Alors que le marché immobilier commençait à s’effondrer, Sarah Essadiki, conseillère dans une agence immobilière du Val-de-Marne, se demandait quel pourrait être son plan B. Alors que son secteur est à la peine, un autre resplendit : celui de la location de meublés touristiques. La France est devenue le deuxième marché mondial pour Airbnb : on y compte à ce jour 960 000 annonces, soit 60 % de plus qu’en 2019, selon les données d’AirDNA, une société qui extrait les données du site.
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Tout un marché de microconcierges s’est développé autour de cette croissance fulgurante, offrant aux propriétaires la possibilité de gérer à leur place tout ou partie de cette activité. D’agent immobilier à concierge, il n’y a qu’un pas, que Sarah Essadiki franchit à l’été 2023, en créant sa structure, en parallèle de son emploi en agence. Cela commence à Montmartre, à Paris, avec l’appartement d’une connaissance, « qui partait en vacances en Thaïlande et ne voulait pas s’en occuper »dit-elle. Sarah Essadiki crée l’annonce sur Airbnb, communique avec les locataires, fait le ménage, gère les commentaires… D’autres appartements arrivent dans son sac et, deux mois plus tard, elle rejoint la plateforme des concierges certifiées par Airbnb, intitulée « le réseau co-hébergeur ».
Cette interface, jusqu’ici en phase de test, est officiellement lancée mercredi 16 octobre par Airbnb. Concrètement, ce catalogue permet aux propriétaires de trouver des co-hôtes à proximité de leur domicile (concierges, en novlangue Airbnb), selon les critères souhaités : ménage, remise des clés, gestion d’une annonce… Seules les concierges les mieux notées peuvent être incluses dans ce réseau. L’interface Airbnb régit toute la relation entre le propriétaire et son prestataire, jusqu’au paiement de ce dernier, via une commission comprise entre 17% et 20% du prix de la location (les tarifs sont fixés par les concierges). Ces derniers mois, deux mille personnes en France ont rejoint ce club de conciergerie, la majorité étant des indépendants, exerçant en parallèle d’autres activités.
Loin de l’économie collaborative des débuts
La volonté de développer cette interface en dit long sur la manière dont Airbnb envisage sa croissance dans les années à venir. « La principale raison pour laquelle les gens ne veulent pas inscrire leur logement sur Airbnb est qu’ils n’ont pas le temps de s’en occuper ou qu’ils ne savent pas comment le faire. Nous voulons aider les propriétaires à se soulager de tout cela. »Emmanuel Marill, directeur Europe d’Airbnb. En créant cette place de marché de conciergerie, le premier enjeu pour Airbnb est d’attirer de nouveaux propriétaires, et d’inciter ceux qui sont présents à louer plus souvent – rappelons que la plateforme se rémunère via une commission sur chaque location.
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