de scandale, mais je pense que c’est une réponse très malheureuse à un sujet aussi brûlant. Je trouve ça fou d’avoir une réponse pareille à une question très banale.

— Roger Jean, citoyen du secteur Sainte-Marthe-du-Cap

Daniel Cournoyer, councilor for the Sainte-Marthe district. (Stéphane Lessard/Archives, Le Nouvelliste)

Il ne sait pas à quel élu M. Cournoyer fait référence. « J’ai été conseiller municipal pendant huit ans. J’avais des téléphones. Parfois, les gens ne sont pas contents. Parfois, les réponses ne sont pas satisfaisantes, car on ne peut pas changer les lois. Il y a beaucoup de choses que les villes ne peuvent pas changer, mais il faut au moins y remédier. Quand vous recevez une telle réponse de la part du conseiller sectoriel, vous pensez qu’il ne s’intéresse pas à la question », ajoute-t-il.

M. Jean a été à l’avant-garde comme conseiller de Sainte-Marthe-du-Cap lors de la création du terrain de golf. Il ne voit pas le projet immobilier d’un bon oeil. « C’est le cœur d’une ville qui est en train d’être brisé. M. Lamarche [Jean Lamarche, le maire de Trois-Rivières] a déclaré que des projets sur des terrains de golf étaient réalisés ailleurs. C’est vrai, mais les villes qui ont fait cela n’ont pas mis de blocages [appartements] là. Cela n’a aucun sens. »

L’e-mail a été partagé sur les réseaux sociaux. Les conseillers le lisent également. «C’est une réponse spéciale. S’il [Daniel Cournoyer] a contre un conseiller qui, selon lui, joue dans ses plates-bandes, il devrait aller le voir et lui en parler», dit Pierre-Luc Fortin, conseiller du quartier des Estacades.

«C’est totalement embarrassant d’envoyer ce message», déplore Dany Carpentier, conseiller du district de La-Vérendrye. “Cela me dit que Daniel Cournoyer ne se mêlera pas de ce dossier.”

Quitter son quartier ou pas ?

M. Carpentier ne sait pas si c’est de lui qui est en question dans le courriel, mais le fait que des élus s’impliquent dans une autre circonscription que la leur a fait l’objet de discussions lors d’une séance plénière à huis clos. dernièrement.

Il est lui-même allé à la rencontre des commerçants qui viennent régulièrement au conseil municipal dénoncer la suppression de places de stationnement sur le boulevard Sainte-Madeleine, dans le quartier de la conseillère Sabrina Roy. Ils ont également déposé une pétition de 600 noms auprès du conseil municipal.

« Par un beau lundi matin, je suis allé m’asseoir avec les gens du Panier Santé. J’ai dit au conseil que j’étais allé voir les commerçants. Après, le maire a dit qu’il ne fallait pas quitter nos quartiers. Je ne suis évidemment pas d’accord avec cela. Je trouve gênant qu’un citoyen dépose une pétition, vive des choses et qu’aucun élu ne vienne le voir», dit M. Carpentier.

« Je fais la distinction entre une problématique de quartier et une problématique de ville au sein d’un quartier. Quand cela touche l’environnement ou que c’est une décision qui peut avoir des répercussions ailleurs, cela concerne tout le monde», ajoute M. Fortin.

Selon M. Carpentier, lors de cette discussion, M. Cournoyer lui aurait dit de ne pas se rendre dans son quartier. M. Carpentier a tout de même contacté des représentants du Collectif Marthelinois, après avoir vu le courriel de M. Cournoyer sur les réseaux sociaux.

«Je pense que je fais juste mon travail. Je ne voudrais pas être quelqu’un de Sainte-Marthe et me sentir abandonné par mon conseiller. Le maire n’a pas non plus eu de réactions très rassurantes pour les citoyens en manque d’information. J’ai cette impression.

— Dany Carpentier, La-Vérendrye district councilor

Il croit que les citoyens devraient organiser une rencontre et inviter les représentants de la Ville. « Je leur ai offert mon soutien pour tenter d’obtenir des réponses à leurs questions. Je ne prends la place de personne. Je prends la place qui n’est pas occupée et qui devrait l’être.

Dany Carpentier a contacté les représentants du Collectif Marthelinois. (Olivier Croteau/Archives Le Nouvelliste)

Sommet sur la démocratie municipale

Des élus de Trois-Rivières ont participé au Sommet sur la démocratie municipale de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), dans la Capitale nationale, jeudi. M. Carpentier n’était pas là, mais l’événement lui a fait réfléchir*.

« L’UMQ mentionne souvent, à juste titre, que certains citoyens s’en prennent aux élus et que ce n’est pas facile. Mais en même temps, les élus doivent encore créer un espace démocratique et apporter des réponses aux questions des citoyens. Ce n’est ni noir ni blanc. Nous, à Trois-Rivières, devons faire mieux pour que nos décisions soient plus rassembleuses.

Il constate que trop souvent les citoyens qui tentent d’obtenir des informations sur un projet sont perçus comme des opposants ou des personnes souffrant du syndrome du « pas dans mon jardin ».

« La bonne gestion des projets au sein de la commune est du ressort de la commune. Ce n’est dans le jardin de personne d’autre. […] Rapidement, le citoyen est mis au pied du mur comme étant un opposant. Mais si vous ne disposez pas d’informations sur un projet qui a un impact sur votre vie, vous risquez d’être contre. Il vaut mieux faire plus d’efforts pour une bonne approche de l’acceptabilité sociale plutôt que de payer les coûts d’un projet qui ne passe pas.»

Collectif Marthelinois

Du côté du Collectif Marthelinois, le groupe de citoyens réitère sa demande d’une deuxième assemblée publique de consultation.

“Ce que nous visons avec le groupe, c’est de rendre l’information digeste, de rendre l’information accessible pour promouvoir la participation citoyenne et la vie démocratique.”

— Jean-François Lasnier, member of the Collectif Marthelinois

Il y a un manque d’information, notamment sur les droits des citoyens dans ce dossier, selon M. Lasnier. Seule une partie du projet peut être soumise à l’approbation d’un référendum, déplore-t-il. “Cela n’a aucun sens.”

« Ils ont dit qu’ils n’étaient pas déterminés à arrêter le processus, mais ils ne nous ont pas expliqué pourquoi », ajoute-t-il. Il y a beaucoup de gens qui ne se sentent pas écoutés.

Il n’a pas été possible de joindre M. Cournoyer jeudi.

* Dans une version précédente de ce texte, il était écrit incorrectement que M. Carpentier était au Sommet de la Démocratie. Nos excuses.

 
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