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Feu vert attendu des 27 pour taxer les voitures électriques chinoises

Les États membres de l’Union européenne (UE) devraient confirmer vendredi lors d’un vote l’imposition de droits de douane sur les voitures électriques importées de Chine, malgré l’hostilité des Allemands qui craignent une guerre commerciale avec Pékin.

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La Commission européenne prévoit d’ajouter à la taxe de 10 % déjà en place une surtaxe pouvant aller jusqu’à 35 % sur les véhicules à batterie fabriqués en Chine. Ces droits compensateurs devraient entrer en vigueur fin octobre.

L’objectif est de rétablir des conditions de concurrence équitables avec les constructeurs accusés de bénéficier de subventions publiques massives. Il s’agit de défendre l’industrie automobile européenne et ses quelque 14 millions d’emplois contre des pratiques jugées déloyales identifiées lors d’une longue enquête de la Commission.

La Chine dénonce une approche « protectionniste ». Elle a déjà réagi en ouvrant des enquêtes antidumping ciblant la viande de porc, les produits laitiers et les spiritueux à base de vin importés d’Europe, dont le cognac.

Les représentants des pays membres de l’UE doivent se réunir à Bruxelles à partir de 10 heures (8 heures GMT) et voter en fin de matinée pour confirmer les mesures annoncées en juin par la Commission.

Ils sont très divisés.

L’Allemagne craint que le conflit ne se transforme en guerre commerciale avec le géant asiatique. Ses fleurons BMW, Mercedes et Volkswagen, solidement implantés sur le premier marché automobile mondial, craignent d’en payer le prix.

Le redressement de l’Espagne

Lors d’une visite en Chine en septembre, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, initialement favorable aux droits de douane, a soudainement appelé l’Union européenne à « reconsidérer » sa position.

Mais les pays hostiles, parmi lesquels figurent également la Hongrie et la Slovaquie, ne parviendront pas à réunir la majorité nécessaire pour revenir sur la décision de la Commission, estimaient jeudi soir des diplomates européens interrogés par l’AFP.

La France, l’Italie, la Pologne et les pays baltes soutiennent en effet une position ferme.

Selon le scénario le plus probable, les divisions au sein des 27 ne permettront pas non plus de réunir la majorité qualifiée nécessaire (au moins 15 États membres représentant 65% de la population de l’UE) pour approuver formellement les surtaxes.

Mais, à défaut d’un vote clair dans un sens ou dans l’autre, l’exécutif européen aura carte blanche pour mettre en place des droits de douane compensateurs qui s’appliqueront également aux modèles de groupes non chinois assemblés en Chine.

Leur montant varie selon les constructeurs en fonction du niveau estimé des subventions reçues.

Dans le détail, les taxes supplémentaires s’élèveront à 7,8% pour Tesla, 17% pour BYD, 18,8% pour Geely et 35,3% pour SAIC, selon un document final envoyé aux pays membres le 27 septembre.

Les autres groupes ayant coopéré à l’enquête européenne se verront facturer 20,7 % de taxes supplémentaires, contre 35,3 % pour ceux qui n’ont pas coopéré.

Un dialogue se poursuit cependant entre le commissaire européen Valdis Dombrovskis et le ministre chinois du Commerce Wang Wentao pour tenter de trouver une solution négociée au conflit.

A tout moment, les surtaxes pourraient être supprimées si une telle solution permettait de compenser les dommages identifiés par l’enquête européenne.

Cette escarmouche s’inscrit dans un contexte plus large de tensions commerciales entre l’Occident, dirigé par Washington, et la Chine, accusée de détruire la concurrence dans plusieurs autres secteurs comme les éoliennes, les panneaux solaires ou encore les batteries.

Les mesures européennes, qui se veulent fondées sur des faits et respectueuses des règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), diffèrent cependant de l’approche punitive et plus politique des Américains.

Aux États-Unis, le président Joe Biden a annoncé le 14 mai une augmentation des droits de douane sur les véhicules électriques chinois à 100 %, contre 25 % auparavant.

 
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