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La Pocatière | The great ambitions of La Pocatière

Peu de municipalités québécoises d’environ 4 000 habitants peuvent compter sur la présence d’un pôle bioalimentaire, de deux établissements d’enseignement collégial et d’un secteur industriel accueillant un géant comme Alstom pour dynamiser leur économie. C’est le cas de La Pocatière. Portrait.


Publié à 1h17

Mis à jour à 8h00

Marie-France Létourneau

Collaboration spéciale

Le cégep local et le campus de l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ) sont le cœur de la petite ville du Bas-Saint-Laurent, située à mi-chemin entre Montmagny et Rivière-du-Loup.

Neuf mois par année, le noyau urbain de La Pocatière ressemble à un vaste campus. La clientèle étudiante des deux établissements, dont un nombre important vient de l’extérieur de la région, vient grossir la population de 1 000 personnes, constate le directeur général du cégep, Steve Gignac.

Et surtout, les deux établissements sont au cœur d’un important écosystème de recherche et d’innovation. Le cégep de La Pocatière compte à lui seul trois centres collégiaux de transfert technologique (CCTT) (Biopterre, Solutions Novika et Optek), alors que certains cégeps du Québec n’en ont aucun.

La région de La Pocatière veut particulièrement se démarquer avec les mycotechnologies (biotechnologies utilisant des champignons), souligne Marie-Pierre Dufresne, directrice générale de Biopterre, spécialisée dans le développement de bioproduits.

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PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESS

Sous la direction de l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec, La Pocatière souhaite se positionner comme un acteur incontournable du secteur bioalimentaire québécois.

Le campus de l’ITAQ de La Pocatière, où la culture biologique occupe une place importante, travaille également sur des projets d’envergure. La ferme-école Lapotika et le complexe équestre feront l’objet d’investissements importants. «Nous sommes en préparation, mais les montants sont réservés», précise la PDG, Karine Mercier.

Nouveau parc bioalimentaire

Sous le leadership de l’ITAQ, de Biopterre et du Centre de développement bioalimentaire du Québec (CDBQ), La Pocatière souhaite également se positionner comme un acteur incontournable du secteur bioalimentaire québécois.

Pour ce faire, le nouveau parc bioalimentaire, dédié à cette niche et implanté sur quatre hectares de terrain dans une commune voisine, devrait prochainement voir le jour. « Nous avons un premier client potentiel. Les travaux pourraient débuter au printemps», affirme le maire de Sainte-Anne-de-La-Pocatière, Jean-François Pelletier.

« Nous ciblons les entreprises déjà implantées et qui font de la recherche et de la transformation », ajoute-t-il.

Et ils ont un allié de taille avec le CDBQ. Avec ses laboratoires, ses usines pilotes et son expertise dans le développement de produits alimentaires, le centre agit comme une sorte d’incubateur d’entreprises et d’accélérateur d’innovation, souligne le directeur général du lieu, Yves Fournier.

Selon lui, le CDBQ a été particulièrement actif ces dernières années auprès des producteurs d’insectes destinés à l’industrie alimentaire. Un grand nombre d’acteurs de l’industrie brassicole québécoise ont également bénéficié de ses services.

Alstom, une locomotive

La Pocatière ne pouvait rien faire d’autre que diversifier son économie pour contrer les difficultés de Bombardier Transports. Avant d’être rachetée en 2021 par le géant français Alstom, l’entreprise comptait déjà plus de 1.000 salariés avant de voir ce nombre chuter drastiquement, faute de contrats.

Mais l’avenir s’annonce meilleur avec Alstom, estime le maire et président de Développement économique de La Pocatière, Vincent Bérubé. “Avec les projets de transports publics qui sont très forts, il y a un bon potentiel industriel pour l’avenir”, se réjouit-il.

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PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESS

Le PDG de Développement économique de La Pocatière, Joël Bourque, et le maire de La Pocatière, Vincent Bérubé, souhaitent attirer les jeunes familles pour pallier à la pénurie de main-d’œuvre.

Avec aujourd’hui quelque 500 salariés, Alstom reste le premier employeur privé de la région. Et la vitalité de l’entreprise spécialisée dans le domaine du transport ne peut que profiter à la grappe industrielle qui l’entoure.

Certains de ces sous-traitants sont implantés dans le Parc Innovation. Les 10 entreprises qui y sont implantées emploient environ 400 personnes.

La Pocatière veut aussi attirer de nouvelles entreprises, affirme le directeur général de Développement économique de La Pocatière, Joël Bourque. Un deuxième parc industriel, dédié aux industries lourdes, a été développé ces dernières années. Deux sociétés s’y sont installées. Le terrain est encore disponible.

Pour pallier à la pénurie de main-d’œuvre, la municipalité mise sur la création de logements et l’amélioration de ses services, entre autres avec l’ajout d’un service de garde. Objectif : attirer de nouvelles familles.

«Il y a des gens qui travaillent à La Pocatière, mais qui habitent Montmagny ou Lévis», note M. Bourque. Notre travail consiste à les convaincre de rester ici. Nous sommes le secret le mieux gardé à l’est de Lévis. »

 
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