La Commission européenne a annoncé le 20 août sa décision d'imposer une surtaxe de cinq ans sur les voitures électriques en provenance de Chine, notamment celles du constructeur américain Tesla, qui possède une usine à Shanghai.
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a prôné mardi à Shanghai « une solution négociée (…) dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce » (OMC) pour résoudre les tensions commerciales entre la Chine et l’Union européenne depuis l’annonce de probables taxes sur les véhicules électriques chinois. « Nous voulons (…) une Union européenne et une Chine ouvertes sur le monde, au-delà des réalités géopolitiques et géoéconomiques », a-t-il déclaré en inaugurant un Forum économique Chine-Espagne, au deuxième jour de sa visite dans le géant asiatique.
« C’est pourquoi nous misons sur un dialogue honnête pour gérer les tensions existantes, qui résultent en grande partie de l’annonce de l’imposition de droits de douane sur les véhicules électriques chinois », a-t-il ajouté.
« Et que proposons-nous à l’Espagne ? (…) Une solution négociée et concertée dans le cadre de l’OMC, qui contribue à développer des relations économiques équilibrées et équitables et évite toute forme d’escalade commerciale qui ne profiterait à personne. »
Premier exportateur européen de produits à base de porc vers la Chine
La visite de Pedro Sanchez intervient dans un contexte de tensions commerciales croissantes entre l'UE et la Chine, la Commission européenne ayant lancé ces derniers mois une série de procédures visant le géant asiatique. Le dossier le plus polémique est celui des véhicules électriques chinois vendus dans les pays de l'UE. La Commission a annoncé le 20 août sa décision d'imposer une surtaxe de cinq ans aux voitures électriques en provenance de Chine, notamment celles du constructeur américain Tesla, qui possède une usine à Shanghai.
Le lendemain, la Chine a annoncé qu'elle enquêtait sur ce qu'elle considérait comme des pratiques commerciales déloyales de l'Union européenne concernant certains produits laitiers importés. Elle a lancé une procédure similaire sur les importations de porc et de produits à base de porc en provenance de l'Union européenne. L'Espagne est le plus grand exportateur européen de produits à base de porc vers la Chine, avec plus de 560 000 tonnes exportées l'an dernier, pour une valeur totale de 1,2 milliard d'euros, selon l'organisation professionnelle Interporc.
Lundi à Pékin, Pedro Sanchez avait déjà appelé à « défendre ensemble un ordre commercial équitable, dans le plein respect du cadre multilatéral et en gardant nos marchés ouverts, ce qui permettra à nos économies de croître et bénéficiera à nos industries et à nos citoyens ».
« L'Espagne est engagée dans une relation avec la Chine basée sur l'ouverture et nous voulons davantage de commerce et d'investissement avec la Chine », a-t-il déclaré mardi.
Le président chinois Xi Jinping, qui l'a reçu lundi, a déclaré qu'il « espérait que l'Espagne continuerait à offrir un environnement commercial juste, équitable, sûr et non discriminatoire aux entreprises chinoises qui investissent et opèrent en Espagne ».
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